Communiqué du POI du 1er septembre 2020
Interdiction de tout rassemblement de plus de 5 000 personnes,
rassemblement de plus de 10 personnes soumis à
autorisation préalable, et obligation du port du masque
dans la totalité de l’espace public, y compris dans la rue,
dans de nombreuses villes de France, sous peine de 135 euros
d’amende, avec une répression accrue et des pouvoirs spéciaux
donnés au préfet. Telles sont les mesures annoncées par
Jean Castex, Premier ministre, à la suite du dernier « conseil
de défense ». Ainsi, après avoir rabâché pendant des mois que
les masques étaient inutiles, le gouvernement les impose
maintenant presque partout.
Évidemment, le premier devoir des autorités publiques est
de veiller à la santé de la population.
Mais c’est aussi une évidence que ceux qui prennent ces
mesures en utilisant les pouvoirs spéciaux que leur donne l’état
d’urgence sont les mêmes qui ont menti sur tout, les mêmes
qui poursuivent la destruction du système de santé, les fermetures
de lits dans les hôpitaux.
Sur cette question comme sur les autres, les décisions de ce
gouvernement n’ont rien à voir avec la protection de la santé.
Elles ont tout à voir en revanche avec une fuite en avant contre
les libertés, contre les droits des travailleurs, tout à voir avec le
renforcement, l’aggravation de la répression d’État. À partir de
maintenant, sur simple dénonciation, sanctions et fermetures
des locaux peuvent être décidées à l’encontre d’organisations
politiques ou syndicales. Rien que pour non-port du masque,
Castex revendique 700 verbalisations par jour depuis le 17 août !
À Paris, des CRS rentrent en force dans un café et matraquent
pour imposer le masque. Dans les Alpes-Maritimes, un salarié
d’un supermarché est brutalement interpellé par les gendarmes
et menotté parce qu’il portait le masque sous le nez…
Une rentrée placée sous le signe
de la volonté de terroriser
Au fil des jours précédant la rentrée scolaire qui concerne
des millions de parents, d’élèves, de jeunes et d’enseignants, le
gouvernement, relayé par tous les médias, a orchestré, à coups
d’annonces chaque jour un peu plus alarmistes, une gigantesque
campagne autour du Covid. Une campagne pour tenter d’installer
un climat de peur, de terroriser la population et la jeunesse,
et tenter de détourner l’attention.
Dans les entreprises, des milliers de milliards sont offerts
au capital pour organiser les restructurations de la production,
les suppressions d’effectifs, la baisse du coût du travail qu’il
exige. Des centaines de milliers d’emplois sont menacés de destruction
: un cataclysme social.
La réforme des retraites et celle de l’assurance-chômage
sont différées, mais le « cap » est maintenu.
« Une des vertus de la crise… » (J. Castex)
Ce 26 août, le Premier ministre Castex intervenait à l’université
d’été du Medef. Aux chefs d’entreprises, il livre la réalité de la
politique gouvernementale :
« Vous le savez, beaucoup de mesures de simplification ont
été adoptées pendant la crise sanitaire par ordonnances [remise
en cause des congés, des repos et du travail hebdomadaire…
ndlr]. C’est une des vertus de la crise. Je vous indique aujourd’hui
que ces dispositions seront prolongées, amplifiées et si possible,
pérennisées (…). Je sais que beaucoup d’entre vous considèrent
qu’elle (la situation) peut aussi représenter une opportunité ».
Le Covid sert de prétexte aux pires attaques, et pendant ce
temps, du côté des sommets des confédérations syndicales, il
faut bien le constater, les réactions sont au mieux timides, quand
elles ne sont pas inexistantes.
Une colère énorme…
Mais, en face, une colère énorme est en train de s’accumuler
contre ce gouvernement, contre ses mensonges, contre sa politique.
C’est ce qu’ont exprimé en juin dernier les manifestations
massives des hospitaliers, la mobilisation de dizaines et dizaines
de milliers de jeunes contre le racisme, et la violence d’État, et
plus récemment, les mobilisations qui ont eu lieu contre les
licenciements dans plusieurs groupes de l’industrie.
L’immense majorité n’a rien oublié des mensonges et des
décisions criminelles du gouvernement. Tenter d’empêcher
que s’exprime cette colère, c’est l’objectif des mesures et des
annonces du gouvernement, prétendument au nom de la lutte
contre l’épidémie.
Pour le POI, l’état d’urgence permanent, les mesures d’exception,
les mesures liberticides, les atteintes à la liberté de manifester,
de se réunir doivent être levées.
Le POI et ses militants, engagés notamment dans les comités
de résistance et de reconquête aux côtés de militants ouvriers
et de travailleurs de toutes tendances, entendent agir pour aider
à regrouper, aider à organiser la colère contre ce gouvernement,
contre sa politique, pour les balayer, pour « qu’ils dégagent
tous » !
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