Mercredi 28 octobre, Macron a décrété le reconfinement.
En mars et avril derniers, la population a été
confinée par le gouvernement, avec des conséquences
sociales dévastatrices. Des centaines de
milliers de travailleurs parmi les plus précaires, du
jour au lendemain, ont tout perdu. Le journal Le Parisien du
3 novembre indique par exemple qu’en septembre 2020, l’Île-de-
France comptait 100 000 chômeurs de plus qu’en décembre 2019.
UNE NOUVELLE FOIS LE CONFINEMENT
Ce 28 octobre, Macron, une nouvelle fois, a décidé le confinement.
La population est assignée à résidence, sauf… pour aller travailler.
On ne peut plus se déplacer, circuler librement, on ne peut pas
sortir à plus d’un kilomètre de chez soi, mais on peut s’entasser dans
le métro et les transports en commun pour se rendre au travail. Le
gouvernement profite du reconfinement pour aller plus loin dans
les attaques contre les libertés. Les mesures d’exception de l’état
d’urgence sont rétablies. Le droit de se réunir, de se rassembler, de
manifester est suspendu aux pouvoirs spéciaux des préfets.
Alors qu’au même moment, des centaines de milliers d’emplois
sont menacés d’être supprimés par le capital financier, par les grands
groupes à qui le gouvernement offre des milliards pour qu’ils licencient.
Alors qu’au même moment, le gouvernement, profitant du régime
d’exception de l’état d’urgence, peut, à grands coups d’ordonnances,
tailler dans le droit du travail.
C’EST LE GOUVERNEMENT QUI EST RESPONSABLE
DE L’ENGORGEMENT DES HÔPITAUX
Pour justifier sa décision de reconfiner, le gouvernement explique
qu’il faut éviter la saturation des hôpitaux.
Mais qui est responsable de cette situation ?
Ce gouvernement a supprimé 7 500 lits dans les hôpitaux en
deux ans. Depuis mai, a-t-il pris la moindre mesure pour renforcer
l’hôpital ? Non, il a continué comme si de rien n’était à fermer des
lits d’hôpitaux, y compris de réanimation. Une grande partie des
lits et services fermés en mars pour faire face au Covid n’ont jamais
rouvert. Au lieu de porter à 130 le nombre de recrutements de médecins
réanimateurs lors de la dernière promotion afin de maintenir
le nombre de lits actuels, le gouvernement a bloqué le nombre à
70. Aujourd’hui ce sont 600 lits de réanimation qui sont fermés faute
de personnel. Dernière nouvelle : le gouvernement et la direction
de l’AP-HP viennent de décider de fermer les urgences de l’Hôtel-
Dieu à Paris !
Ce n’est pas le virus, c’est la politique de ce gouvernement, dans
la continuité de ses prédécesseurs tous au service du capital, qui est
responsable de l’engorgement des hôpitaux.
Cherchant à masquer sa responsabilité, le gouvernement a décidé
le confinement. Les petits commerces doivent fermer, mais pas la
grande distribution ou Amazon qui voit ses profits exploser. Des
milliers de petits commerçants, d’artisans, leurs employés parmi
lesquels de nombreux petits boulots, de professionnels du spectacle,
sont menacés d’être acculés à la ruine, de basculer dans la misère.
Mais les milliards continuent à pleuvoir sur les grands groupes capitalistes
qui restructurent à tout va pour se débarrasser de leurs
concurrents les plus faibles.
Depuis plusieurs jours, malgré l’inquiétude légitime, la défiance
et aussi le rejet montent dans la population. Des réactions de plus
en plus nombreuses de médecins mettent en doute le bien fondé
et la cohérence de ces décisions, pointent la responsabilité du gouvernement
dans la situation des hôpitaux. Dans les hôpitaux et les
Ehpad, par des AG, des grèves « spontanées », les mobilisations se
poursuivent pour défendre les conditions de travail, les services
menacés.
Dans le même temps, de nombreux maires s’opposent ouvertement
au gouvernement en prenant des arrêtés pour autoriser l’ouverture
des commerces de leurs communes.
MALGRÉ L’INQUIÉTUDE LÉGITIME,
LA DÉFIANCE, LE REJET MONTENT
Depuis la rentrée scolaire du 2 novembre, dans des dizaines et
des dizaines d’établissements scolaires, les personnels se sont réunis
en AG, ont décidé la grève ou des débrayages, pour exiger la création
massive et urgente des moyens nécessaires. Dans différents établissements,
ce sont également les lycéens qui ont pris part à la mobilisation.
De plus en plus de voix montent également contre la prorogation
de l’état d’urgence sanitaire, à l’image de la Ligue des droits de
l’homme (LDH) qui, la veille de la déclaration de Macron, caractérisait
une décision « qui tend à installer la France sous un régime dérogatoire
du droit commun et liberticide ».
« CETTE DÉFIANCE (…) REPRÉSENTE UN RISQUE
QUI N’EST PAS SANS RAPPELER LES GILETS JAUNES »
(LE PARISIEN, 31 OCTOBRE)
Au même moment en Europe, à Naples, Barcelone, Milan, Turin,
Burgos, Madrid, etc., des manifestations spontanées, massives, éclatent
contre les mesures de confinement. Comme le dit cette banderole
vue dans une manifestation à Barcelone : « Ce n’est pas un confinement,
c’est une guerre contre les pauvres. »
C’est bien ce vent de révolte qui effraie le gouvernement. C’est
ce qui donne à toutes ses décisions un caractère de panique.
Le POI appelle l’ensemble de ses militants à discuter de tous ces
éléments. À partager cette discussion avec des milliers de travailleurs
et de jeunes au travers de la diffusion du journal Informations
ouvrières, qui semaine après semaine reprend toutes ces informations
et discussions, pour aider à nourrir les processus en cours, aider à
organiser la résistance.
Dans ces conditions le POI apportera son plus grand soutien à
la réussite de la convention nationale du CNRR le 21 novembre
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