Déclaration du Bureau National du 21 août.
Les responsables politiques du département des Alpes-Maritimes se sont distingués ces dernières semaines par une surenchère de propositions et de déclarations abjectes visant à stigmatiser, à sanctionner et à réprimer certaines catégories de la population : les Roms, les immigrés, les français d'origine étrangère qu'ils opposent aux français d'origine non étrangère... Ils l'ont fait dans le cadre d'une politique nationale sur laquelle revient la déclaration du Bureau National.
Il est indiscutable que l’abjecte campagne anti-Roms et anti-immigrés déclenchée par le gouvernement a pour objectif immédiat de jouer un rôle de diversion. Elle se révèle néanmoins pour ce qu’elle est : un symptôme majeur de la barbarie dans laquelle la société capitaliste en crise entraîne l’humanité.
La stigmatisation d’un « groupe », les Roms chassés de chez eux par l’effondrement de la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie… et qui ne pourront trouver aucune place dans cette Europe ravagée par la crise, dessine l’avenir que le système promet à des pans entiers des peuples d’Europe.
Le FMI et l’Union Européenne, instruments du capital financier, dictent une politique qui a pour objectif de désintégrer toutes les relations sociales établies au lendemain de la deuxième guerre mondiale dans tous les pays européens.
Le gouvernement qui désigne à la vindicte populaire un « groupe », est celui-là même qui est en train de tenter de « segmenter » l’ensemble de la société en une série de « groupes » que plus rien ne relie entre eux.
Logique ultime de l’individualisation des relations sociales, cet éclatement de la classe ouvrière en « groupes » et en « communautés » est la conséquence immédiatement prévisible de la remise en cause des conquêtes sociales qui établissent le seul lien de solidarité qui puisse exister dans la société capitaliste entre toutes les couches de la classe ouvrière au sens large du terme.
S’ils réussissaient, nous entrerions de plain pied dans une société où on aurait à faire, non plus à une classe ouvrière, mais à des « groupes » constitués des « 15-25 ans », des « seniors », des « populations de chômeurs longue durée sans logement », des « communautés d’origine africaine », ...
En ce sens, cette campagne nous ramène à quelque chose d’encore plus proche de nous que les horreurs de la deuxième guerre mondiale : ce qui s’est passé dans les Balkans dans les années 1990. Les exigences du rétablissement de l’économie de marché dans les pays où il avait été exproprié formulées par le FMI, l’Union Européenne et ses directives, ont exigé la « balkanisation » des peuples dans tous les sens du terme, avec toutes ses horreurs. Une balkanisation qui a exigé la désintégration préalable de la classe ouvrière Yougoslave, de ses conquêtes sociales et de son organisation syndicale commune.
C’est une nouvelle fois l’Union Européenne, l’institution qui exige le démantèlement de tous les systèmes de droits collectifs, les systèmes de retraite et de Sécurité sociale dans toute l’Europe, qui se propose de fixer le cadre européen d’intégration du « groupe » des Roms. Elle le fait dans le cadre de la mise en place d’une politique « d’immigration maîtrisée » capable de fournir au capital la main d'oeuvre bon marché conforme aux exigences de la baisse de la valeur de la force de travail.
Ce sont les institutions anti-démocratiques de la Vème République qui permettent à ce gouvernement totalement discrédité de continuer sa besogne sous la dictée de l'UE et du FMI.
Sauver la République une et indivisible, c'est d'abord et avant tout sauver l'ensemble des conquêtes sociales qui garantissent la solidarité et l'égalité des droits : sécurité sociale, régimes de retraites, code du travail, conventions collectives, statuts ...
Plus que jamais, tout se concentre dans la mobilisation du 7 septembre pour le retrait du projet de réforme des retraites, contre la logique des amendements qui prépare le vote de la loi.
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