Réunion ouverte POI


Réunion du CNRR local d'Antibes/Valbonne
Régulièrement à 12h15 à Garbejaire Valbonne
Réunion du POI 06 sur la situation politique et sociale
Prochaines réunions : Nous contacter poiam@orange.fr

mercredi 2 décembre 2020

Retrait du projet de loi « sécurité globale » ! Retrait des mesures liberticides et de l’état d’urgence !

 Lundi 23 novembre, des centaines de réfugiés

ont été violemment expulsés par la police de

la place de la République à Paris. Ils s’y étaient

installés après avoir été chassés quelques

jours plus tôt d’un camp de migrants de Saint-Denis.

Leurs abris de fortune ont été démantelés, leurs occupants

matraqués, gazés, passés à tabac.

Ce lundi 23 novembre la violence d’État s’est abattue

brutalement contre des migrants, contre les manifestants

qui se sont massés place de la République. Des

journalistes, des élus ont été nassés, frappés.

Ce sont les images prises ce 23 novembre qui ont révélé

ces faits révoltants, insupportables. Ces mêmes

images que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin,

veut interdire avec sa loi sur la sécurité globale qui vise

précisément à empêcher les journalistes de filmer l’action

de la police dans les manifestations. Le ministre

de l’Intérieur demande une enquête. Mais les violences

exercées contre les réfugiés, contre les manifestants et

contre les journalistes ce 23 novembre, que sont-elles

sinon l’application par anticipation du projet de loi du

gouvernement de Macron sur la sécurité globale et de

sa loi sur le séparatisme ?

Car c’est bien le gouvernement de Macron qui est

lancé dans une fuite en avant autoritaire. C’est lui qui

vient de faire passer une loi qui détruit l’Université,

l’avenir de centaines de milliers d’étudiants ; une loi

qui prévoit de lourdes amendes et des peines de prison

pour empêcher les assemblées générales dans les facs

et les occupations d’université.

Cette fuite en avant s’inscrit dans la continuité de la

répression d’État qui, depuis deux ans, s’est abattue

contre les Gilets jaunes, contre la jeunesse, contre les

manifestants.

Elle est l’instrument d’un gouvernement qui entend

aller jusqu’au bout de sa politique de destruction au

service exclusif du capital financier. Un gouvernement

qui taille à coups d’ordonnances dans le droit du travail,

qui veut liquider les retraites, la Sécurité sociale, la

santé et l’École publiques et qui finance à coups de

centaines de milliards les plans de licenciements qui

tombent en avalanche. Un gouvernement qui a fermé

7500lits dans les hôpitaux en deux ans, qui a continué

d’en fermer depuis le début de l’épidémie et qui tente

de camoufler cette politique criminelle en décrétant le

confinement.

Il y a une semaine, le mardi 17 novembre, des milliers

ont manifesté et se sont dirigés à Paris en direction

de l’Assemblée nationale, contre la loi de la ministre de

l’Enseignement supérieur et le projet de loi sur la sécurité

globale.

Quatre jours plus tard, le samedi 21 novembre, ils

étaient encore plus nombreux rassemblés dans toutes

les villes du pays.

L’exaspération contre Macron et le gouvernement

monte dans toute la population qui n’en peut plus de

cet état d’urgence sans cesse prolongé, du confinement

qui suspend toutes les libertés et qui est en train de

provoquer un effondrement brutal, dramatique des

conditions d’existence de centaines de milliers de travailleurs

et de jeunes.

Les prises de position, les appels à manifester,

notamment le samedi 28 novembre se multiplient.

Le POI, ses militants y seront

et appellent à y participer en masse.

vendredi 6 novembre 2020

De toutes parts, effarement et colère contre l’incurie et les incohérences du gouvernement

 Mercredi 28 octobre, Macron a décrété le reconfinement.

En mars et avril derniers, la population a été

confinée par le gouvernement, avec des conséquences

sociales dévastatrices. Des centaines de

milliers de travailleurs parmi les plus précaires, du

jour au lendemain, ont tout perdu. Le journal Le Parisien du

3 novembre indique par exemple qu’en septembre 2020, l’Île-de-

France comptait 100 000 chômeurs de plus qu’en décembre 2019.

UNE NOUVELLE FOIS LE CONFINEMENT

Ce 28 octobre, Macron, une nouvelle fois, a décidé le confinement.

La population est assignée à résidence, sauf… pour aller travailler.

On ne peut plus se déplacer, circuler librement, on ne peut pas

sortir à plus d’un kilomètre de chez soi, mais on peut s’entasser dans

le métro et les transports en commun pour se rendre au travail. Le

gouvernement profite du reconfinement pour aller plus loin dans

les attaques contre les libertés. Les mesures d’exception de l’état

d’urgence sont rétablies. Le droit de se réunir, de se rassembler, de

manifester est suspendu aux pouvoirs spéciaux des préfets.

Alors qu’au même moment, des centaines de milliers d’emplois

sont menacés d’être supprimés par le capital financier, par les grands

groupes à qui le gouvernement offre des milliards pour qu’ils licencient.

Alors qu’au même moment, le gouvernement, profitant du régime

d’exception de l’état d’urgence, peut, à grands coups d’ordonnances,

tailler dans le droit du travail.

C’EST LE GOUVERNEMENT QUI EST RESPONSABLE

DE L’ENGORGEMENT DES HÔPITAUX

Pour justifier sa décision de reconfiner, le gouvernement explique

qu’il faut éviter la saturation des hôpitaux.

Mais qui est responsable de cette situation ?

Ce gouvernement a supprimé 7 500 lits dans les hôpitaux en

deux ans. Depuis mai, a-t-il pris la moindre mesure pour renforcer

l’hôpital ? Non, il a continué comme si de rien n’était à fermer des

lits d’hôpitaux, y compris de réanimation. Une grande partie des

lits et services fermés en mars pour faire face au Covid n’ont jamais

rouvert. Au lieu de porter à 130 le nombre de recrutements de médecins

réanimateurs lors de la dernière promotion afin de maintenir

le nombre de lits actuels, le gouvernement a bloqué le nombre à

70. Aujourd’hui ce sont 600 lits de réanimation qui sont fermés faute

de personnel. Dernière nouvelle : le gouvernement et la direction

de l’AP-HP viennent de décider de fermer les urgences de l’Hôtel-

Dieu à Paris !

Ce n’est pas le virus, c’est la politique de ce gouvernement, dans

la continuité de ses prédécesseurs tous au service du capital, qui est

responsable de l’engorgement des hôpitaux.

Cherchant à masquer sa responsabilité, le gouvernement a décidé

le confinement. Les petits commerces doivent fermer, mais pas la

grande distribution ou Amazon qui voit ses profits exploser. Des

milliers de petits commerçants, d’artisans, leurs employés parmi

lesquels de nombreux petits boulots, de professionnels du spectacle,

sont menacés d’être acculés à la ruine, de basculer dans la misère.

Mais les milliards continuent à pleuvoir sur les grands groupes capitalistes

qui restructurent à tout va pour se débarrasser de leurs

concurrents les plus faibles.

Depuis plusieurs jours, malgré l’inquiétude légitime, la défiance

et aussi le rejet montent dans la population. Des réactions de plus

en plus nombreuses de médecins mettent en doute le bien fondé

et la cohérence de ces décisions, pointent la responsabilité du gouvernement

dans la situation des hôpitaux. Dans les hôpitaux et les

Ehpad, par des AG, des grèves « spontanées », les mobilisations se

poursuivent pour défendre les conditions de travail, les services

menacés.

Dans le même temps, de nombreux maires s’opposent ouvertement

au gouvernement en prenant des arrêtés pour autoriser l’ouverture

des commerces de leurs communes.

MALGRÉ L’INQUIÉTUDE LÉGITIME,

LA DÉFIANCE, LE REJET MONTENT

Depuis la rentrée scolaire du 2 novembre, dans des dizaines et

des dizaines d’établissements scolaires, les personnels se sont réunis

en AG, ont décidé la grève ou des débrayages, pour exiger la création

massive et urgente des moyens nécessaires. Dans différents établissements,

ce sont également les lycéens qui ont pris part à la mobilisation.

De plus en plus de voix montent également contre la prorogation

de l’état d’urgence sanitaire, à l’image de la Ligue des droits de

l’homme (LDH) qui, la veille de la déclaration de Macron, caractérisait

une décision « qui tend à installer la France sous un régime dérogatoire

du droit commun et liberticide ».

« CETTE DÉFIANCE (…) REPRÉSENTE UN RISQUE

QUI N’EST PAS SANS RAPPELER LES GILETS JAUNES »

(LE PARISIEN, 31 OCTOBRE)

Au même moment en Europe, à Naples, Barcelone, Milan, Turin,

Burgos, Madrid, etc., des manifestations spontanées, massives, éclatent

contre les mesures de confinement. Comme le dit cette banderole

vue dans une manifestation à Barcelone : « Ce n’est pas un confinement,

c’est une guerre contre les pauvres. »

C’est bien ce vent de révolte qui effraie le gouvernement. C’est

ce qui donne à toutes ses décisions un caractère de panique.

Le POI appelle l’ensemble de ses militants à discuter de tous ces

éléments. À partager cette discussion avec des milliers de travailleurs

et de jeunes au travers de la diffusion du journal Informations

ouvrières, qui semaine après semaine reprend toutes ces informations

et discussions, pour aider à nourrir les processus en cours, aider à

organiser la résistance.

Dans ces conditions le POI apportera son plus grand soutien à

la réussite de la convention nationale du CNRR le 21 novembre


mercredi 2 septembre 2020

Au nom de notre santé ? Vraiment ?

 Communiqué du POI du 1er septembre 2020

Interdiction de tout rassemblement de plus de 5 000 personnes,

rassemblement de plus de 10 personnes soumis à

autorisation préalable, et obligation du port du masque

dans la totalité de l’espace public, y compris dans la rue,

dans de nombreuses villes de France, sous peine de 135 euros

d’amende, avec une répression accrue et des pouvoirs spéciaux

donnés au préfet. Telles sont les mesures annoncées par

Jean Castex, Premier ministre, à la suite du dernier « conseil

de défense ». Ainsi, après avoir rabâché pendant des mois que

les masques étaient inutiles, le gouvernement les impose

maintenant presque partout.

Évidemment, le premier devoir des autorités publiques est

de veiller à la santé de la population.

Mais c’est aussi une évidence que ceux qui prennent ces

mesures en utilisant les pouvoirs spéciaux que leur donne l’état

d’urgence sont les mêmes qui ont menti sur tout, les mêmes

qui poursuivent la destruction du système de santé, les fermetures

de lits dans les hôpitaux.

Sur cette question comme sur les autres, les décisions de ce

gouvernement n’ont rien à voir avec la protection de la santé.

Elles ont tout à voir en revanche avec une fuite en avant contre

les libertés, contre les droits des travailleurs, tout à voir avec le

renforcement, l’aggravation de la répression d’État. À partir de

maintenant, sur simple dénonciation, sanctions et fermetures

des locaux peuvent être décidées à l’encontre d’organisations

politiques ou syndicales. Rien que pour non-port du masque,

Castex revendique 700 verbalisations par jour depuis le 17 août !

À Paris, des CRS rentrent en force dans un café et matraquent

pour imposer le masque. Dans les Alpes-Maritimes, un salarié

d’un supermarché est brutalement interpellé par les gendarmes

et menotté parce qu’il portait le masque sous le nez…

Une rentrée placée sous le signe

de la volonté de terroriser

Au fil des jours précédant la rentrée scolaire qui concerne

des millions de parents, d’élèves, de jeunes et d’enseignants, le

gouvernement, relayé par tous les médias, a orchestré, à coups

d’annonces chaque jour un peu plus alarmistes, une gigantesque

campagne autour du Covid. Une campagne pour tenter d’installer

un climat de peur, de terroriser la population et la jeunesse,

et tenter de détourner l’attention.

Dans les entreprises, des milliers de milliards sont offerts

au capital pour organiser les restructurations de la production,

les suppressions d’effectifs, la baisse du coût du travail qu’il

exige. Des centaines de milliers d’emplois sont menacés de destruction

: un cataclysme social.

La réforme des retraites et celle de l’assurance-chômage

sont différées, mais le « cap » est maintenu.

« Une des vertus de la crise… » (J. Castex)

Ce 26 août, le Premier ministre Castex intervenait à l’université

d’été du Medef. Aux chefs d’entreprises, il livre la réalité de la

politique gouvernementale :

« Vous le savez, beaucoup de mesures de simplification ont

été adoptées pendant la crise sanitaire par ordonnances [remise

en cause des congés, des repos et du travail hebdomadaire…

ndlr]. C’est une des vertus de la crise. Je vous indique aujourd’hui

que ces dispositions seront prolongées, amplifiées et si possible,

pérennisées (…). Je sais que beaucoup d’entre vous considèrent

qu’elle (la situation) peut aussi représenter une opportunité ».

Le Covid sert de prétexte aux pires attaques, et pendant ce

temps, du côté des sommets des confédérations syndicales, il

faut bien le constater, les réactions sont au mieux timides, quand

elles ne sont pas inexistantes.

Une colère énorme…

Mais, en face, une colère énorme est en train de s’accumuler

contre ce gouvernement, contre ses mensonges, contre sa politique.

C’est ce qu’ont exprimé en juin dernier les manifestations

massives des hospitaliers, la mobilisation de dizaines et dizaines

de milliers de jeunes contre le racisme, et la violence d’État, et

plus récemment, les mobilisations qui ont eu lieu contre les

licenciements dans plusieurs groupes de l’industrie.

L’immense majorité n’a rien oublié des mensonges et des

décisions criminelles du gouvernement. Tenter d’empêcher

que s’exprime cette colère, c’est l’objectif des mesures et des

annonces du gouvernement, prétendument au nom de la lutte

contre l’épidémie.

Pour le POI, l’état d’urgence permanent, les mesures d’exception,

les mesures liberticides, les atteintes à la liberté de manifester,

de se réunir doivent être levées.

Le POI et ses militants, engagés notamment dans les comités

de résistance et de reconquête aux côtés de militants ouvriers

et de travailleurs de toutes tendances, entendent agir pour aider

à regrouper, aider à organiser la colère contre ce gouvernement,

contre sa politique, pour les balayer, pour « qu’ils dégagent

tous » !


lundi 15 juin 2020

Déclaration du comité de liaison des Jeunes pour la Révolution

Le 2 juin, en plein état d’urgence et malgré l’interdiction de Didier Lallement, préfet de
police de Paris, nous étions des milliers à être là, rassemblés devant le tribunal de Paris. Nous
étions des milliers à réclamer justice pour Adama Traoré, pour toutes les victimes de violences
policières dans les quartiers, avec en tête l’assassinat de George Floyd, qui a déchaîné une
colère monstre dans les 50 États des USA.
Macron a multiplié les lois liberticides, les mesures d’exception, il a décrété l’état d'urgence.
Nous avons tous assisté à la mise en place de l’État policier, particulièrement dans les quartiers.
Pendant le confinement, nous avons tous assisté aux contrôles abusifs, aux coups, aux défoulements,
à la violence décomplexée de la part des policiers en toute impunité, comme ce soir
à Villeneuve-la-Garenne où un policier a jugé bon d’ouvrir sa portière pour stopper un jeune
à moto.
Mais maintenant, ça suffit. « Enough is enough », comme le dit Tamika Mallory.
Nous ne voulons plus de leur politique qui laisse assassiner et tabasser, leur politique qui
laisse des millions dans la misère, leur politique qui liquide la santé, l’éducation, leur politique
qui promet le chômage et le travail précaire.
Il n’y aura pas de justice dans ce système.
Nous descendrons encore dans la rue pour que cette politique cesse.

UNE MARÉE DE MANIFESTANTS

Samedi 13 juin, le comité « Justice pour Adama » appelait à manifester à Paris
de la place de la République à l’Opéra. Des dizaines et des dizaines de milliers se sont
rassemblés à République. Bloqués par la police, ils n’ont pas pu défiler. Des rassemblements
avaient également lieu au même moment à Lyon, Marseille, Bordeaux, Pau, Angoulême…

Depuis le 2 juin, jour où des dizaines de milliers
de jeunes ont déferlé aux pieds des tours du TGI
de Paris, pour la justice pour Adama, mort il y a
quatre ans des suites de son interpellation par la
police, la mobilisation s’est étendue à la jeunesse dans tout
le pays, balayant l’état d’urgence liberticide de Macron et de
son gouvernement.
Ils se dressent contre la violence, la répression d’État, contre
le racisme. Ils rejoignent les mobilisations de masse aux États-
Unis déclenchées par l’assassinat d’un Noir par un policier.
Par-delà les frontières, « justice pour Adama » et « justice pour
George Floyd » se font écho.
Ce 13 juin, des milliers manifestaient au même moment
dans plusieurs villes du pays, notamment à Marseille où ils
ont scandé : « justice pour Adama », « pas de justice, pas de
paix », « Zineb, on ne t’oublie pas », faisant référence à cette
dame âgée décédée à la suite de tirs de grenades au tout début
du mouvement des Gilets jaunes.
Tous exigent la vérité et la justice. Cette exigence se dresse
contre tout un système. Contre ce gouvernement qui a menti
sur tout.
Mensonges sur les masques, sur les tests.
Mensonges pour couvrir leur politique criminelle, responsable
du désastre dans les hôpitaux, où il a manqué de
tout ; de l’hécatombe meurtrière dans les Ehpad.
Propagande digne d’un État totalitaire et mensonges pour
imposer l’état d’urgence, ses mesures d’exception, son arbitraire,
sa répression et ses ordonnances contre les droits des
travailleurs.
Mensonges pour imposer des protocoles prétendus « sanitaires
», qui disloquent l’école publique, qu’ils ont toujours
cherché à détruire, qui reviennent à trier les élèves, à priver
des centaines de milliers de familles du droit à l’instruction.
Ils ont utilisé et utilisent l’épidémie, aujourd’hui ils utilisent
la « crise » pour chercher à baisser les salaires, pour justifier
et faciliter les licenciements.

Trop, c’est trop ! Assez de victimes de ce gouvernement !
JUSTICE POUR ADAMA ! PAS DE JUSTICE, PAS DE PAIX !

États-Unis : révolte et explosion de la colère

Un graffiti écrit à la hâte sur une baraque
de chantier de Minneapolis : « 2018 :
France ; 2019 : Hong Kong et Chili ; 2020 :
Minneapolis. » En inscrivant les manifestations
en cours dans la continuité des Gilets
jaunes, des manifestations d’étudiants de Hong
Kong et des manifestations de masse du Chili, ce
manifestant anonyme illustre la portée mondiale
de l’explosion sociale en cours.
Explosion qui se produit au coeur des États-Unis,
l’impérialisme le plus puissant. Ce ne sont pas les
premières émeutes que connaissent les États-Unis,
mais la situation aujourd’hui a un caractère particulier
: aucun affrontement communautaire, mais
au contraire la jonction des Noirs américains, des
Latinos, d’une large couche de la jeunesse blanche ;
il ne s’agit pas d’une explosion localisée, mais d’un
embrasement simultané de toutes les grandes villes
du pays – plus de cent cinquante !
La classe ouvrière américaine a été divisée par l’impérialisme
: en races, entre États, entre professions.
En regroupant, sur la base de la reconnaissance de
la situation particulière des Noirs américains, toutes
les composantes de la population américaine, ces
manifestations marquent un pas dans la reconstruction
de son unité.
Les images terribles de la mort de George Floyd ont
provoqué cette colère déterminée de toute la population
noire américaine et au-delà. Ce nouveau
meurtre condense la brutalité du régime américain
contre tous les travailleurs et singulièrement contre
les Noirs. C’est cette même brutalité qui a rejeté ces
dernières semaines des dizaines de millions d’Américains
dans le chômage, dans la misère et dans la
maladie. Les Noirs sont les plus touchés, à chaque
fois, car ils sont les plus précarisés ; mais c’est une
attaque frontale contre tous les travailleurs et la
population laborieuse. Il y a une conscience de cela
chez les manifestants.
La crise de l’appareil d’État américain est révélée au
grand jour par ces manifestations. On voit des policiers
et des gardes nationaux (les militaires réservistes
appelés à la rescousse par les gouverneurs de plus
de vingt États) se joindre aux manifestants. Ces
scènes de fraternisation expriment la crise qui déchire
les institutions américaines. Face au développement
des manifestations, Donald Trump menace les gouverneurs
des États de déployer l’armée pour mater
le mouvement qu’ils n’arrivent pas à contenir.
C’est tout le système politique américain qui est en
cause, des républicains aux démocrates, qui ont
tous perpétué l’oppression des Noirs aux États-Unis.
La mort de George Floyd est un déclencheur de cette
révolte des Noirs, des Latinos, d’une large couche
de la jeunesse blanche qui, ensemble, veulent enfin
respirer (cf notre légende) et mettent en cause la
politique des sommets des États-Unis.
Et il ne s’agit pas seulement d’une question américaine.
Elle a une portée mondiale.

Justice pour Adama Traoré

Mardi 2 juin, des rassemblements étaient appelés pour exiger la vérité, la justice pour
Adama Traoré, ce jeune mort il y a quatre ans, à la suite de son interpellation par la police.

Le gouvernement et le préfet de police de Paris avaient interdit la manifestation.
Bravant l’interdiction et l’état d’urgence, des dizaines de milliers de jeunes se sont massés devant
le TGI de Paris. Les pancartes, les slogans, font écho aux États-Unis, où l’assassinat de George Floyd
a fait exploser la colère, la révolte de la population noire, latino ainsi que d’une large couche de la
jeunesse blanche. Un soulèvement qui se dresse contre le régime, le système politique américain,
sa brutalité contre tous les travailleurs et particulièrement contre les Noirs.
Des dizaines de milliers à Paris, des milliers à Lille, Lyon, Marseille, Toulouse, Montpellier, qui descendent
dans la rue pour dire : Assez !
Assez de la répression d’État dont le gouvernement Macron a ouvert grand les vannes, en multipliant
les lois liberticides, les mesures d’exception, en décrétant l’état d’urgence. À Marseille, les
manifestants ont scandé « Justice pour Adama » et « Zineb, on ne t’oublie pas » (évoquant cette vieille
dame tuée par un tir de grenade lacrymogène au tout début des Gilets jaunes).
Assez du racisme, des contrôles au faciès, des humiliations, des discriminations et des violences
d’État qui sont le lot quotidien de centaines de milliers et qui n’ont fait que s’amplifier pendant le
confinement. Chacun a en tête ce qui s’est passé il y a quelques semaines à l’Île-Saint-Denis (93) ou
à Villeneuve-la-Garenne (92).

Le POI est aux côtés des dizaines de milliers qui manifestent pour exiger la vérité,
la justice pour Adama, pour que cesse la répression d’État !
Il appuie et soutient toutes les initiatives sur ce terrain et appelle ses adhérents à y participer.

lundi 11 mai 2020

Une véritable rentrée scolaire ? Non, un mensonge et une imposture !


Après les mensonges en rafales sur les masques, sur les tests, sur les chiffres, après les contradictions, les volte-face gouvernementales en série, le tout couvert par une propagande effrénée... maintenant, les conditions de la réouverture des écoles imposées par le gouvernement.
Une scandaleuse imposture !
Un parent d’élève dont Informations ouvrières a publié le témoignage, explique la situation dans l’école de son fils de 8 ans.
« Les élèves seront entre 10 et 15 par classe, pas nécessairement avec leur maîtresse. Par manque de personnel, la commune ne pourra désinfecter l’école que le mercredi
et le samedi. Les enfants qui iront à l’école seront accueillis deux jours par semaine : le lundi et le mardi ou le jeudi et le vendredi, une semaine sur deux ou plus selon les effectifs. Les enseignants, qui devront cumuler télétravail pour leurs élèves et accueil des enfants, prendront en charge un groupe deux fois par semaine et feront effectuer aux enfants le travail demandé par leur enseignant(e). (…) Lors des récréations aucun jeu de contact ne sera autorisé. Si vous le souhaitez, vous pouvez fournir
un cerceau, une corde à sauter ou autre jeu solitaire à votre enfant. »
C’est ce qui se passe partout. C’est du moins ce que voudrait imposer le gouvernement.
Non, ce n’est pas une rentrée scolaire. C’est du gardiennage bricolé localement au profit du patronat.
C’est la destruction du métier d’enseignant, au préjudice des conditions sanitaires qui ne sont pas garanties.
Comme le dit une enseignante sur une chaîne de télé : « Mon métier, c’est de transmettre le savoir, pas de faire de la garderie pour que les parents aillent au travail. »


Devant ce qui n’a rien à voir avec une rentrée scolaire, nombre de maires refusent d’en porter la responsabilité et le Sénat a voté un amendement les en dégageant.
Après la destruction des hôpitaux, après les millions d’emplois menacés de destruction et le sabotage de deux mois d’école du fait d’un confinement de plus en plus contesté, c’est maintenant un pas de plus de ce gouvernement pour détruire l’école et le droit à
l’instruction.
La preuve : tous les élèves ne sont pas concernés.
Le droit à l’instruction, c’est que tous les élèves puissent aller à l’école pour recevoir l’instruction qui leur est due. Foulant aux pieds les obligations qui sont celles de l’école publique, le gouvernement se décharge de ses responsabilités sur les parents et leur dit : « Décidez vous-mêmes. »
Il place les parents devant un choix impossible : ou bien placer ses enfants dans ce qui n’a plus rien à voir avec l’école, sans savoir si les conditions de santé seront garanties ; ou bien, si on le peut, les garder à la maison.
Quoi qu’on fasse, le gouvernement a donc décidé que tous les enfants seront privés d’école et d’instruction.
En multipliant prises de position, déclarations, pétitions, des milliers de parents, d’enseignants avec leurs syndicats, refusent ce chaos. Pour que les écoles puissent
rouvrir, ils exigent que les conditions de sécurité (le dépistage systématique, les masques...) soient réunies, que l’école reste l’école et qu’elle ne soit pas transformée
en garderie.

Comme les personnels hospitaliers qui refusent la destruction du service public de santé
et ses conséquences meurtrières, comme les personnels de Sécu qui refusent de fliquer les malades du Covid 19 et leurs contacts, les parents, les enseignants, les maires qui refusent l’imposture de la réouverture voulue par le gouvernement ont raison !
Ils exigent, ils se battent, ils s’organisent pour que les conditions de la reprise de l’école
soient assurées : il en va de la défense du droit à l’instruction !


Garde à vue pour une banderole

Le POI a été informé par son comité de la Haute-Garonne de l’appel commun ci-dessous
signé par de nombreuses organisations du département, parmi lesquelles le POI 31, la LDH 31,
la LFI 31, le PCF 31, le NPA 31 et des organisations syndicales et associatives :

Depuis un mois des habitants et habitantes de la Roseraie avaient affiché sur leur façade une banderole
« Macronavirus à quand la fin ? ». Le 29 janvier dernier, c’est Charlie Hebdo qui avait fait sa une
avec une caricature de Macron ayant pour légende « Macronavirus ».
Ce 21 avril, la police est arrivée chez eux pour leur ordonner de décrocher la banderole, ce qu’ils ont
fait même si aucun motif légal n’était avancé. Ils ont également demandé à ce qu’un ou une des locataires
donnent son identité, ce qu’une d’entre eux a fait. Le 22 avril, les forces de l’ordre sont revenues en
rentrant dans le jardin sans autorisation pour lui remettre une convocation pour une « audition » ce
23 avril à 11 heures. Elle s’y est rendue et a immédiatement été mise en garde à vue. Motif ? Outrage au
chef de l’État ! Elle a été interrogée en vue de donner l’identité de ses colocataires, ce qu’elle a refusé tout
comme le chef d’inculpation.
Cette habitante est sortie après 4 heures de garde à vue mais on lui a fait comprendre que cette
affaire n’était pas terminée et que ses colocataires allaient également être convoqués.
Nous dénonçons ces méthodes d’intimidation.
Nous sommes dans cette affaire confrontés à un cas grave de remise en cause de la liberté d’expression
comme du droit à critiquer le pouvoir, y compris par la caricature. Et pour faire respecter cela,
serions-nous face à la mise en place d’une police politique qui viendra jusque dans nos logements pour
nous faire retirer nos panneaux des balcons ?
Car depuis le début du confinement des milliers de personnes accrochent banderoles et pancartes à
leurs fenêtres pour dire ce qu’elles pensent de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement. C’est
l’un des rares moyens que nous avons pour exprimer nos revendications, le droit de manifestation
ayant été suspendu dans le cadre du confinement.
Nous, organisations progressistes et démocratiques toulousaines, appelons à ce que ces pratiques
répressives cessent immédiatement et soient condamnées par le gouvernement ou ses représentants. Le
dossier doit être refermé sans aucune poursuite.
Le POI soutient totalement cet appel.
Il condamne l’escale répressive d’un niveau jamais atteint depuis la guerre d’Algérie. Pendant des mois, le gouvernement Macron a mutilé les Gilets jaunes, réprimé les manifestations de lycéens, d’étudiants, des personnels de santé, de pompiers… Il a fait adopter l’état d’urgence permanent, des mesures liberticides contre le droit de manifestation.
Au nom de l’urgence sanitaire, il a pris par ordonnances des mesures dérogatoires au droit commun permettant entre autres la détention provisoire de personnes incarcérées mais toujours présumées innocentes ! Et les témoignages se multiplient concernant les violences policières, notamment dans les banlieues, et l’arbitraire qui prévaut en matière de verbalisation pour non-respect du confinement.
Très récemment encore, c’est ce gouvernement qui a préféré commander des quantités astronomiques de LBD,
gaz lacrymogènes et autres munitions destinées aux forces de l’ordre quand tout le pays exige de lui les masques, les tests et tous les moyens indispensables pour surmonter la crise sanitaire.
Confronté à l’énorme colère de la population, des travailleurs, à coups de décrets, d’ordonnances liberticides, le gouvernement a pris la responsabilité d’une dérive dangereuse visant à intimider, à terroriser. Cette dérive menace les libertés, la liberté d’expression, la démocratie.
Ça suffit ! Ces pratiques doivent cesser ! Toutes les ordonnances liberticides doivent être abrogées !