signé par de nombreuses organisations du département, parmi lesquelles le POI 31, la LDH 31,
la LFI 31, le PCF 31, le NPA 31 et des organisations syndicales et associatives :
Depuis un mois des habitants et habitantes de la Roseraie
avaient affiché sur leur façade une banderole
« Macronavirus à quand la fin ? ». Le 29 janvier dernier, c’est Charlie Hebdo qui avait
fait sa une
avec une caricature de Macron ayant pour légende « Macronavirus
».
Ce 21 avril, la police est arrivée chez eux pour leur ordonner
de décrocher la banderole, ce qu’ils ont
fait même si aucun motif légal n’était avancé. Ils ont également
demandé à ce qu’un ou une des locataires
donnent son identité, ce qu’une d’entre eux a fait. Le 22 avril,
les forces de l’ordre sont revenues en
rentrant dans le jardin sans autorisation pour lui remettre une
convocation pour une « audition » ce
23 avril à 11 heures. Elle s’y est rendue et a immédiatement été
mise en garde à vue. Motif ? Outrage au
chef de l’État ! Elle a été interrogée en vue de donner l’identité
de ses colocataires, ce qu’elle a refusé tout
comme le chef d’inculpation.
Cette habitante est sortie après 4 heures de garde à vue mais on
lui a fait comprendre que cette
affaire n’était pas terminée et que ses colocataires allaient
également être convoqués.
Nous dénonçons ces méthodes d’intimidation.
Nous sommes dans cette affaire confrontés à un cas grave de
remise en cause de la liberté d’expression
comme du droit à critiquer le pouvoir, y compris par la
caricature. Et pour faire respecter cela,
serions-nous face à la mise en place d’une police politique qui
viendra jusque dans nos logements pour
nous faire retirer nos panneaux des balcons ?
Car depuis le début du confinement des milliers de personnes
accrochent banderoles et pancartes à
leurs fenêtres pour dire ce qu’elles pensent de la gestion de la
crise sanitaire par le gouvernement. C’est
l’un des rares moyens que nous avons pour exprimer nos
revendications, le droit de manifestation
ayant été suspendu dans le cadre du confinement.
Nous, organisations progressistes et démocratiques toulousaines,
appelons à ce que ces pratiques
répressives cessent immédiatement et soient condamnées par le
gouvernement ou ses représentants. Le
dossier doit être refermé sans aucune poursuite.
Le POI soutient totalement cet appel.
Il
condamne l’escale répressive d’un niveau jamais atteint depuis la guerre d’Algérie.
Pendant des mois, le gouvernement Macron a mutilé les Gilets jaunes, réprimé
les manifestations de lycéens, d’étudiants, des personnels de santé, de
pompiers… Il a fait adopter l’état d’urgence permanent, des mesures
liberticides contre le droit de manifestation.
Au
nom de l’urgence sanitaire, il a pris par ordonnances des mesures dérogatoires
au droit commun permettant entre autres la détention provisoire de personnes
incarcérées mais toujours présumées innocentes ! Et les témoignages se
multiplient concernant les violences policières, notamment dans les banlieues,
et l’arbitraire qui prévaut en matière de verbalisation pour non-respect du
confinement.
Très
récemment encore, c’est ce gouvernement qui a préféré commander des quantités
astronomiques de LBD,
gaz
lacrymogènes et autres munitions destinées aux forces de l’ordre quand tout le
pays exige de lui les masques, les tests et tous les moyens indispensables pour
surmonter la crise sanitaire.
Confronté
à l’énorme colère de la population, des travailleurs, à coups de décrets, d’ordonnances
liberticides, le gouvernement a pris la responsabilité d’une dérive dangereuse
visant à intimider, à terroriser. Cette dérive menace les libertés, la liberté
d’expression, la démocratie.
Ça
suffit ! Ces pratiques doivent cesser ! Toutes les ordonnances liberticides
doivent être abrogées !
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