Réunion ouverte POI


Réunion du CNRR local d'Antibes/Valbonne
Régulièrement à 12h15 à Garbejaire Valbonne
Réunion du POI 06 sur la situation politique et sociale
Prochaines réunions : Nous contacter poiam@orange.fr

samedi 18 décembre 2010

Appel de la conférence nationale pour l'unité ouvrière

Nous, 330 délégués, venus de 55 départements, nous avons repris à notre compte la proposition faite par le Parti ouvrier indépendant. Nous nous sommes réunis ce 11 décembre en « Conférence nationale de délégués pour l’unité ouvrière pour arrêter le bras destructeur du gouvernement ».

Au moment où Fillon annonce, au nom du gouvernement français, un plan de contre-réformes digne des programmes d’austérité annoncés dans toute l’Europe ; au moment où s’impose la nécessité de dresser toutes les forces de la classe ouvrière et de la jeunesse face à cette politique, nous faisons le constat suivant :
• A plus de huit reprises, en septembre et octobre, et par millions, les travailleurs de tout le pays se sont mis en grève et ont manifesté pour le retrait de la contreréforme des retraites.
• Cette mobilisation d’une ampleur considérable a été au bord de faire basculer le pays dans une grève jusqu’au retrait. Si elle n’a pas abouti, c’est d’abord en raison du refus de la direction de l’intersyndicale — appuyée par les partis de gauche — de reprendre le mot d’ordre du retrait et d’appeler à la grève jusqu’au retrait.
• Si le gouvernement est parvenu à imposer sa contre-réforme, nous, travailleurs, militants et responsables syndicaux et jeunes avons fait la démonstration de notre capacité de combat et de notre volonté de résistance et de mobilisation, nous refusons de renoncer.

Nous savons que la contre-réforme des retraites constitue le premier acte d’un plan de rigueur et de contre-réformes sans précédent que le gouvernement Sarkozy veut imposer au peuple au nom des déficits publics.
Nous affirmons : pas question d’accepter le chantage à l’inéluctable « nécessité » de la réduction des déficits publics, chantage orchestré par le FMI et l’Union européenne au nom d’un prétendu « intérêt » général.
Pas question d’accepter les plans d’une violence inouïe qui frappent de plein fouet l’Irlande, le Portugal, la Grèce... et nous menacent tous. Rien ne doit être sacrifié aux exigences du paiement de la dette, qui n’a qu’une origine : le renflouement des patrons, banquiers, capitalistes et spéculateurs, et qui n’a qu’une fonction : garantir au capital financier des profits gigantesques, au prix d’une exploitation débridée des travailleurs, du démantèlement de tous les services publics, abandonnant des territoires entiers au chaos.
Nous refusons de nous plier à la « nécessaire réduction des déficits publics », prônée par le communiqué de l’intersyndicale du 29 novembre correspondant aux souhaits du Premier ministre Fillon, qui représente le franchissement d’un pas dans la voie du « consensus » pour accompagner les contre-réformes et les plans de rigueur.

Nous affirmons : mettre le doigt dans l’engrenage d’un consensus sur la base de la « nécessaire réduction des déficits publics » qui commande le démantèlement immédiat de la Sécurité sociale, des hôpitaux, de tout le système scolaire, des services de l’Equipement… est un piège mortel pour la classe ouvrière et ses organisations.
Nous prenons l’engagement — partout, dans les villes, les départements, dans les secteurs professionnels— d’organiser la liaison politique permanente entre militants de toutes affiliations syndicales et politiques pour faire triompher l’unité pour dire : « Non au chantage de la dette, non au consensus pour la “nécessaire réduction des déficits publics”, unité pour le rejet des contre-réformes et des plans de rigueur ».
Une unité qui ne peut se fonder que sur l’affirmation d’une indépendance totale à l’égard des diktats de l’Union européenne et du FMI. Cela exige l’indépendance des organisations de classe, ce qui suppose que soit abrogée la loi du 20 août 2008 de destruction des organisations syndicales. Nous affirmons : pas une conquête, pas un acquis, pas un droit ouvrier, pas un emploi ne peut et ne doit être sacrifié à la prétendue « réduction des déficits publics ». Il est hors de question de renoncer à l’exigence d’abrogation de la loi sur les retraites dont les premiers décrets d’application viennent de tomber.

De grands combats sont devant nous. Nous décidons de nous organiser dans nos villes, nos quartiers, nos secteurs professionnels pour faire triompher, à chaque occasion qui nous sera donnée, l’unité pour la défense, la résistance et la reconquête de tous les droits. Et cela, sans la moindre concession au consensus que l’Union européenne, le Fonds monétaire international et le gouvernement exigent des organisations qui se revendiquent de la classe ouvrière et de la démocratie.
A l’issue de notre discussion et de la lecture des mandats qui ont été portés à notre connaissance, nous décidons de constituer, à partir de la tribune de cette conférence, un « comité de liaison » chargé de poursuivre, de manière organisée, l’échange que nous avons commencé et de resserrer les liens entre nous.

11 décembre 2010 à Issy-les-Moulineaux

samedi 4 décembre 2010

Compte rendu de la conférence départementale pour l'unité ouvrière

Compte rendu de la conférence qui s'est tenue le 26 novembre 2010 dans les Alpes Maritimes.

Depuis un mois, par petits groupes, plusieurs dizaines de salariés se sont réunis autour d’Informations Ouvrières, à Nice et à Sophia-Antipolis, pour préparer la conférence nationale du 11 décembre.
Une conférence départementale a eu lieu le 26 novembre, qui a rassemblé 21 salariés et syndicalistes du privé et du public : Amadeus, Association Départementale de Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence, CNRS, Education Nationale, Faceo, France 3 Côte d’Azur, France Telecom, Hôpital, IME Henri Matisse, Schneider, Sopra, Thalès Alenia Space, Visteon.
Une large discussion s’est engagée. Nous en reproduisons ici quelques extraits :
- Dans l’enseignement, on a eu l’expérience de 2003. On avait fait 6 semaines de grève et la CFDT nous a lâché. Elle a signé la réforme avec le gouvernement. Aujourd’hui, c’est la CFDT qui oriente les positions de l’intersyndicale nationale. Pourquoi la direction de la CGT a-t-elle accepté de suivre la CFDT pour dire : pas d’appel national à la grève interprofessionnelle pour le retrait du projet de loi, pas d’appel au blocage économique du pays ? Chérèque se félicite de l’amendement du Sénat pour la retraite par points, c’est-à-dire un nouvel effondrement du niveau des pensions et la fin du Code des pensions civiles et militaires. En haut, ils ne veulent pas aller jusqu’au bout. Alors, comment peut-on faire ?
- Il y a un accord CGT-CFDT depuis leur position commune avec le MEDEF sur la représentativité syndicale. Fillon vient à nouveau de saluer la loi du 20 août 2008 sur la représentativité comme « la clé d’un nouveau réformisme social ». Je suis dans la métallurgie. Il y a plus de 2000 salariés à Cannes et nous sommes la première organisation syndicale avec 35% des voix. Mais comme on fait seulement 8% au niveau national, ils ont réussi à nous écarter. Sur la question des retraites, il y a eu le problème des journées d’action saute-mouton. On aurait du partir plusieurs jours d’affilé jusqu’au retrait.
- les médias jouent un rôle important. Je ne faisais pas de politique avant et je me suis laissée embarquer dans le vote pour le Traité de Maastricht . Ensuite, on a voté NON mais ils ont quand même fait ce qu’ils avaient décidé. Il y a un problème de démocratie. Depuis que je lis IO, je comprends les choses. Ce n’est pas pour faire de la pub, mais aucun autre journal ne nous explique cela. Les personnes qui ne sont pas averties n’ont pas le même regard, elles subissent la pression des médias. Je suis syndicaliste, mais quand j’ai vu Thibault et Chérèque dire qu’on n’avait pas gagné sur la revendication, mais qu’on avait gagné la bataille des idées, c’était la douche froide.
- C’est facile de dire que c’est la faute de la CFDT ou des dirigeants. Il y a un problème plus profond car beaucoup de gens n’étaient pas là. Il faut oublier les appareils.
- Je ne suis pas d’accord. Tout a été fait pour démobiliser. Pourtant, les salariés étaient présents par millions. Pourquoi Bernard Thibault n’a-t-il pas appelé à la grève pour le retrait, pour bloquer le pays ? Je ne sais pas. Je ne suis pas psychologue d’entreprise ou de syndicat. Mais les faits sont là. On ne peut pas oublier. Il faut des solutions pour résoudre ces problèmes.
- En 1995, on était 2 millions et on a fait reculer Juppé. Le 12 octobre, on était 3,5 millions et pourtant le gouvernement a maintenu son projet. On n’est pas passé loin d’un mouvement beaucoup plus important. Qu’est-ce qui a manqué ? En 1995, il y avait la poigné de main entre Vianet (CGT) et Blondel (FO) et des millions pour le retrait du plan gouvernemental. Aujourd’hui, il y a un accord entre Thibault et Chérèque.
- Dans mon entreprise, les collègues disaient : quand on nous appelle à la grève, on répond présent. Aujourd’hui, on est encore en grève et on est des millions. Alors qu’est-ce qu’ils font en haut ? Ils attendent quoi pour appeler à la grève générale ?
- Le 23 novembre, l’intersyndicale départementale a appelé à un rassemblement « Retraite aux flambeaux » avec lampions etc … Ils étaient 300 et le secrétaire départemental du syndicat a dit : « la faute repose sur celles et ceux qui n’ont participé à aucune action de résistance ». Je ne suis pas d’accord avec ça. Il y a eu une mobilisation énorme. Ils veulent éviter les questions embarrassantes : pourquoi ne pas avoir appelé à la grève générale, au retrait, au blocage économique du pays ?
- Plusieurs syndicats du département se sont battus pour le retrait. Et sous la pression de la masse, à un moment donné, ils ont du accepter de dire retrait. Au soir du 12 octobre, Aubry a du dire : retrait. Et le lendemain, elle s’est rétractée. Le 13 octobre, l’UD CGT appelait au retrait du projet de loi. Et le surlendemain, le mot d’ordre du retrait disparaissait à nouveau. La masse qui a déferlé le 12 octobre a fait bouger les lignes. Mais on est confronté à un problème. En haut, ils ne veulent pas du retrait. A partir de là, ils ne se donnent pas les moyens de gagner. Ca ne veut pas dire qu’on ne peut pas y arriver. Il faut être plus nombreux à nous battre pour définir clairement nos revendications, pour le respect de la démocratie dans nos organisations, pour le respect du mandat qui est confié par la base. Il faut que les salariés qui sont en grève, syndiqués ou non, puissent diriger leur mouvement pour éviter que ce soit Chérèque qui mène la barque.
- Chérèque dit : l’épilogue se jouera en 2012. Non, 2012 ne va rien régler. Le PS est pour l’allongement de la durée de cotisation. Bianco dit : il y aura du sang et des larmes. Et aucun député de l’opposition n’a déposé d’amendement pour exiger le retrait de la loi.
- Il faut faire un bilan pour répondre concrètement à la question : qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Informations Ouvrières est un outil indispensable. Le journal a aidé des milliers de lecteurs à comprendre, à agir, à argumenter, à écrire aussi. Un camarade a évoqué la motion de sa Fédération syndicale. Quand un syndicat réunit ses syndiqués, quand il sort un communiqué qui est diffusé aux salariés et qui dit : « malgré l’immense mobilisation, le gouvernement a fait voté la loi et prévoit une nouvelle réforme pour imposer la retraite par point. Nous exigeons l’abrogation de la loi Woerth/Fillon/Sarkozy et nous refusons la retraite par point qui signifierait la fin de nos régimes et un effondrement des pensions », c’est quelque chose de très important. Lors de son discours d’investiture à l’Assemblée Nationale, Fillon a dit : nous allons continuer à réformer, nous allons « fixer les objectifs, le calendrier, la méthode (…) mais c’est aux partenaires sociaux d’en proposer et d’en définir les modalités et les outils », il faut dire clairement : non, nous ne négocierons pas de nouveaux reculs, nous n’acceptons pas de négocier dans le cadre fixé par le patronat, le gouvernement, l’Union Européenne, les marchés financiers. De haut en bas, ceux qui se sont prononcés contre le mot d’ordre de retrait du projet de loi refusent aujourd’hui de réclamer l’abrogation de la loi. C’est ça le problème. Si on veut préparer les conditions pour gagner, il faut s’expliquer et dire dès maintenant : abrogation de la loi Woerth et refus de la retraite par points !
- On ne pourra pas régler les problèmes au niveau local. Le POI a proposé une conférence nationale le 11 décembre, qui sera une conférence politique pour essayer d’apporter des réponses concrètes aux problèmes que nous discutons ici.
Un premier délégué est désigné, 214 euros sont collectés et 3 IO vendus.

samedi 20 novembre 2010

Communiqué du POI National

Quelques jours après l’adoption de la loi de réforme territoriale dont l’objectif est d’en finir avec les communes , les départements et la République une, indivisible et laïque, Gérard Schivardi (maire de Mailhac) et Daniel Gluckstein secrétaires nationaux du POI tiendront, à l’occasion du congrès de l’Association des Maires de France, une conférence de presse :

mardi 23 novembre à 10h45 à la Brasserie
«  le Dupont-Versailles », 286 rue Vaugirard
( en face du Palais des congrès de la porte de Versailles)

Ils seront entourés de maires et d’adjoints qui refusent la disparition des communes et des services publics organisée par le gouvernement.

Paris, le 18 novembre 2010

mercredi 27 octobre 2010

Ils ont osé la réquisition !

De bout en bout, la Ve République est un régime réactionnaire antidémocratique. A quelques jours d’intervalle, le gouvernement réquisitionne les grévistes des dépôts d’essence, menace de réquisition les éboueurs en grève, et fait voter par un Parlement aux ordres une contre-réforme qui dresse contre elle l’immense majorité de la population !
La réquisition est une atteinte majeure au droit de grève, une déclaration de guerre contre la classe ouvrière dans son ensemble et contre la démocratie.
Il faut remonter à 1963, lorsque de Gaulle décréta la réquisition des mineurs, pour trouver un précédent. A l’époque, notre journal dénonçait cette tentative de « porter un coup décisif au mouvement ouvrier » visant à faciliter « le processus d’intégration des syndicats dans l’Etat » et concluait que « la grève générale (est la — NDR) seule riposte valable à la réquisition si les dirigeants entendent résister » (1).
Aujourd’hui encore, tout est là : « si les dirigeants entendent résister »…
Reprenons le calendrier. 19 octobre : pour la sixième fois, des millions de travailleurs en grève et en manifestation exigent le retrait de la contre-réforme Sarkozy-Fillon-Woerth. A la SNCF, dans de nombreux secteurs du public comme du privé, la grève est reconduite par les assemblées générales, souvent depuis le 12 octobre. Autour des raffineries et des dépôts d’essence, comme parmi les travailleurs territoriaux, notamment ceux du nettoiement (à Marseille et dans d’autres villes), s’exprime un mouvement vers le blocage du pays, pour contraindre une fois pour toutes le gouvernement à reculer. Deux jours plus tard, le 21 octobre, l’intersyndicale (CFDT, CFE/CGC, CFTC, CGT, FSU, UNSA) se réunit. Son communiqué ignore l’exigence du retrait et de la grève pour le retrait. Il prétend que « des millions de salariés affirment vouloir une autre réforme des retraites » et s’engage à « veiller au respect des biens ». Dans les 48 heures qui suivent, les réquisitions commencent, suivies de l’adoption de la contre-réforme à l’Assemblée nationale et au Sénat.
Chérèque déclare alors qu’« une loi est toujours perfectible » et annonce l’ouverture de négociations avec le Medef dans le cadre de l’application de la contre-réforme. De son côté, Bernard Thibault affirme que le mouvement contre la réforme des retraites « continuerait » en prenant « d’autres formes ».
Quant au Parti socialiste… n’a-t-on pas entendu certains de ses élus menacer eux aussi de réquisition les éboueurs en grève ? Il est vrai que le 20 octobre, le Parlement européen adoptait des recommandations visant à la mise en place des fonds de pension, de la santé en ligne, des partenariats public-privé et du respect des disciplines budgétaires, dans une résolution basée sur un rapport présenté par la députée du PS français, Pervenche Berès.
C’est bien dans cette subordination aux institutions anti ouvrières de la Ve République et de l’Union européenne que s’enracinent les barrages auxquels se heurte la lutte de classe acharnée des travailleurs et militants unis contre la réforme Sarkozy-Fillon-Woerth. C’est bien là, dans ces barrages, que le gouvernement prétend puiser les forces qui lui permettront de jouer le pourrissement.
Il n’en reste pas moins que la classe ouvrière se bat. Bloquer la contre-réforme Sarkozy-Fillon-Woerth, bloquer toutes les contre-réformes constitue plus que jamais l’ordre du jour ouvrier. Ces questions sont au centre de la préparation de la conférence du 11 décembre.

(1) Informations ouvrières nos 146 et 147, 9 et 16 mars 1963.

jeudi 14 octobre 2010

Edito Informations Ouvrières Mercredi 13 Octobre 2010

Il y avait eu le 15 puis le 24 juin. Plus près de nous, le 7 et le 23 septembre. Puis les manifestations du 2 octobre. Ce 12 octobre, pour la sixième fois en quelques mois, des millions et des millions de travailleurs et de jeunes ont fait grève et ont manifesté. Quelles que soient les estimations des uns et des autres, tous s’accordent à dire que ce 12 octobre a été plus massif, plus puissant que toutes les manifestations précédentes.
Plus nombreux étaient les manifestants à crier « ni amendable, ni négociable, retrait ». Plus nombreux à affirmer la nécessité de la grève jusqu’au retrait, sous toutes les formulations possibles. Plus nombreux, plus déterminés, sans outrance… Une masse tranquille, sereine, sure de son bon droit. Déterminée à obtenir le retrait de la contre-réforme, sans céder au chantage sur « les déficits publics », les sacro saints critères de Maastricht, et le chantage des agences de notation et des grands groupes capitalistes. Une masse unie, où jeunes et moins jeunes exigent d’une seule voix que l’on reconnaisse aux plus anciens le droit à la retraite pour permettre aux plus jeunes d’accéder à un vrai travail, à un vrai salaire. Une masse unie, déterminée affirmant ses exigences sur le terrain de la lutte de classe.
A l’heure où nous bouclons ce journal, au soir du 12 octobre, la grève semble largement reconduite dans les dépôts SNCF et dans un certain nombre d’entreprises et de secteurs du public et du privé. Il est toutefois trop tôt pour mesurer jusqu’à quel point les assemblées générales seront amenées dans les prochaines heures et les prochains jours à décider ou non de la reconduction de la grève.
Une chose est sure : il y a quelques jours, Bernard Thibault invitait à débattre du mot d’ordre de reconduction «au cas par cas, entreprise par entreprise». Aujourd’hui, la réponse est là : en bas, dans les assemblées générales, les travailleurs ont répondu, et leur présence massive, tranquille et déterminée dans la grève et les manifestations du 12 octobre indique à qui en douterait que rien n’est réglé.
En bas, dans la rue, dans les grèves, dans les manifestations, les travailleurs unis avec leurs syndicats ont répondu. Ils sont fondés à se tourner à présent vers le sommet des organisations : alors que la résistance du gouvernement ne laisse d’autre choix que la grève jusqu’au retrait, que répondent les dirigeants ? C’est ce que formulent nombre d’assemblées générales ce soir qui dans le même temps où elles se prononcent sur la reconduction s’adressent vers les directions des confédérations pour leur dire : « il vous revient de vous prononcer tout de suite et toutes pour le retrait de la contre-réforme et de prendre vos responsabilités dans l’organisation de la grève interprofessionnelle qui l’imposera. Pour notre part, nous sommes prêts, nous sommes d’ores et déjà engagés ».

lundi 4 octobre 2010

Déclaration du Conseil fédéral national

UNE URGENCE: ARRÊTER LE BRAS DESTRUCTEUR DU GOUVERNEMENT

TOUT AVAIT ÉTÉ PRÉVU, ET POURTANT...
Le 7 septembre, puis le 23, des millions de travailleurs et de jeunes ont, par la grève et la manifestation, réaffirmé l’exigence commune : retrait de la réforme Sarkozy-Fillon-Woerth.
Pourtant, au lendemain du 7 septembre, tout avait été mis en oeuvre pour faire refluer la mobilisation. S’opposant obstinément aumot d’ordre de retrait, lamajorité des dirigeants des confédérations qui constituent « l’intersyndicale » avaient refusé d’appeler à la grève et à la montée nationale à Paris, le jour du vote de la loi, écartant tout pas vers unmouvement d’ensemble,
la grève jusqu’au retrait qui permettrait de faire reculer le gouvernement.
Du côté de l’Assemblée nationale, les députés du Parti socialiste, du Parti communiste et du Parti de gauche s’étaient livrés à une parodie de débat parlementaire en amendant et en faisant même semblant d’améliorer la loi. Dans ces conditions, l’adoption, le 15 septembre, du projetWoerth par une Assemblée nationale croupion chargée d’exécuter les exigences de l’Union européenne et des capitalistes devait clore le chapitre.
Seulement voilà, à nouveau, le 23 septembre, et y compris dans les manifestations du
samedi 2 octobre, desmillions ont dit : le projet doit être retiré. Pour cesmillions qui semobilisent depuis desmois contre le projetWoerth, il n’est pas question de renoncer : il s’agit, plus que jamais, de faire reculer Sarkozy et d’arracher le retrait. Les travailleurs savent que rien n’a jamais été arraché sans la lutte de classe.
Imposer le retrait, ce serait un premier pas qui contribuerait à bloquer l’ensemble des contre-réformes du gouvernement, un premier pas en direction d’une issue politique conforme aux intérêts des travailleurs et à la démocratie.

UNE CONFÉRENCE NATIONALE DE DÉLÉGUÉS POUR L’UNITÉ OUVRIÈRE,
POUR ARRÊTER LE BRAS DESTRUCTEUR DU GOUVERNEMENT
POUR LE RETRAIT DE TOUTES LES CONTRE-RÉFORMES

Le Parti ouvrier indépendant, dès le mois de janvier, est entré en campagne contre tout consensus avec le gouvernement Sarkozy sur la réforme des retraites. Puis, dès que le texte du projet fut connu, le POI a lancé lemot d’ordre « Retrait ! ».
Aujourd’hui, une évidence s’impose : rien n’est terminé. Tous les travailleurs, tous ceux qui, avec eux, se dressent contre la réforme Sarkozy-Woerth savent que ceux qui arguent de l’allongement de l’espérance de vie, de l’équilibre financier des régimes de retraite pour défendre l’idée d’une « bonne » réforme sont desmenteurs !
Ils le savent :
• La contre-réforme des retraites, engagée pour tous les pays d’Europe au sommet de Barcelone en 2002, où Chirac et Jospin ont signé le diktat de l’Union européenne, est dictée par les fonds de pension, les fonds spéculatifs, lesmultinationales.
• L’endettement faramineux de 1 600 milliards d’euros au nom duquel sont justifiées les mesures de destruction de la force de travail et le budget de rigueur annoncé pour 2011 ne sert qu’à fournir aux banques et aux capitalistes les milliards dont ils ont besoin pour repousser l’heure de leur faillite et prolonger d’autant les souffrances des peuples qu’ils exploitent.
• Conformément aux exigences des agences de notation, de l’Union européenne, du Fonds
monétaire international, de l’ensemble des institutions de la classe capitaliste, après les retraites, le gouvernement a inscrit sur sa feuille de route destructrice le budget meurtrier détruisant la Sécurité sociale, les services publics, les emplois, en un mot : leurs conquêtes ouvrières et démocratiques.
Aujourd’hui, l’ordre du jour reste : retrait du projet Sarkozy-Fillon-Woerth !
Et si le gouvernement décide de passer outre, les travailleurs n’auront d’autre choix que de se battre pour l’abrogation de la loi. Pour des dizaines demilliers de travailleurs et demilitants, qui ont, ensemble, ces dernières semaines, organisé le combat commun et réalisé l’unité de leurs organisations pour une grève appelée par toutes les confédérations pour arracher le retrait, une question reste posée : «Tous les travailleurs constatent ce refus obstiné “en haut” de répondre à l’appel au combat franc et massif pour le retrait. Comment surmonter l’obstacle auquel nous n’avons cessé de nous heurter ces dernières semaines ? Comment, dans l’unité
des travailleurs et des organisations, réalisée à tous les niveaux, parvenir à jeter toutes nos forces dans la bataille pour faire céder ce gouvernement ? »
Qui peutmieux répondre à cette question que les travailleurs et lesmilitants engagés
eux-mêmes dans cette bataille ? C’est pourquoi le POI, sans faire de ses positions un préalable, propose à tous les travailleurs etmilitants d’organiser une conférence nationale de délégués pour l’unité ouvrière, où cette question cruciale sera débattue, pour aider à dégager les formes d’action commune pour faire prévaloir les intérêts de la population laborieuse.

QU’EST-CE QUI DONNE AU GOUVERNEMENT SON APPARENTE ASSURANCE ?

Il est une question que tout travailleur, tout militant ouvrier est amené à se poser : qu’est-ce qui donne au gouvernement Sarkozy, isolé, rejeté, déconsidéré, assailli par les affaires, la force de continuer ? Comment se peut-il qu’un gouvernement qui dresse des millions contre sa politique conserve les mains libres non seulement pour faire passer coûte que coûte la contre-réforme des retraites,mais aussi la réforme territoriale et le démantèlement de la Sécurité sociale, tandis qu’il poursuit sa politique répressive et discriminatoire contre les
Roms, contre les immigrés, contre la jeunesse ?
A cette question, quiconque observe les faits sera conduit à répondre :
• Ce gouvernement ne conserve les mains libres que parce que, dans leur majorité, les dirigeants des confédérations syndicales se refusent à avancer l’exigence du retrait et à lancer dans l’unité l’appel à la grève à laquelle aspirent tous les travailleurs.
• Ce gouvernement ne se survit que parce que les dirigeants des partis dits de gauche, qui se disent du côté des travailleurs, n’ont cessé de légitimer sa contre-réforme, cautionnant le prétendu débat parlementaire, avançant leurs propres « projets de bonne réforme » respectueux des diktats de l’Union européenne,multipliant des promesses pour 2012…

STOPPER L’OFFENSIVE ANTI-OUVRIÈRE
ET LE DÉMANTÈLEMENT DES BASES DE LA RÉPUBLIQUE

Dans tous les domaines, les travailleurs et la majorité de la population se heurtent aux mêmes obstacles. Sarkozy pourrait-il poursuivre sa politique de démantèlement des services publics si les majorités PS et PCF qui dirigent les régions et départements n’organisaient pas elles-mêmes la privatisation et l’externalisation des services publics, et la suppression de milliers d’emplois publics, appliquant les directives de l’Union européenne et se faisant les relais de la fameuse réforme territoriale du gouvernement ?
A l’occasion des élections cantonales de mars prochain, le POI, qui combat pour la reconquête des droits et de la démocratie, défendra contre les tenants de cette politique les mots d’ordre de défense de la République, d’abrogation de la réforme territoriale, de reconquête des services publics, de renationalisation, de défense des communes.
Le POI combattra pour que des candidats, présentés ou soutenus par le Parti ouvrier indépendant, portent haut le drapeau de la République une et indivisible, défenseur des 36 000 communes. Des candidats qui s’engageront à n’accepter aucune hausse des impôts payés par la population, aucune coupe, aucune destruction de service public, aucune remise en cause de la laïcité, aucune restructuration sous couvert du remboursement de la dette publique, de décentralisation et de transfert de nouvelles charges aux régions et départements.

LA SITUATION DANS LAQUELLE S’ENFONCE LE PAYS
EXIGE DES MESURES D’URGENCE

Le POI, depuis sa fondation en juin 2008, ne cesse de combattre pour que l’unité des travailleurs et de leurs organisations se réalise sur lesmesures immédiates et d’urgence qu’appelle la situation.
• Il mène campagne pour l’interdiction des licenciements et a aidé à un rassemblement, autour de cette exigence, devant l’Assemblée nationale, le 28 novembre 2009.
• Il met au coeur de son action permanente la bataille contre toute remise en cause de la Sécurité sociale, pour l’abrogation de la loi Bachelot, pour le retrait des nouvelles mesures avancées et le retour à la Sécurité sociale de 1945.
• Lorsque 460 milliards sont scandaleusement versés par le gouvernement aux banquiers et aux spéculateurs au nom de la crise, le POI se prononce pour la renationalisation des secteurs clés de l’industrie et des banques privatisées.
• Il participe à tous les combats contre la destruction des services publics, des écoles, bureaux de poste, hôpitaux, comme il déploie toutes ses forces pour la réalisation de l’unité contre la suppression de 100 000 postes de fonctionnaires, pour le rétablissement plein et entier du service public, contre la Politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne, qui détruit l’agriculture etmet en péril la souveraineté alimentaire de notre population.
Quel gouvernement prendra de tellesmesures d’urgence ?
A l’évidence, un gouvernement qui déciderait de rompre toute attache vis-à-vis de la classe capitaliste, refusant en particulier de se soumettre à l’impératif de la « dette » au nom de laquelle on prétend imposer les plansmeurtriers contre les travailleurs et le peuple.
Un tel gouvernement ne pourrait être qu’un gouvernement qui décide de rompre avec
l’Union européenne et de remettre en cause les institutions antidémocratiques de la Ve République, celles-làmêmes qui ont vu l’Assemblée croupion adopter la contre-réforme.
Un tel gouvernement tirerait sa légitimité dumandat donné par lamajorité du peuple souverain représenté par ses délégués élus dans une Assemblée constituante.
Telles sont les positions du Parti ouvrier indépendant.
Le POI n’a pas d’autre but que de faire avancer la cause de l’unité pour faire prévaloir les besoins vitaux des travailleurs, de la jeunesse, de l’immensemajorité du peuple. Car c’est une évidence : en contraignant le gouvernement à retirer sa loi sur les retraites et à renoncer aux contre-réformes qu’il veut engager dans la foulée, la classe ouvrière ouvrira une première brèche dans la voie d’une issue politique conforme aux intérêts de la population laborieuse et de la démocratie.

UNE CONFÉRENCE POUR L’UNITÉ OUVRIÈRE
ET LA RECONQUÊTE DES DROITS ET DE LA DÉMOCRATIE

Des millions et des millions de travailleurs se sont engagés depuis des mois dans les
grèves et les manifestations. Nombreux sont les jeunes qui les rejoignent aujourd’hui, conscients du lien qui existe entre la défense des retraites et la lutte contre la précarité, le chômage et la déqualification.
La lutte de classe appelle une issue conforme aux intérêts des travailleurs et à la
démocratie.
Durant cette période, dans les usines, les entreprises, parmilliers et dizaines de milliers, des syndiqués et des délégués, de toutes confédérations et de toutes tendances, ont tissé des liens d’unité, affirmant par des centaines de déclarations intersyndicales leur volonté commune de faire prévaloir l’unité pour le retrait et de voir leurs organisations, en dépit des blocages aux sommets, appeler ensemble à la grève pour contraindre le gouvernement à reculer.
C’est pourquoi le Parti ouvrier indépendant s’adresse aux dizaines de milliers de travailleurs et de militants qui sont artisans du combat d’unité pour faire céder le gouvernement, ainsi qu’à la jeunesse,
POUR LEUR PROPOSER D’ORGANISER ENSEMBLE, LE 11 DÉCEMBRE 2010,
UNE CONFÉRENCE POUR L’UNITÉ OUVRIÈRE.
Conférence préparée par des réunions dans les entreprises, les quartiers,
les localités, où travailleurs et militants de toutes tendances établiront
leur mandat et dégageront les propositions pour faire progresser la cause
commune de l’unité ouvrière et de la reconquête de la démocratie.
Le POI invite travailleurs et jeunes, qui partagent la conviction
que la volonté de la majorité doit s’imposer, à engager le débat
dans les colonnes du journal Informations ouvrières et à rejoindre
les rangs du Parti ouvrier indépendant.

samedi 11 septembre 2010

POI INFORME 9 septembre

• Mardi 7 septembre au soir, les 4 secrétaires nationaux du POI publient un communiqué affirmant :
« Au soir du 7 septembre, exceptionnel, pour l’immense majorité des manifestants, les
choses sont claires : personne n’a reçu mandat pour entrer dans le jeu grossier de
Sarkozy. »
Ce communiqué est diffusé à des dizaines de milliers d’exemplaires dans tout le pays.
• Mercredi 8 septembre, Informations ouvrières rend compte de la journée du 7 septembre :
« Tandis que des millions sont dans la rue, Sarkozy déclare maintenir son projet, se dit prêt à « négocier aux marges ». Des millions de manifestants n’ont pas donné mandat pour amender le projet de loi. Ni amendable, ni négociable. Retrait. »
• Jeudi 9 septembre : Le POI estime devoir — à la demande de ses adhérents et de nombreux travailleurs de toutes tendances — faire connaître des informations en sa possession, afin de contribuer sur le plan qui est le sien au débat en cours dans la classe ouvrière dans le combat pour arracher le retrait du projet de loi Woerth-Sarkozy.
• Samedi 11 septembre, le Bureau national du POI se réunira. Il discutera de cette situation et exposera publiquement ses conclusions politiques.

Le 8 septembre dans l’après-midi, les
organisations syndicales CFDT, CFE/CGC,
CFTC, CGT, FSU, UNSA ont adopté un
communiqué commun dans lequel on peut lire :
« Réunies le 8 septembre 2010 elles décident de
poursuivre et d’amplifier le processus de
mobilisation pour obtenir des mesures justes et
efficaces afin d’assurer la pérennité du système
de retraites par répartition. »
Ce communiqué appelle à « une journée forte
d’initiatives et d’interpellations » le 15
septembre et à « une grande journée de grèves et
de manifestations » le 23 septembre.
Le contenu de ce communiqué commun avait été
donné le matin même par Eric Aubin,
responsable des retraites à la CGT, dans une
interview à l’Express : « Aujourd’hui 8
septembre, le président de la République réunit
François Fillon, Eric Woerth et Georges Tron
pour discuter de la réforme. On voit que les
choses bougent. »
Suite au communiqué commun, Nadine Prigent,
autre responsable de la CGT, déclare que ces
initiatives visent à obtenir « des modifications
substantielles du texte gouvernemental ».
Chérèque, de son côté, déclare : « On est en train
de faire bouger les lignes. On est train de faire
douter y compris les personnes de bonne volonté
de la majorité. (…) Je ne comprends pas que le
gouvernement ne soit pas capable de lui tendre
la main qu’on lui tend. »
Force ouvrière et Solidaires ne sont pas
signataires du communiqué commun.
Dans une circulaire, Jean-Claude Mailly
explique à propos de la réunion des
organisations syndicales : « Nous avons formulé
notre exigence de retrait, ce qui a été refusé. La
discussion a surtout porté sur la date de la
journée d’action. L’Assemblée nationale votant
le 15, nous étions partisans de mobiliser ce jour,
ainsi que la FSU et SUD. Mais … la CGT et la
CFDT ont objecté qu’il serait difficile de
mobiliser au même niveau que le 7. La date du
23 septembre a finalement été retenue.

Incontestablement, avec leur communiqué
commun, Thibault et Chérèque vise à semer le
désarroi parmi les travailleurs et cela peut peser.
Cependant, dès le 8 septembre en soirée et le 9,
dans de nombreuses réunions de la CGT, le
communiqué commun a soulevé une vague de
protestations.
Ainsi, à l’issue d’une assemblée de militants
dans le Val-de-Marne, l’Union départementale
CGT publie un communiqué : « Concernant le
15 septembre jour du vote », l’UD
considère « après en avoir débattu [qu’] une
manifestation en direction de l’Assemblée
nationale est indispensable pour faire entendre
aux représentants de la République la voix de
ceux qui rejettent le projet de réforme des
retraites gouvernemental. »
Et « appelle l’ensemble des salariés actifs,
retraités, privés d’emploi…, à amplifier la
mobilisation pour le retrait du projet Sarkozy. »
La réunion fut l’occasion d’un âpre débat. Un
militant exprime le sentiment de tous : « Je suis
en colère ! Le 23 c’est trop tard. Une
mobilisation symbolique le 15 c’est insuffisant.
Pour moi, la CGT s’est une fois de plus couchée
devant la CFDT. J’en ai plus qu’assez de cette
politique d’alignement systématique sur la
CFDT. La CGT a suffisamment de poids pour
entraîner la FSU sur ses positions, elle aurait dû
faire l’unité avec FO et SUD. »
Le même vent de révolte s’est exprimé dans une
réunion analogue à Paris.
Dans la journée du 9, de nombreuses
instances ont pris position pour manifester le 15
à l’Assemblée nationale. Ainsi, le syndicat CGT
Energie à Paris « afin d’obtenir, comme
l’expriment nos syndiqués, le retrait total de la
loi contre les retraites, la mobilisation doit
s’amplifier. La Commission exécutive du
syndicat CGT Energie Paris exprime son total
désaccord avec les propositions de
l’interfédérale d’une journée d’initiative le 15
septembre et d’une nouvelle grève le 23, soit 8
jours après le vote de la loi au Parlement. Notre
CE exige que la CGT appelle dès le 15
septembre, jour du vote de la loi, dans l’unité la
plus large, à une grève et à une manifestation
centrale vers l’Assemblée nationale. »
D’autres instances ont pris position dans le
même sens tant dans la région parisienne qu’en
province. Ainsi le syndicat CGT PTT d’Eure et
Loir déclare : « Ce projet de loi n’est ni
amendable ni négociable, ceci est absent de la
déclaration syndicale du 8 septembre. Nous le
regrettons, et demandons que ce soit clairement
affirmé par notre confédération (des dizaines
d’UD et des milliers de syndicats de la CGT le
demandent). Le projet de loi passe à l’Assemblée
nationale le 15 septembre. Nous demandons
qu’il y ait appel à la grève nationale
interprofessionnelle et à manifester le 15 dans
les départements et à l’Assemblée nationale.
Cela suffit que Chérèque mène la barque. »
Le conseil national du Parti socialiste
déclare : « Les François sont parfaitement prêts
à faire des efforts. Beaucoup d’entre eux sont
disposés à travailler plus longtemps, compte
tenu de l’allongement de l’espérance de vie ;
mais à condition que les efforts soient justes,
partagés équitablement et utiles. »
Le PS « mènera le combat au Parlement contre
ces mesures iniques et y portera ses propres
propositions. » Martine Aubry déclare :
« Partout en Europe il y a eu un débat national
et pratiquement un consensus dans tous les
pays. »
Les députés du PCF et du Parti de Gauche
dénoncent également un « passage en force » :
« On n’a pas le temps de discuter les
amendements. On essaie de passer en force à
l’Assemblée nationale. C’est inacceptable. Nous
allons nous battre pour qu’il y ait un peu de
démocratie dans cette enceinte », déclare Marie-
George Buffet.
Et pendant ce temps-là, François Baroin
annonce que l’Etat entend ramener son déficit de
152 milliards à 100 milliards d’euros. Il qualifie
« d’intangible » l’objectif du gouvernement de
ramener son déficit public tel que défini par
l’Union européenne, Etat, Sécurité sociale et
collectivités locales, à 6% du PIB.
Cela pendant que la crise de l’Etat se
poursuit. Ce jeudi 8 au matin, le siège de l’UMP
a été perquisitionné…

Communiqué du bureau national du Parti ouvrier indépendant

7 septembre : trois millions de travailleurs font grève et manifestent contre le projet de loi sur les retraites.
10 septembre : l’Assemblée nationale vote l’article 5 du projet de loi, qui porte à 62 ans et 67 ans le droit au départ à la retraite et le droit de départ à la retraite à taux plein !

En trois jours, au mépris de toute démocratie, au mépris de l’exigence du retrait de la réforme, l’Assemblée nationale s’arroge le pouvoir de tenter de porter un coup majeur aux conditions d’existence de millions de salariés !
• Une Assemblée nationale aux ordres, qui, dans le cadre de la Ve République, n’a d’autre pouvoir que d’exécuter les exigences du président de la République, lui-même aux ordres de l’Union européenne et des institutions du capital international ;
• une Assemblée nationale dont 90 % du travail consiste à transcrire les directives
européennes ;
• une Assemblée nationale qui, comme l’a déclaré un député UMP ce 9 septembre, vote
cette contre-réforme parce qu’« elle nous permet de conserver la signature de la France auprès des agences de notation » ;
• une Assemblée nationale aux ordres de ceux qui spéculent, détruisent les emplois,
privatisent et pillent le pays ;
• une Assemblée nationale qui met en application la décision prise dès 2002 au sommet
européen de Barcelone, avec la participation de Chirac et Jospin, d’augmenter dans toute l’Europe de 5 ans l’âge de départ à la retraite.

CETTE ASSEMBLÉE NATIONALE CROUPION, sans autre pouvoir que d’appliquer les diktats des agences de notation, c’est-à-dire de la classe capitaliste, n’a rien à voir avec la démocratie. Elle n’a aucune légitimité.
A l’origine des coups majeurs portés contre la classe ouvrière, on trouve la soumission totale aux exigences des grands groupes capitalistes et de
leurs actionnaires, avides de profits et de dividendes.
Le capital financier a obtenu du gouvernement le renflouement de ses pertes dans la spéculation et la crise de 2007-2008, poussant les Etats sur la voie
d’un nouvel et gigantesque endettement.
Aujourd’hui, il exige de baisser encore plus le « coût du travail » par la précarité, l’austérité salariale, la réduction des effectifs de la fonction
publique, les délocalisations et destructions massives d’emplois, l’attaque contre les retraites et la privatisation de la protection sociale, créant une
situation où les travailleurs et les jeunes se posent chaque jour davantage la question : où est l’issue ?
Pour l’heure, pour tous, la première des questions est l’unité d’action pour le retrait du projet Sarkozy, projet ni amendable ni négociable.
Mais la vérité doit être dite. Cette prétendue Assemblée nationale n’aurait certainement pas pu se livrer à ce véritable forfait si les députés du Parti
socialiste, du Parti communiste et du Parti de gauche qui y siègent n’avaient pas offert leur concours à cette parodie de « débat » parlementaire.
Qu’ont-ils dit à l’Assemblée nationale ? Travailleurs, vous avez le droit de savoir. (…/…)

Quand des millions de salariés exigent, le 7 septembre, « Retrait du plan sur les retraites », Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste,
déclare à l’Assemblée : « Ce matin, deux projets sont en présence et la bataille va continuer projet contre projet. » Quelle « bataille projet contre projet » ? Y at-il bataille quand le résultat est connu d’avance ?
Membre du même groupe, le député Gaëtan Gorce déclare à l’intention de l’UMP : « En 2003, vous avez travaillé sur la notion d’un allongement de la durée
de cotisation, ce que nous acceptons aujourd’hui comme une base de travail normale. » Base de travail normale, l’allongement de la durée de cotisation
? Les travailleurs n’ont-ils pas suffisamment cotisé ? Il faut bien constater que ces interventions et amendements du Parti socialiste tournent le dos
à l’exigencemassive du retrait.
Quand le 7 septembre, les manifestants scandent : « Ni amendable ni négociable », Marie-George Buffet, au nom du groupe communiste, déclare en direction du gouvernement : « Arrêtez de répéter qu’il n’y a pas d’autres solutions que votre
réforme. Les députés du Parti communiste et du Parti de gauche en proposent : acceptez d’en débattre.
» Qui peut croire que l’enjeu de la situation, ce 10 septembre, c’est que le gouvernement accepte de débattre dans une Assemblée nationale privée de tout pouvoir ?
Les députés du Parti communiste et du Parti de gauche veulent « obtenir le plus rapidement possible le retrait de votre texte » et « proposer, le moment
venu, une véritable alternative pourmettre en oeuvre un projet de rupture avec la politique qui est la vôtre », déclare son collègue Marc Dolez. Le plus
rapidement possible ? Lemoment venu ? Si lesmots ont un sens, cela veut dire attendre 2012. Ce n’est rien d’autre que ce qu’a déclaré Ségolène Royal la
veille à la télévision. C’est maintenant, c’est tout de suite que les travailleurs veulent faire reculer par leurmobilisation, par la lutte de classe, le gouvernement
aux ordres des agences de notation. Le seul enjeu, c’est le retrait.
Quelle est la signification de ces discours et prétendus débats, apparences de polémique dans une enceinte « parlementaire » dans laquelle, chacun le
sait, tout est joué par avance ?
Soyons clairs. En cautionnant cette sinistre comédie, les partis qui prétendent défendre la classe ouvrière et la démocratie prennent la responsabilité
— parce qu’ils respectent le cadre fixé par l’Union européenne—de tourner le dos aumandat des millions de grévistes et manifestants du 7 septembre,
de fournir au gouvernement la légitimité inespérée qui lui fait défaut.
Le Parti ouvrier indépendant combat pour la reconquête de la démocratie politique. Reconquérir la démocratie politique, ce n’est pas attendre 2012 pour une « alternance » sous contrôle de l’Union européenne. C’est, tout de suite, combattre pour la rupture avec les institutions antidémocratiques de la Ve République et de l’Union européenne, institutions au seul service de la classe capitaliste engagée
dans une offensive sans précédent contre la force de travail, contre la jeunesse et les travailleurs des villes et des campagnes.
Reconquête de la démocratie qui aujourd’hui, sur le terrain même de la lutte de classe, se concentre dans la réalisation de l’unité, travailleurs et organisations,
sur l’exigence commune : la contreréforme des retraites doit être immédiatement
retirée.
Rejoignez le Parti ouvrier indépendant !

samedi 28 août 2010

Le POI 06 informe:

Déclaration du Bureau National du 21 août.


Les responsables politiques du département des Alpes-Maritimes se sont distingués ces dernières semaines par une surenchère de propositions et de déclarations abjectes visant à stigmatiser, à sanctionner et à réprimer certaines catégories de la population : les Roms, les immigrés, les français d'origine étrangère qu'ils opposent aux français d'origine non étrangère... Ils l'ont fait dans le cadre d'une politique nationale sur laquelle revient la déclaration du Bureau National.


Il est indiscutable que l’abjecte campagne anti-Roms et anti-immigrés déclenchée par le gouvernement a pour objectif immédiat de jouer un rôle de diversion. Elle se révèle néanmoins pour ce qu’elle est : un symptôme majeur de la barbarie dans laquelle la société capitaliste en crise entraîne l’humanité.

La stigmatisation d’un « groupe », les Roms chassés de chez eux par l’effondrement de la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie… et qui ne pourront trouver aucune place dans cette Europe ravagée par la crise, dessine l’avenir que le système promet à des pans entiers des peuples d’Europe.

Le FMI et l’Union Européenne, instruments du capital financier, dictent une politique qui a pour objectif de désintégrer toutes les relations sociales établies au lendemain de la deuxième guerre mondiale dans tous les pays européens.


Le gouvernement qui désigne à la vindicte populaire un « groupe », est celui-là même qui est en train de tenter de « segmenter » l’ensemble de la société en une série de « groupes » que plus rien ne relie entre eux.

Logique ultime de l’individualisation des relations sociales, cet éclatement de la classe ouvrière en « groupes » et en « communautés » est la conséquence immédiatement prévisible de la remise en cause des conquêtes sociales qui établissent le seul lien de solidarité qui puisse exister dans la société capitaliste entre toutes les couches de la classe ouvrière au sens large du terme.


S’ils réussissaient, nous entrerions de plain pied dans une société où on aurait à faire, non plus à une classe ouvrière, mais à des « groupes » constitués des « 15-25 ans », des « seniors », des « populations de chômeurs longue durée sans logement », des « communautés d’origine africaine », ...

En ce sens, cette campagne nous ramène à quelque chose d’encore plus proche de nous que les horreurs de la deuxième guerre mondiale : ce qui s’est passé dans les Balkans dans les années 1990. Les exigences du rétablissement de l’économie de marché dans les pays où il avait été exproprié formulées par le FMI, l’Union Européenne et ses directives, ont exigé la « balkanisation » des peuples dans tous les sens du terme, avec toutes ses horreurs. Une balkanisation qui a exigé la désintégration préalable de la classe ouvrière Yougoslave, de ses conquêtes sociales et de son organisation syndicale commune.

C’est une nouvelle fois l’Union Européenne, l’institution qui exige le démantèlement de tous les systèmes de droits collectifs, les systèmes de retraite et de Sécurité sociale dans toute l’Europe, qui se propose de fixer le cadre européen d’intégration du « groupe » des Roms. Elle le fait dans le cadre de la mise en place d’une politique « d’immigration maîtrisée » capable de fournir au capital la main d'oeuvre bon marché conforme aux exigences de la baisse de la valeur de la force de travail.

Ce sont les institutions anti-démocratiques de la Vème République qui permettent à ce gouvernement totalement discrédité de continuer sa besogne sous la dictée de l'UE et du FMI.


Sauver la République une et indivisible, c'est d'abord et avant tout sauver l'ensemble des conquêtes sociales qui garantissent la solidarité et l'égalité des droits : sécurité sociale, régimes de retraites, code du travail, conventions collectives, statuts ...


Plus que jamais, tout se concentre dans la mobilisation du 7 septembre pour le retrait du projet de réforme des retraites, contre la logique des amendements qui prépare le vote de la loi.

samedi 14 août 2010

Les travailleurs ne seront pas dupes

Communiqué du Parti Ouvrier Indépendant:

A trois reprises, au cours de ce mois de juillet, le gouvernement Sarkozy-Fillon a pris ou annoncé des mesures d’ordre législatif antidémocratiques visant à désigner des boucs émissaires.
— Début juillet, avec la loi sur la burqa, l’Etat, sous couvert de références fallacieuses à la laïcité et au droit des femmes, est amené à intervenir dans un domaine qui n’est pas le sien, celui de la vie privée. Cette loi vise clairement à ostraciser une partie de la population. Elle vise à encourager le communautarisme et les tensions communautaires.
— De nouveau, le 28 juillet, saisissant l’occasion de faits divers intervenus dans le Loir-et-Cher, ce sont des populations entières, celle des « gens du voyage », celle des Roms, qui sont jetées en pâture et contre lesquelles des dispositions sont prises pour restreindre les libertés individuelles. En effet, la réunion interministérielle présidée par Nicolas Sarkozy a décidé leur expulsion « quasi immédiate » en cas de délit. Ainsi, sur décision de la police, la notion
de « trouble à l’ordre public » sera un instrument irrévocable. Avec la seconde mesure, la moitié des quelque 600 campements considérés comme illicites devraient être évacués dans les trois mois. Ce qui signifie que des milliers de citoyens, avec leurs familles, vont être chassés brutalement des endroits dans lesquels ils vivent. C’est une provocation évidente, source d’incidents dont le gouvernement porte l’entière responsabilité.
— Enfin, utilisant les événements de Grenoble, Nicolas Sarkozy avance une proposition sans précédents depuis Vichy : pour la première fois serait introduite la possibilité de remettre en cause la nationalité française acquise par naturalisation.
Le Parti ouvrier indépendant met en garde contre cette dérive qui menace toutes les libertés démocratiques. Les travailleurs ne seront pas dupes. Par ce biais, le gouvernement cherche à désigner des boucs émissaires, à diviser la classe ouvrière et la jeunesse, et donc à les détourner du nécessaire combat uni contre les plans anti-ouvriers, et en particulier pour le retrait de la contre-réforme des retraites.
Le Parti ouvrier indépendant se prononce pour l’abrogation de la loi sur la burqa, le rejet et le retrait de tous ces projets antidémocratiques et discriminatoires annoncés.
Le Parti ouvrier indépendant rappelle que les dérives totalitaires dans l’histoire ont toujours commencé par la mise en cause et la stigmatisation d’une catégorie de la population.
Dans cette situation dangereuse, plus que jamais, l’heure est à réaliser l’unité la plus solide et la plus large possible de tous les rangs ouvriers, des travailleurs de toutes origines, de tous les secteurs et de leurs organisations dans l’exigence commune : retrait de la contre-réforme des retraites.

Paris, le 1er août 2010

Les secrétaires nationaux du POI,
Daniel Gluckstein, Claude Jenet, Jean Markun, Gérard Schivardi

lundi 26 juillet 2010

INITIATIVES OUVRIERES N°16 SPECIAL ETE 2010 - ALPES-MARITIMES

Réforme des RETRAITES :
comment préparer la rentrée ?

Chaque adhérent peut prendre sa place dans le combat pour le retrait du projet de réforme des retraites :
Ø en proposant autour de soi l’abonnement au journal Informations Ouvrières : l’outil indispensable pour informer et armer ceux qui veulent faire reculer le gouvernement !

Ø diffuser le TRACT du POI et faire signer la lettre ouverte aux dirigeants du PS, du PCF et du PG (documents en annexe).

Ø dans le respect des prérogatives des organisations, les adhérents du Parti Ouvrier Indépendant pourront chercher à alimenter le débat en cours dans la classe ouvrière autour de la question : que faire pour imposer le retrait ?

Depuis le 17 juin, après la publication du projet de loi gouvernemental sur les retraites, les motions et déclarations de syndicats CGT, FO, FSU … des personnels avec leurs syndicats se multiplient pour exiger le retrait du projet et formuler l’exigence de la grève interprofessionnelle pour bloquer le gouvernement. Nous en publions des extraits.

Appel de l'union syndicale départementale de la santé et de l'action sociale CGT des Alpes-maritimes à la grève le 24 juin:
( …) C’EST PAR L’UNITE, DANS LA GREVE INTERPROFESSIONNELLE POUR LE RETRAIT DU PROJET DE REFORME SARKOZY/FILLON QUE NOUS POURRONS LES FAIRE RECULER ! (…)

La CGT Santé et Action Sociale, dans le public et le privé demande :

· L'augmentation générale des salaires et des pensions,
· L'arrêt des licenciements et de la précarité, et création de vrais emplois pour tous
· L’arrêt des exonérations des cotisations attribuées, sans garanties, aux employeurs
· La retraite à taux plein à 60 ans, 75 % du salaire, et en aucun cas la retraite ne doit être inférieure au SMIC pour une carrière complète,
· Le maintien et le développement de la possibilité de partir à 55 ans. Il s'agit de la reconnaissance de la pénibilité,
· Le maintien et le développement des régimes particuliers de retraites.
La CGT est contre tout allongement de la durée de cotisations qui serait catastrophique pour les salariés déjà en grandes difficultés.

Déclaration commune CGT et FO d'amadeus (Sophia-Antipolis, Alpes-Maritimes)
Le gouvernement a présenté son projet de réforme des retraites le 16 juin :

· Allongement de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans ;
· Report de l’âge de départ en retraite à taux plein (sans décote) de 65 à 67 ans ;
· Nouvel allongement de la durée de cotisation, portée à 41,5 ans en 2020.

Il s’agit d’un recul social majeur.

Pour la CGT comme pour FO, il faut maintenir les 60 ans, stopper l’allongement de la durée de cotisation, augmenter les salaires, arrêter les licenciements et les délocalisations, réduire le chômage et supprimer les exonérations patronales pour assurer l’avenir de nos régimes de retraite et des générations futures.

C’est pourquoi nos organisations syndicales, CGT et FO, déclarent ensemble :

LE PROJET DE RÉFORME DES RETRAITES SARKOZY/FILLON/WOERTH DOIT ÊTRE RETIRÉ !

Pour cela, il n’y a qu’un seul moyen : la grève interprofessionnelle, public-privé, pour le RETRAIT.

Déclaration commune des syndicats santé/action sociale CGT et FO des Bouches-du-Rhône
Le projet de loi gouvernemental sur les retraites est une remise en cause sans précédent de nos acquis, c'est la spoliation de nos droits et de notre salaire différé.
C'est pourquoi nous déclarons qu'il faut dire clairement les choses, ce projet de loi n'est ni
amendable, ni discutable, ni négociable donc il DOIT ETRE RETIRE!!!
Nos deux organisations considèrent que seule une grève interprofessionnelle jusqu’à satisfaction du public et du privé peut faire reculer le gouvernement.
Face à cette situation nos deux organisations considèrent et appellent tous les salariés de l’action sociale et du secteur de la santé publique et privée du département, à la grève et à la manifestation le 7 septembre pour EXIGER ENSEMBLE ET DANS L’UNITE :
LE RETRAIT PUR ET SIMPLE DU PROJET
WOERTH-FILLON-SARKOZY !
- MAINTIEN DE TOUS LES REGIMES PAR REPARTITON
- MAINTIEN DE L’AGE LEGAL DE DEPART A LA RETRAITE A TAUX PLEIN
- RETOUR AUX 37,5 ANS PRIVE ET PUBLIC
Sur cette base, nos deux organisations s’adressent d’ores et déjà aux autres syndicats du département pour leur proposer de rejoindre notre déclaration pour réussir la mobilisation du 7 septembre 2010.

Appel commun CGT et FO de l'Hôpital Sainte-Anne de Toulon
Nous refusons :
· L’allongement du départ à la retraite, 62 ans au lieu de 60 ans actuellement.
· Le passage à 67 ans au lieu de 65 ans pour une retraite sans décote.
· L’allongement de la durée de cotisation à 41 ans et demi.
· L’augmentation du taux de cotisation de 7,85% en 2010 à 10,55% en 2020 engendrant une baisse immédiate de plusieurs dizaines d’euros par mois de nos salaires.
· Suppression de la possibilité de bénéficier de la « retraite mère de famille » pour les femmes ayant cotisé au moins 15 ans et trois enfants....
Aujourd’hui il y a urgence, organisons dans l’unité la mobilisation jusqu’au retrait de la contre-réforme.
Pour cela grève interprofessionnelle jusqu'à satisfaction.

La lettre flash actualité du SNES-FSU du 30 juin
(…) Le combat pour le retrait du projet de loi de réforme des retraites doit s'amplifier !

La FSU s'adresse au secrétaire d'état chargé de la fonction publique
(…) Dans le prolongement des reculs imposés en 2003, le projet de réforme, on le voit à travers ces quelques exemples, aggraverait encore la situation de l’ensemble des agents publics.
C’est pourquoi la FSU rappelle son exigence de retrait du projet de loi de réforme des retraites, inscrit à l’ordre du jour du prochain CSFPE.

Alpes-Maritimes
Le POI s’adresse au PS, au PCF et au PG
« Chers camarades,
Sous les scandales à répétition, le gouvernement chancelle. Et c’est pourtant ce gouvernement qui prétend déposer son projet de loi de destruction des retraites.
Peut-il y avoir une autre exigence que : Retrait ! Retrait immédiat du projet de loi de réforme des retraites ! 
Le projet du gouvernement n’est ni amendable, ni négociable. Le seul moyen de le faire reculer n’est pas au Parlement ni au Sénat où l’UMP et ses alliés sont majoritaires.
Il est dans la grève interprofessionnelle pour le RETRAIT de ce projet. C’est d’ailleurs ce qu’exigent la masse des salariés dans les entreprises, les établissements, les services avec leurs syndicats.
Rien ne doit s’opposer à l’unité pour le retrait du projet gouvernemental.
C’est pourquoi le POI vous propose de rédiger ensemble et dès que possible une déclaration commune pour exiger le retrait immédiat du projet de réforme Sarkozy/Fillon/Woerth ! »
*
* *
Travailleurs, jeunes, retraités, construisons ensemble un vrai parti ouvrier indépendant,
· implanté au cœur de la lutte des classes
· organisé autour d’un vrai journal qui informe et donne les moyens d’agir
· un parti internationaliste qui prépare la Conférence Mondiale d’Alger
Rejoignez le POI !

INITIATIVES OUVRIERES N°16 SPECIAL ETE 2010 - ALPES-MARITIMES

Pour rappel:
Les dirigeants socialistes à la manœuvre pour imposer les plans d’austérité et sauver le régime de la propriété privée des moyens de production
Georges Papandréou : premier Ministre grec, dirigeant du Parti Socialiste et président de l’Internationale Socialiste.
Luis Zapatero : premier Ministre espagnol et dirigeant du parti socialiste espagnol.
Dominique Strauss-Kahn : dirigeant du Fonds Monétaire International et dirigeant du Parti Socialiste français.
Pascal Lamy : dirigeant de l’Organisation Mondiale du Commerce et membre du Parti Socialiste français.

Quelques enseignements de la conférence ouvrière européenne de Berlin, par un militant du POI des Alpes-Maritimes, syndicaliste à Sophia-Antipolis et délégué à la conférence de Berlin

La conférence s’est déroulée dans les locaux de la centrale syndicale allemande Ver.di à Berlin les 19 et 20 juin 2010.
Elle a rassemblé une centaine de délégués venus de 16 pays.
La discussion s’est essentiellement concentrée sur une question : face à l’avalanche des plans d’austérité, faut-il se battre pour exiger leur RETRAIT ou « négocier des efforts équitablement répartis » comme le réclament les principaux dirigeants du mouvement ouvrier, par exemple en Italie où la CGIL a appelé à la grève pour que « les salariés ne soient pas les seuls à payer la crise » ou encore en France où la direction de la CGT juge la réforme des retraites injuste et inéquitable car « elle fait reposer 85% des efforts sur les salariés » ?
Une vraie discussion a eu lieu, s’appuyant sur la situation précise dans chaque pays.
Elle s’est conclue par l’adoption d’un appel publié dans ce bulletin.
Nous reproduisons ici quelques notes prises lors de la conférence (extraits des interventions).

Allemagne:
20 000 manifestants à Berlin le 12 juin.
Baisse des pensions de 18% en 3 ans.
Les syndicats acceptent de signer des accords avec des grilles de salaire différentes entre l’Allemagne de l’Ouest et l’Allemagne de l’Est. Il faut que cela s’arrête.
La question clé est celle de l’indépendance de nos organisations, remises en cause au nom de la responsabilité nationale et du consensus.
La privatisation des chemins de fer, sur les ordres de l’UE, mène la Deutschebahn à la faillite et au chaos. Après chaque accident, les enquêtes montrent que la sécurité n’a pas été respectée. Ca commence à ressembler à l’Angleterre. Notre syndicat des cheminots est pour la renationalisation.
Le SPD (Parti Socialiste) est encore plus à droite que Merkel. Ils veulent que la réforme des retraites, qui repousse l’âge de départ à 67 ans, s’applique dès 2012.
La loi Hartz IV a imposé des jobs à un euro de l’heure, condition pour bénéficier des allocations chômage.
47% des femmes ont une retraite inférieure à 600 euros.
10 000 emplois sont menacés chez OPEL. Le président du syndicat est proposé pour devenir Ministre du Travail et il ne dit pas un mot pour interdire les licenciements et sauver les ouvriers d’OPEL.
Notre syndicat de base s’est prononcé pour la grève contre le plan d’austérité.
Le 18 juin, le président du DGB (la centrale syndicale des ouvriers allemands) a participé à une rencontre secrète avec les patrons et les représentants du gouvernement dans le dos des ouvriers et du syndicat. Il refuse d’exiger le retrait du plan d’austérité mais dans mon syndicat, nous voulons la grève pour arrêter ce désastre.
La première grève de l’histoire à eu lieu ici il y a 162 ans, à Berlin. C’était une grève des imprimeurs. Il y a 17 jours, le porte-parole des patrons a dit : « le droit de grève n’est pas un droit absolu ». Il faut défendre les Conventions Collectives et le droit de grève.
A Berlin, nous avons un gouvernement local SPD et Die Linke. Ils ont passé un accord secret de Partenariat Public-Privé qui va augmenter le prix de l’eau de 35%.
Les universités viennent de connaître une mobilisation historique des étudiants allemands contre le processus de Bologne, LMD et la Mastérisation imposés par l’Union Européenne.

Danemark:
100 000 manifestants il y a une semaine à Copenhague contre le plan d’austérité, qui prévoit de réduire les allocations chômage de 4 à 2 ans.

Turquie:
30 milliards de privatisations dont 22 depuis 2003, date de demande d’adhésion à l’UE. Une entreprise nationalisée depuis la constitution de la République Turque va être privatisée sous le commandement de l’Union Européenne.
La souveraineté de la Turquie est remise en cause avant même l’adhésion à l’UE.
Le chômage a augmenté de 14% en 1 an. Le premier Ministre a dit : « sauver les emplois serait remettre en cause la demande d’adhésion à l’Union Européenne. »
Ils veulent imposer la régionalisation du salaire minimum.
L’âge de départ à la retraite a été repoussé à 67 ans pour les hommes et 65 ans pour les femmes, alors que l’espérance de vie est de 70 ans.

Grèce:
C’est une véritable guerre qui est menée contre le peuple grec, sous la direction directe du FMI et de l’UE.
Ils ont supprimé 2 mois de salaire pour les fonctionnaires.
Gel des salaires – Blocage des embauches pendant 3 ans – Remplacement d’un départ à la retraite sur 5 – Plus de facilités de licenciement et de flexibilité – Retraite à 65 ans après 40 ans de cotisation sur l’ensemble de la carrière – Minimum retraite à 360 euros.
Pour le premier Ministre socialiste Papandréou, il n’y a pas d’alternative à ces mesures.
La masse du peuple grec refuse ce plan et la remise en cause de la souveraineté par le FMI et l’UE.

Royaume-uni:
13 ans de réformes anti-ouvrières ont conduit à la défaite du New Labour Party de Blair et de Brown. Le nouveau gouvernement a décidé un plan d’austérité drastique de 22% d’économie sur le budget. Le secrétaire général des TUC (syndicats) a déclaré : « je suis prêt à un dialogue constructif avec le gouvernement ».

Espagne:
-5% sur le salaire des fonctionnaires représente 10% de moins que ce que nous avions en 1980.
Ils veulent imposer des négociations d’entreprise et non plus de branche.
Plan d’austérité équivalent à ce qui se passe dans les autres pays d’Europe.
Le roi a effectué une visité à Bilbao. Un militant a crié : « vive la République ! ». La police l’a arrêté et lui a dit : « ici, on crie Vive le Roi ! ». La presse a fait pression contre une commission d’enquête.

Portugal:
10,8% de chômage.
370 000 chômeurs sans allocation selon la CGT portugaise.
Blocage des salaires dans la fonction publique.
Privatisations et fermetures d’écoles. Mobilisation historique des enseignants.
29 mai : 300 000 manifestants à Lisbonne.
Les dirigeants syndicaux organisent des journées éparpillées pour éviter la centralisation du mouvement.

Roumanie:
La TVA va passer de 19 à 24%. Baisse de 10% des allocations pour les mères seules, des pensions et des allocations chômage.
-25% sur le salaire des fonctionnaires et le salaire minimum.
-140 000 emplois d’ici janvier 2011 sur les ordres du FMI.
Doublement des droits d’inscription à l’Université.
19 mai : plus grand meeting syndical des 20 dernières années, avec plus de 50 000 travailleurs de tous les secteurs à Bucarest.

Hongrie:
Blocage des salaires pendant 2 ans.
Suppression du 13ème mois sur les salaires et les pensions. Augmentation de l’âge de départ à la retraite à 65 ans.
12% de chômage – inflation à 5% - impôt sur les sociétés en baisse de 9%.
Finances publiques : -15%. Aux syndicats de choisir : les salaires ou les emplois.
Licenciement possible sans justification.
Par contre, le parlement a voté le budget pour la guerre en Irak et en Afghanistan.
Nous demandons les libertés syndicales, y compris dans les multinationales où les syndicats sont interdits.

Italie:
La FIAT va fermer 2 usines en Sicile.
Il y a 2 ans, ils ont délocalisé la production de la Panda en Pologne. Depuis, 5 000 ouvriers sont en chômage technique à Naples. Maintenant, le patron propose de relocaliser la production à Naples à la condition que les ouvriers renoncent au contrat national (convention collective). Sinon, c’est 5 000 licenciements.
La direction propose un accord qui interdit le droit de grève sur les éléments de l’accord.
C’est un chantage incroyable. Les partis de gauche ont pris position pour l’accord. La pression est considérable sur le syndicat (FIOM, branche de la métallurgie de la CGIL) mais avec les ouvriers, le syndicat refuse ce chantage.

Une camarade allemande:
L’UE n’a pas pour objectif la justice, la démocratie, la vie des ouvriers.
Son objectif, c’est le capital et les spéculateurs.
La crise a un nom : Maastricht, Lisbonne !
Dans ce cadre, il ne doit plus y avoir de syndicats indépendants ni de conventions collectives. Ce qui nous attend, c’est le chaos.
La cause n’est pas la crise, c’est la capital. Il faut sortir de l’UE, exiger le RETRAIT de tous ces plans, de toutes les privatisations, défendre nos syndicats !

CONFÉRENCE MONDIALE D’ALGER 27, 28 ET 29 NOVEMBRE 2010
Pour aider au financement des délégations des pays ne pouvant pas assurer le paiement de leurs visas et de leurs voyages, envoyez un chèque à l’ordre de AFPOI, mention « Alger – Alpes Maritimes» à
POI, 87 rue du Faubourg Saint-Denis, 75010 PARIS.

jeudi 1 juillet 2010

Conférence ouvrière européenne d’urgence

Déclaration finale:

Nous délégués, venus de seize pays (Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, France, Grande-Bretagne, Grèce, Hongrie, Italie, Portugal, Roumanie, Serbie, Suède, Suisse, Tchéquie, Turquie),confrontés simultanément à la plus violente offensive contre toutes les conquêtes et tous les droits de la classe ouvrière qui ait eu lieu depuis la guerre, nous décidons de nous constituer en « Comité pour une Entente européenne des travailleurs ».
En quelques semaines, nous sommes passés de la « crise de la dette » des « Etats périphériques de l’Union européenne », à la crise de la dette de tous les Etats d’Europe, à commencer par l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne. Les « grands de ce monde » et les sommités économiques « découvrent » que tous les Etats européens ont trop emprunté. Ils ont trop emprunté, pour venir en aide au secteur privé, pour relancer l’économie menacée d’asphyxie par l’effondrement de la demande, et enfin, depuis 2008, pour sauver le système bancaire au bord du gouffre. Ils ont « collectivisé » les pertes des banques et des spéculateurs. Et maintenant, parce que tout le système des marchés financiers mondiaux est menacé de faillite, l’administration Obama, le FMI et l’Union européenne ordonnent à tous les gouvernements européens de franchir un nouveau pas dans la déréglementation du travail, l’écrasement des salaires, l’organisation des délocalisations, préparant de nouvelles vagues de licenciements. Ils ordonnent de démolir les systèmes de protection sociale, de fermer et privatiser les hôpitaux, de licencier des centaines de milliers d’enseignants… Pendant qu’ils engloutissent des centaines de milliards dans les scandaleuses opérations militaires de l’OTAN, ils exigent l’accélération de la mise en oeuvre d’une politique qui vide littéralement des régions entières de leur population, que ce soit en Espagne, en Roumanie, à l’Est de l’Europe, ou même en Allemagne, où l’hémorragie des Länders de l’Est qui s’était ralentie, menace de reprendre : une politique criminelle de dislocation des nations et d’incitation aux provocations à caractère « ethnique », une politique de fauteurs de guerre.
Dans tous nos pays, l’immense majorité des travailleurs rejette la totalité de ces plans. Pas un jour ne passe, depuis quatre mois, sans qu’en Grèce, en Roumanie, en Espagne, au Portugal, en France, en Allemagne, au Danemark… des centaines de milliers de travailleurs ne manifestent leur colère, leur refus
d’accepter et leur volonté de se rassembler pour défaire tous ces plans monstrueux et arracher leur retrait.
Or, du coté des dirigeants des partis qui trouvent leur origine dans les combats historiques de la classe ouvrière en Europe, force est de constater que, quand ils sont au pouvoir, ils se sont fait les serviteurs zélés de l’Union européenne et du FMI, comme l’ont fait Papandréou, Zapatero, Socrates…
Quand ils sont dans l’opposition, on les entend timidement « protester », mais aucun d’entre eux n’a pris la moindre initiative (quand ils ne les ont pas approuvés dans leurs parlements nationaux) contre le nouveau plan européen mettant des centaines de milliards de fonds publics au service des marchés financiers.
Quand aux directions de nos confédérations syndicales, qui regroupent et organisent des millions de travailleurs dans tous nos pays, si elles ont, les unes ou les autres, émis des protestations, elles n’ont, dans leur immense majorité, pris aucune des dispositions qu’en attendaient les millions de travailleurs de toute l’Europe.
Alors que tous attendaient de ces directions – de nos directions, à nous qui sommes tous des militants ouvriers, des militants syndicaux – une condamnation claire et nette de ces plans, ainsi qu’un appel à les défaire sans délai, ils n’ont rien entendu. Au lieu de l’appel à l’action immédiate pour défaire ces plans, on nous
oppose de prétendues actions coordonnées à l’échelle européenne, dans le cadre d’une CES qui revendique « de réviser, et si nécessaire ajuster, la conception du travail, des systèmes de protection de l’emploi (…) et, pour assurer le succès des mécanismes
de cette nouvelle gouvernance, associer de façon plus étroite les partenaires sociaux à tous les niveaux à la conception et au suivi des stratégies de réforme nationales et européennes » Comme s’il n’y avait, pour les travailleurs, aucune possibilité d’échapper au chantage des agences de notation et de leurs patrons ; comme s’il n’existait pour l’humanité d’autre solution que la négociation des concessions « socialement acceptables » susceptibles de satisfaire la soif des marchés financiers. Qu’on cesse de nous parler de « règlementation des marchés
financiers », de « démocratisation de la BCE » et des institutions de l’UE ! Car, qui en effet, se charge de « réglementer » les marchés au G20 et de « démocratiser » l’Union européenne à Bruxelles ? Qui, sinon ceux là même qui ont provoqué la crise,
ceux qui ont dirigé le sauvetage des banques en 2008 par le pillage des budgets publics, et qu’ils se proposent de poursuivre.
Est-il possible aujourd’hui, que les directions de nos organisations puissent subordonner la survie de dizaines de millions de travailleurs et de leurs familles aux exigences des responsables de ce désastre dont les instruments sont l’Union européenne et le FMI ?
Est-il possible aujourd’hui, que les directions de nos organisations entraînent celles-ci dans une intégration à la « gouvernance » prônée par la CSI et la CES, intégration qui les détruirait ?
Nous, délégués de seize pays réunis à Berlin les 19 et 20 juin, répondons : NON ! Nous avons entendu les délégués qui ont pris la parole à cette conférence. Ils nous ont expliqué le combat qui fait rage aujourd’hui, en Allemagne, en France, en Espagne, en Belgique… contre cette politique du consensus, mise en oeuvre
par les directions en violation de leur mandat. Ils nous ont dit :
Laisser aujourd’hui démanteler le droit du travail, les retraites, la sécurité sociale, l’école… laisser se poursuivre la vague de délocalisations-licenciements,
parce que les banques l’exigent, Laisser porter atteinte au droit de grève, au droit à l’organisation indépendante de nos syndicats ….ce serait ouvrir la voie à une catastrophe sociale et politique dont notre continent a déjà dramatiquement fait l’expérience.
Sur la base de ces rapports, nous disons : la classe ouvrière de nos pays n’est pas battue, elle est là, elle est prête ! Les grèves et les manifestations qui ont eu lieu dans nos différents pays ne sont que de premières manifestations. Il n’y a rien de plus urgent que la réalisation, de bas en haut et de haut en bas, de l’unité de front des organisations ouvrières pour défaire tous ces plans, chacun des plans nationaux comme l’ensemble du plan européen.
Rien ne doit s’y opposer ! L’immense force des millions de travailleurs européens a la capacité d’imposer aux directions des organisations qu’ils ont construites de se conformer à leur mandat, de dire non aux plans d’austérité, aux réformes des retraites, du système de santé, à la destruction des codes du travail, d’imposer
les nationalisations que le sauvetage de dizaines de milliers d’emplois exige, et nous décidons de nous y employer de toutes nos forces.
Nous le répétons : défaire tous ces plans, arracher leur retrait, constitue le premier pas réel dans la voie d’une véritable union fraternelle des peuples d’Europe. Voilà le « pacte ouvrier » que nous scellons.
L’histoire de ces derniers mois ne laisse subsister aucun doute. Il n’y aura pas d’issue conforme aux intérêts des travailleurs d’Europe, sans rupture avec les directives européennes, les diktats du FMI, les institutions européennes elles-mêmes.
C’est la condition de toute réorganisation de la production au profit du travail, de la garantie de l’emploi, et donc d’une véritable reconstruction de nos pays, de la reconquête de la souveraineté de nos peuples et de la démocratie, c’est la condition de la constitution de gouvernements capables de satisfaire les besoins de la population.
C’est dans cet objectif que nous décidons de resserrer l’échange politique entre nous, de nous épauler pour aider les travailleurs, dans chacun de nos pays, à imposer – par la réalisation de l’unité de leurs organisations sur la base du mandat ouvrier – leurs propres solutions débarrassées des exigences des marchés financiers,
et du capital dont le système d’exploitation est seul responsable du désastre.
C’est dans cette voie que, pas à pas, pourra triompher une véritable union libre des peuples d’Europe, et pas dans celle du sauvetage de l’euro pour les plus grands profits des marchés financiers.
Une union fondée sur la solidarité, la fraternité et la paix.
Voilà l’objectif que se fixe le « Comité pour l’Entente européenne des travailleurs » que nous constituons à l’issue de cette conférence.
Nous invitons les délégations de nos seize pays d’Europe à mandater leurs délégués à la Conférence mondiale contre la guerreet l’exploitation d’Alger (27, 28, 29 novembre 2010), convoquée par l’Entente internationale des travailleurs et le Parti des travailleurs d’Algérie, pour l’expliquer en notre nom.

SIGNATAIRES :
ALLEMAGNE : Michael Altmann, SPD, membre du bureau local de l’AfA, ver.di ; Bahr Bernd, ver.di, SPD ; Bahr Detlef, ver.di ; Beyer Peter, ver.di ;
Boulboullé Carla, Comité de rédaction de la revue «Soziale Politik & Demokratie» ; Bunz Kerstin, ver.di/SPD ; Cornely Matthias, IG Metall, Président des délégués du
personnel, « Die Linke »; Dröge Wolfgang, ver.di ; Eisner Udo, IG Metall ; Engstfeld Ellen, ver.di, délégué du personnel, SPD ; Ernst Manfred, IG Metall, AfA ; Falk Elke,
ver.di ; Frey Henning, GEW , SPD ; Fürst Kerstin, délégué du syndicat TRANSNET ; Futterer Michael, Vice-président du GEW pour le Land de Baden-Württemberg ;
Gehring Ursula ; Gellrich Carmen, SPD ; Gürster Eva, ver.di, SPD membre du bureau de la commission santé du SPD ; Gürster Julian, IRJ ; Hahn Gaby, ver.di, SPD,
présidente de l’AfA pour la ville de Chemnitz ; Henze Eberhard, ver.di/ SPD ; Jaremischak Peter ; Kischkat Mirko, membre du bureau de la commission jeunes de ver.di
pour le Land de NRW, vice-président de l’AfA pour le canton ; Kreutler Peter, ver.di / SPD, AfA ; Krupp Gotthard, ver.di, bureau de ver.di pour la circonscription, SPD,
membre du bureau de l’AfA pour le Land ; Lätsch Winfried, NGG ; Leisling Monika ; Ludwig Barbara, GEW, SPD ; Ludwig Helmut ; Müller Jürgen, SPD, AGS ; Ott Lothar,
GEW, SPD ; Polke Peter, délégué des cheminots, TRANSNET ; Prasuhn Volker, SPD, président de l’AfA pour la circonscription, ver.di ; Richter Peter, SPD, AfA ; Röser
Ingo, ver.di, PA-Vorsitzender ; Saalmüller Peter, ver.di, SPD ; Schermer Gerlinde, SPD ; Schüller Klaus, secrétaire du DGB et président de l’AfA pour le Land de Thuringe ;
Schuster Anna, déléguée pour le syndicat ver.di ; Schuster H.-W. délégué pour le syndicat ver.di, président de l’AfA pour la ville de Dusseldorf ; Schwefing Günter, ver.di ;
Seyhun Ersin, IG Metall ; Sichelt Winfried ; Timmermann Olaf, ver.di ; Türke Peter, IG Metall, SPD, AfA ; Uhde Werner, ver.di, AIT ; Weigt Hans, ver.di ; Weiß Dirk,
IGBCE, SPD ; Wernecke Monika, ver.di.
BELGIQUE : Philippe Larsimont, MDT, FGTB ; Fayçal Draidi, Comité unité, FGTB. DANEMARK : Per Sörensen.
ETAT ESPAGNOL :
Francisco Cepeda Gonzalez, membre de la Commission exécutive de la Fédération des Arts de l’imprimerie (CCOO Madrid) ; Blas Ortega, syndicaliste Fédération des
services publics (UGT Valence) ; Andrès Moreno, syndicaliste CCOO Castellon ; Maria Jesus Fernandez, membre du PSOE, syndicaliste Fédération des services publics
(UGT Biscaye) ; Miguel Gonzalez Mendoza, avocat à l’UGT (Taragone) ; Victor Guisado Munoz, syndicaliste enseignement UGT (Barcelone).
FRANCE : Jacques Paris,
syndicaliste ; Bruno Ricque, syndicaliste secteur santé ; Stéphane Jouteux, syndicaliste ; Jean-Charles Marquiset, membre du secrétariat permanent du POI ; Jacques Girod, syndicaliste ; Marc Gauquelin, POI ; Christel Keiser, Bureau national du POI ; Bruno Mortagne, POI.
GRÈCE : Heleni Zografaki-Teleme.
GRANDE-BRETAGNE : Nick Phillips, BECTU (à titre personnel) ; Henry Mott, UNITE. HONGRIE : Judith Somi, bulletin « Munkas Hirlap ».
ITALIE : Alessandra Cigna, Comité pour un parti des travailleurs indépendant ; Andrea Monasterolo, Comité pour un parti des travailleurs indépendant ; Lorenzo Varaldo, Comité pour un parti des travailleurs indépendant.
PORTUGAL : Aires Rodrigues, secrétaire national du POUS.
ROUMANIE : Marian Tudor, Association pour l’émancipation des travailleurs (AEM). SERBIE : Djuro Velickovic, Syndicat de l’entreprise d’électricité EPS ; Pavlusko Imsirovic, Alliance politique ouvrière.
SUÈDE : Jan-Erik Gustafsson,Mouvement populaire « Non à l’UE »
(à titre personnel) ; Eva Jonson, LSR/ Mouvement populaire « Non à l’UE » (à titre personnel).
SUISSE : Michel Gindrat, SSP, PS.
TCHÉQUIE-SLOVAQUIE : Petr Schnur,
SCSB.EIT ; Jan Priban, SCSB.EIT.
TURQUIE : Mehmet Cemil Ozansü, Parti ouvrier unifié de Turquie.

samedi 19 juin 2010

Vive les ouvriers chinois !

Editorial de Daniel Gluckstein
Secrétaire National du POI
Extrait du journal Informations Ouvrières

Est-ce la fin du « miracle » ?
D’un côté, les dirigeants du
Parti communiste chinois : se
défiant de la classe ouvrière,
ils ont interdit le droit à l’organisation
syndicale indépendante, retiré
le droit de grève de la Constitution ; et
depuis près de trente ans, ils ouvrent le
pays à la « modernisation » capitaliste.
De l’autre côté, les multinationales,
avides de tirer profit de ces conditions
exceptionnelles de surexploitation.
Né de cette alliance, le « miracle chinois
» arracha des millions de jeunes paysans
de leurs villages pour les transférer,
privés de tout droit, à des milliers de kilomètres
de chez eux.
Ce « miracle » accéléra les délocalisations
— notamment d’Europe et d’Amérique
du Nord —, les travailleurs de ces pays
étant sommés de renoncer à leurs « privilèges
exorbitants ». Mais les lois de la lutte
de classe sont incontournables. Durant cette
période, n’a cessé de mûrir en profondeur
parmi ces jeunes ouvriers chinois la cons -
cience du caractère intolérable des conditions
d’exploitation qui leur étaient imposées.
Les grèves se sont multipliées, par
dizaines de milliers chaque année.
Le 17 mai dernier, la grève commence
dans l’usine Honda de la ville de Foshan
(1 800 salariés), les travailleurs établissant
en assemblée générale une plate-forme de
108 revendications et élisant 30 délégués.
Le 23 mai, deux délégués sont licenciés.
Les travailleurs se rassemblent sur le
terrain de basket-ball en chantant L’Internationale.
La grève s’élargit. La plate-forme
est concentrée en quatre revendications
essentielles : augmentation de salaires de
800 yuans, primes d’ancienneté, réintégration
des travailleurs licenciés, réorganisation
du syndicat avec élection de la
direction.
Le 31 mai, après avoir été physiquement
agressés par le syndicat officiel, les
travailleurs diffusent une lettre ouverte
dénonçant les « soi-disant syndicalistes »
qui usent de violence « au lieu de défendre
les intérêts collectifs des travailleurs ».
Le 5 juin, contrainte de négocier avec
les délégués élus, la direction cède sur des
augmentations de 500 à 634 yuans (de 32,5
à 70,2 %). Reprenant le travail, les délégués
ouvriers précisent que « pour plusieurs
d’entre eux, la principale préoccupation
reste la réorganisation du syndicat » sur la
base de délégués élus et « qu’ils continueront
à agir pour l’obtenir ».
Dans leur adresse diffusée quelques jours
plus tôt, ils précisent : « Nous ne nous battons
pas simplement pour les droits des 1 800
ouvriers de Honda, mais pour celui des travailleurs
de toute la Chine. » En réalité : pour
les droits des travailleurs du monde entier.
Naguère enthousiaste au sujet du prétendu
miracle chinois, le Financial Timess’inquiète :
« La montée en force des augmentations de
salaires en Chine menace le recours à une
main-d’oeuvre bon marché. »
Cette grève marque un tournant dans
la lutte de classe en Chine. Se battant pour
les salaires et pour le droit à l’organisation
syndicale indépendante, la classe ouvrière
chinoise prend en main son destin et celui
de toute la société. Y compris la préservation
de la propriété sociale établie en 1949.
Ce combat pour l’indépendance des
organisations ouvrières et contre le syndicalisme
intégré est au centre de la préparation
de la conférence mondiale ouverte
qui se tiendra à Alger en novembre prochain.
Sollicitée par les travailleurs chinois, l’Entente
internationale des travailleurs et des
peuples répond présent à leur demande
d’une campagne internationale de soutien :
réintégration des délégués licenciés ! Augmentation
générale des salaires ! Droit des
travailleurs à organiser eux-mêmes librement
leurs syndicats !

CONFÉRENCE MONDIALE OUVERTE CONTRE LA GUERRE ET L’EXPLOITATION ALGER NOVEMBRE 2010

Lettre aux 463 premiers signataires de 54 pays qui ont
lancé l’appel à la tenue de la Conférence mondiale
ouverte contre la guerre et l’exploitation.

Mesdames, Messieurs,
Chers amis, chers camarades,
Voilà quatre mois, nous rendions publique la proposition
de tenir, les 27, 28 et 29 novembre 2010, à Alger
(Algérie), une Conférence mondiale « contre la guerre
et l’exploitation ». Conférence à l’initiative
conjointe du Parti des travailleurs d’Algérie, de
l’Entente internationale des travailleurs et des peuples.
Une conférence qui, dès son origine, a bénéficié du
soutien de la centrale syndicale algérienne UGTA
représentée par son secrétaire général Abdelmajid Sidi
Saïd. Une conférence pour laquelle s’étaient prononcés
463 militants ouvriers de toutes tendances de 54
pays.
D’ores et déjà, nous pouvons annoncer que des communications
seront exposées, dans notre conférence,
par des militants et responsables du mouvement
ouvrier et démocratique.
D’Afghanistan : nous venons de recevoir ce témoignage
de militants (lire page 4) qui seront présents à
Alger, car, confrontés chaque jour à la terreur et à l’occupation
de leur pays par l’OTAN, ils tiennent tout
particulièrement à établir la jonction avec les militants
ouvriers des Etats-Unis et des pays membres de
l’OTAN. Ainsi, écrivent-ils « Il est du devoir de tous
ceux qui sont contre la guerre et qui veulent la paix
dans le monde entier d’appeler les Etats-Unis et
l’OTAN à mettre fin à la guerre et à annuler l’offensive
majeure sur Kandahar et empêcher que se produise
à Kandahar un drame humain comme celui de
Marja. »
C’est non seulement en Afghanistan, mais en Irak, au
Moyen-Orient, en Haïti, au Honduras, sur l’ensemble
du continent africain, dans les Balkans, que sous l’égide
du gouvernement américain et au compte du
pillage des grandes compagnies multinationales, règne
cette guerre permanente contre les travailleurs et les
peuples.
De Grèce, nous recevons ce témoignage, au soir de la
grève générale du 5 mai :
« La mobilisation qui a lieu en Grèce est aujourd’-
hui la plus importante mobilisation ouvrière et
populaire depuis trente-cinq ans, la plus importante
depuis 1973 (1). Aujourd’hui, la grève générale a
été massivement suivie dans tous les secteurs. Il y
avait près de 400 000 manifestants à Athènes, avec
l’afflux des travailleurs du secteur privé (y compris
dans des secteurs où l’implantation syndicale est
faible ou inexistante) se joignant aux fonctionnaires
et aux jeunes. C’était une véritable marée humaine,
une masse avec une multitude de pancartes et de
banderoles des syndicats, pas seulement celles des
grandes confédérations. Ce qui ressort de la manifestation
d’Athènes, c’est l’exigence d’en finir avec
la dictature de l’Union européenne et du FMI. Bien
sûr, les manifestants protestaient contre le plan gouvernemental,
contre les mesures de ce plan. Bien sûr,
il y avait des mots d’ordre syndicaux concernant les
salaires, les conventions collectives, les retraites,
mais l’exigence générale qui surgissait de toute la
manifestation, c’est à bas la dictature de l’Union
européenne et du FMI ! La répression policière
contre la foule massée devant le Parlement a été
d’une brutalité inouïe».
Nous ont également annoncé qu’ils présenteraient
des contributions à la discussion :
• Des militants des Etats-Unis qui exposeront les
enjeux pour le mouvement ouvrier de la « réforme
de la santé » qui vient d’être adoptée dans leur pays.
• Des militants africains qui feront le bilan de 30 ans
de plans d’ajustements structurels dans leurs pays.
• Des responsables d’organisations syndicales et
populaires d’Haïti présenteront les enjeux de la lutte
pour la reconquête de la souveraineté nationale,
pour la reconstruction d’Haïti en relation avec les
militants du mouvement ouvrier et démocratique
des pays de la Caraïbe et du monde qui organisent
le 1er juin 2010 une journée internationale de mobilisation
pour la souveraineté d’Haïti.
• Des militants ouvriers des syndicats indépendants
de Républiques de l’ancienne Union soviétique se
sont proposé de rendre compte aux délégués du
monde entier des conditions dans lesquelles, vingt
ans après la chute de l’Union soviétique, les
ouvriers des usines commencent à formuler le mot
d’ordre de « renationalisation » de l’ensemble de ce
qui a été privatisé et pillé depuis 1991.
• Des responsables de l’UGTA d’Algérie, dont son
secrétaire général, exposeront les raisons qui amènent
la centrale syndicale algérienne à accueillir
cette conférence mondiale, dans la continuité des
traditions d’hospitalité révolutionnaire et d’internationalisme
de la Révolution algérienne.
Telles sont les premières communications que notre
comité d’organisation a enregistrées. Elles ne sont
bien entendu pas exclusives et le comité d’organisation
aura pour tâche de vous soumettre, dans les
semaines qui viennent, de nouvelles indications sur les
propositions d’ordre du jour et d’organisation de cette
conférence mondiale.
Au moment où nous vous écrivons ces lignes, les chiffres
des dépenses mondiales d’armement de ces dernières
années rendus publics donnent le tournis : pour
la seule année 2008, les dépenses militaires mondiales
se sont élevées à 1 464 milliards de dollars ce qui
représente 2,4 % du produit intérieur brut mondial et
environ 217 dollars par habitant. À eux seuls, les
États-Unis comptent pour 41,5 % de ce total. La coalition
des syndicats ouvriers des Etats-Unis contre la
guerre, US Labour Against the War (USLAW) donne,
quant à elle, chaque jour, le montant des dépenses
militaires américaines pour la guerre et l’occupation
de l’Irak et de l’Afghanistan : plus de 719 milliards de
dollars pour la guerre et l’occupation de l’Irak depuis
sept ans, plus de 267,4 milliards de dollars pour la
guerre et l’occupation de l’Afghanistan depuis neuf
ans, soit plus de 986,5 milliards de dollars pour des
opérations de guerre qui ont couté la vie à des centaines
de milliers de citoyens irakiens et afghans, provoqué
des destructions massives.
Et c’est au même moment que le Fonds monétaire
inter natio nale, cette inst itut ion haïe d es p eup les
d’Afrique, d’Asie et d’Amérique, appelée à la rescousse
par l’Union européenne, vient de mettre le pied
sur le « vieux continent » européen… Fin avril, son
“économiste en chef” déclarait la nécessité de « se
concentrer sur l’ajustement budgétaire », exigeant
immédiatement « d’augmenter l’âge de la retraite », et
imposant – à la Grèce pour commencer – des plans
qu’il qualifie lui-même de « douloureux ».
D’un coté, des milliers de milliards de dollars déversé
s d ans l ’i ndustri e d’armeme nt, exige an t l a
« consommation » toujours plus grande d’armement,
étendant la « guerre sans fin » annoncée en septembre
2001…
De l’autre, des plans d’ajustement, qui, sous toutes les
latitudes, prétextent de la « crise économique », de
« l’endettement » des Etats, pour piller et détruire les
conquêtes sociales arrachées par des décennies de
lutte de classe.
Avons-nous eu raison ou tort d’affirmer, convoquant
la Conférence à Alger, que la lutte contre la guerre est
indissociable de la lutte contre l’exploitation ?
Nous l’affirmons : rien, absolument rien, ne peut justifier
les injonctions faites aux travailleurs du monde
entier, selon lesquelles il faudrait « partager le fardeau
» de la crise économique. Et donc rien ne peut
justifier que les organisations ouvrières, que des générations
de travailleurs ont construites et constituées
pour défendre leurs intérêts propres, mettent le doigt
dans l’engrenage des plans de remise en cause des
conquêtes sociales et de la souveraineté nationale.
D’ores et déjà, nous vous informons que des centaines
de militants syndicaux et politiques en Algérie signent
avec enthousiasme l’appel à cette conférence. D’ores
et déjà un comité d’organisation a été mis en place
avec des représentants du Parti des travailleurs et de la
centrale syndicale algérienne UGTA.
Nous sommes conscients de l’importance majeure que
jouera cette conférence dans le combat plus que
jamais d’actualité pour l’indépendance du mouvement
ouvrier international et pour la démocratie qui se
concentre dans notre mot d’ordre commun : « contre
la guerre et l’exploitation ».
Recevez, chers amis et camarades, nos salutations les
plus fraternelles.

(1) La révolte populaire qui mit fin au régime militaire pro-américain
des colonels.

Louisa Hanoune secrétaire générale
du Parti des travailleurs d’Algérie
Daniel Gluckstein coordinateur de l’Entente
internationale des travailleurs et des peuples

Des syndicalistes grecs participeront à la conférence ouvrière d’urgence à Berlin

Ce sont des milliers de voix qui
reprennent à pleins poumons les mots
d’ordre au fur et à mesure que les manifestants
déferlent, ce jeudi 20 mai 2010,
à Athè nes, sur la place Syntagma, face au
Parlement. Un manifestant nous explique :
« Il y a moins de monde dans la manifestation
que le 5 mai dernier, mais la
grève est tout aussi massivement suivie,
voire plus encore que le 5. Tous les bus
de la capitale, qui roulaient le 5 mai, sont
en grève ce matin. Mais le gouvernement
a utilisé et manipulé le drame de la mort
de trois employés de banque dans l’incendie
de leur agence (dû probablement
à une provocation) pour faire pression sur
les syndicats pour qu’ils mobilisent moins
pour la manifestation. » Et à nouveau, la
fraction syndicale du Parti communiste
grec, PAME, a convoqué son propre
rassemblement, distinct de celui appelé
par les syndicats, auquel ont participé
plusieurs milliers de travailleurs.
Il n’empêche : c’est une véritable
marée hu maine qui, déferlant des boulevards,
se masse devant le Parlement cerné
par les forces anti-émeutes de la police.
Dans le cortège de la fédération des enseignants
(OLME), les mots d’ordre sont repris
en boucle par les milliers de grévistes qui
arborent la casquette du syndicat.
Le cortège s’arrête longuement devant
l’hôtel Grande-Bretagne, un des hôtels les
plus lu xueux de la capitale, où sont logés
certaines des délégations « d’experts »
des institutions internationales (FMI, Union
européenne). Et les mots d’ordre pour en
finir avec le plan Pa pandréou, pour l’expulsion
du FMI et de l’Union européenne,
reprennent de plus belle.
Pour Ilias Vrettakos, vice-président
de la confédération des fonctionnaires
ADEDY (qui appelait à la grève générale
avec la centrale syndicale du secteur privé,
GSEE), « ADEDY a appelé à la grève contre
le plan Papandréou qui vient d’être voté
par les députés, mais aussi contre la
réforme des retraites que le gouvernement
est en train de préparer. Cette
réforme envisage d’allonger la durée de
cotisation (de 35 an nuités à 40) et de faire
passer l’âge moyen de départ à la retraite
de 61,5 à 63,5 ans. On sait que l’objectif
est d’aller jusqu’à 67 ans et de diminuer
le montant des pensions de 30 à 40 %.
Jusqu’à présent, les mesures du gouvernement
n’ont touché que les fonctionnaires.
Mais ces mesures vont être
étendues au secteur privé en septembre.
L’accord passé entre le FMI et le gouvernement
prévoit : la suppression du salaire
minimum ; la suppression de l’“encadrement”
des licenciements ; la diminution
des indemnités de licenciements ; la suppression
des 13e et 14e mois de salaire au
nom de la compétitivité ; la diminution
des salaires. »
A ce stade, cependant, les dirigeants
des deux confédérations syndicales n’ont
pas fixé de nouvelle journée de grève.
Certains militants ouvriers se sont même
étonnés que la seule initiative annoncée
à ce jour par les directions d’ADEDY et de
GSEE soit la convocation d’une manifestation
le samedi 29 mai — sans appel à la grève.
Or c’est précisément le jour même
où la Grèce était paralysée par la grève
générale que la Commission européenne
a réclamé du gouvernement grec des
mesures supplémentaires sur le projet de
réforme des retraites qui doit être
prochainement discuté au Parlement.
La Commission, dans une lettre
envoyée le 20 mai, demande que la
contre-réforme soit appliquée dans son
ensemble « à partir de 2015 et non
2018 », comme le prévoyait initialement
le projet. La Commission réclame aussi de
fixer strictement une retraite complète
après 40 ans de cotisation contre 35 ans
actuellement, ainsi que des mesures
excluant toute retraite pour les femmes
avant 50 ans.
Les autorités européennes demandent
par ail leurs la liquidation immédiate
des pensions versées à vie aux jeunes
filles dont la mère est décédée avant leurs
26 ans, le regroupement des caisses de
retraite avec la mise en place rapide de
trois caisses pour l’ensemble des professions.
Une mission de la Commission européenne,
de la Banque centrale européenne
et du FMI doit arriver à Athènes pour
« contrôler » la mise en oeuvre de ce plan.
Dans ce contexte, le gouvernement
du PASOK (parti membre de l’Internationale
socialiste), qui ne cesse d’en
appeler à la « responsabilité » des
dirigeants syndicaux (les appelant à
rennoncer à la grève et au mot d’ordre de
retrait du plan de rigueur qu’il a fait voter
sur injonction de l’Union européenne et
du FMI), est confronté à de premiers
éléments de crise in terne. Trois députés
du PASOK, Yiannis Dimaras, Sofia Sakorafa
et Vassilis Economou, ont refusé de
voter le plan au Parlement le 5 mai. Pendant
la procédure de décompte des voix
au Parlement, son président, Philippe
Petsalnicos, a lu depuis la tribune une lettre
du président du PASOK, Georges Papandréou,
an nonçant à ces trois députés qu’ils
étaient exclus du groupe parlementaire
du PASOK. Sofia Sakarofa, qui a refusé de
démissionner, a déclaré que « ces mesures
sont socialement injustes et qu’elles
frappent seulement et encore une fois les
travailleurs ».
Face à l’exigence « d’union sacrée »
martelée par le gouvernement Papandréou
et ses maî tres du FMI et de l’Union
européenne, les travailleurs grecs ont une
nouvelle fois fait la démonstration qu’ils
n’attendent des organisations qui parlent
en leur nom aucune acceptation du plan
de rigueur.
Christel Keiser ; Dominique Ferré.
Extrait du Journal Informations
ouvrières (France).