Pour rappel:
Les dirigeants socialistes à la manœuvre pour imposer les plans d’austérité et sauver le régime de la propriété privée des moyens de production
Georges Papandréou : premier Ministre grec, dirigeant du Parti Socialiste et président de l’Internationale Socialiste.
Luis Zapatero : premier Ministre espagnol et dirigeant du parti socialiste espagnol.
Dominique Strauss-Kahn : dirigeant du Fonds Monétaire International et dirigeant du Parti Socialiste français.
Pascal Lamy : dirigeant de l’Organisation Mondiale du Commerce et membre du Parti Socialiste français.
Quelques enseignements de la conférence ouvrière européenne de Berlin, par un militant du POI des Alpes-Maritimes, syndicaliste à Sophia-Antipolis et délégué à la conférence de Berlin
La conférence s’est déroulée dans les locaux de la centrale syndicale allemande Ver.di à Berlin les 19 et 20 juin 2010.
Elle a rassemblé une centaine de délégués venus de 16 pays.
La discussion s’est essentiellement concentrée sur une question : face à l’avalanche des plans d’austérité, faut-il se battre pour exiger leur RETRAIT ou « négocier des efforts équitablement répartis » comme le réclament les principaux dirigeants du mouvement ouvrier, par exemple en Italie où la CGIL a appelé à la grève pour que « les salariés ne soient pas les seuls à payer la crise » ou encore en France où la direction de la CGT juge la réforme des retraites injuste et inéquitable car « elle fait reposer 85% des efforts sur les salariés » ?
Une vraie discussion a eu lieu, s’appuyant sur la situation précise dans chaque pays.
Elle s’est conclue par l’adoption d’un appel publié dans ce bulletin.
Nous reproduisons ici quelques notes prises lors de la conférence (extraits des interventions).
Allemagne:
20 000 manifestants à Berlin le 12 juin.
Baisse des pensions de 18% en 3 ans.
Les syndicats acceptent de signer des accords avec des grilles de salaire différentes entre l’Allemagne de l’Ouest et l’Allemagne de l’Est. Il faut que cela s’arrête.
La question clé est celle de l’indépendance de nos organisations, remises en cause au nom de la responsabilité nationale et du consensus.
La privatisation des chemins de fer, sur les ordres de l’UE, mène la Deutschebahn à la faillite et au chaos. Après chaque accident, les enquêtes montrent que la sécurité n’a pas été respectée. Ca commence à ressembler à l’Angleterre. Notre syndicat des cheminots est pour la renationalisation.
Le SPD (Parti Socialiste) est encore plus à droite que Merkel. Ils veulent que la réforme des retraites, qui repousse l’âge de départ à 67 ans, s’applique dès 2012.
La loi Hartz IV a imposé des jobs à un euro de l’heure, condition pour bénéficier des allocations chômage.
47% des femmes ont une retraite inférieure à 600 euros.
10 000 emplois sont menacés chez OPEL. Le président du syndicat est proposé pour devenir Ministre du Travail et il ne dit pas un mot pour interdire les licenciements et sauver les ouvriers d’OPEL.
Notre syndicat de base s’est prononcé pour la grève contre le plan d’austérité.
Le 18 juin, le président du DGB (la centrale syndicale des ouvriers allemands) a participé à une rencontre secrète avec les patrons et les représentants du gouvernement dans le dos des ouvriers et du syndicat. Il refuse d’exiger le retrait du plan d’austérité mais dans mon syndicat, nous voulons la grève pour arrêter ce désastre.
La première grève de l’histoire à eu lieu ici il y a 162 ans, à Berlin. C’était une grève des imprimeurs. Il y a 17 jours, le porte-parole des patrons a dit : « le droit de grève n’est pas un droit absolu ». Il faut défendre les Conventions Collectives et le droit de grève.
A Berlin, nous avons un gouvernement local SPD et Die Linke. Ils ont passé un accord secret de Partenariat Public-Privé qui va augmenter le prix de l’eau de 35%.
Les universités viennent de connaître une mobilisation historique des étudiants allemands contre le processus de Bologne, LMD et la Mastérisation imposés par l’Union Européenne.
Danemark:
100 000 manifestants il y a une semaine à Copenhague contre le plan d’austérité, qui prévoit de réduire les allocations chômage de 4 à 2 ans.
Turquie:
30 milliards de privatisations dont 22 depuis 2003, date de demande d’adhésion à l’UE. Une entreprise nationalisée depuis la constitution de la République Turque va être privatisée sous le commandement de l’Union Européenne.
La souveraineté de la Turquie est remise en cause avant même l’adhésion à l’UE.
Le chômage a augmenté de 14% en 1 an. Le premier Ministre a dit : « sauver les emplois serait remettre en cause la demande d’adhésion à l’Union Européenne. »
Ils veulent imposer la régionalisation du salaire minimum.
L’âge de départ à la retraite a été repoussé à 67 ans pour les hommes et 65 ans pour les femmes, alors que l’espérance de vie est de 70 ans.
Grèce:
C’est une véritable guerre qui est menée contre le peuple grec, sous la direction directe du FMI et de l’UE.
Ils ont supprimé 2 mois de salaire pour les fonctionnaires.
Gel des salaires – Blocage des embauches pendant 3 ans – Remplacement d’un départ à la retraite sur 5 – Plus de facilités de licenciement et de flexibilité – Retraite à 65 ans après 40 ans de cotisation sur l’ensemble de la carrière – Minimum retraite à 360 euros.
Pour le premier Ministre socialiste Papandréou, il n’y a pas d’alternative à ces mesures.
La masse du peuple grec refuse ce plan et la remise en cause de la souveraineté par le FMI et l’UE.
Royaume-uni:
13 ans de réformes anti-ouvrières ont conduit à la défaite du New Labour Party de Blair et de Brown. Le nouveau gouvernement a décidé un plan d’austérité drastique de 22% d’économie sur le budget. Le secrétaire général des TUC (syndicats) a déclaré : « je suis prêt à un dialogue constructif avec le gouvernement ».
Espagne:
-5% sur le salaire des fonctionnaires représente 10% de moins que ce que nous avions en 1980.
Ils veulent imposer des négociations d’entreprise et non plus de branche.
Plan d’austérité équivalent à ce qui se passe dans les autres pays d’Europe.
Le roi a effectué une visité à Bilbao. Un militant a crié : « vive la République ! ». La police l’a arrêté et lui a dit : « ici, on crie Vive le Roi ! ». La presse a fait pression contre une commission d’enquête.
Portugal:
10,8% de chômage.
370 000 chômeurs sans allocation selon la CGT portugaise.
Blocage des salaires dans la fonction publique.
Privatisations et fermetures d’écoles. Mobilisation historique des enseignants.
29 mai : 300 000 manifestants à Lisbonne.
Les dirigeants syndicaux organisent des journées éparpillées pour éviter la centralisation du mouvement.
Roumanie:
La TVA va passer de 19 à 24%. Baisse de 10% des allocations pour les mères seules, des pensions et des allocations chômage.
-25% sur le salaire des fonctionnaires et le salaire minimum.
-140 000 emplois d’ici janvier 2011 sur les ordres du FMI.
Doublement des droits d’inscription à l’Université.
19 mai : plus grand meeting syndical des 20 dernières années, avec plus de 50 000 travailleurs de tous les secteurs à Bucarest.
Hongrie:
Blocage des salaires pendant 2 ans.
Suppression du 13ème mois sur les salaires et les pensions. Augmentation de l’âge de départ à la retraite à 65 ans.
12% de chômage – inflation à 5% - impôt sur les sociétés en baisse de 9%.
Finances publiques : -15%. Aux syndicats de choisir : les salaires ou les emplois.
Licenciement possible sans justification.
Par contre, le parlement a voté le budget pour la guerre en Irak et en Afghanistan.
Nous demandons les libertés syndicales, y compris dans les multinationales où les syndicats sont interdits.
Italie:
La FIAT va fermer 2 usines en Sicile.
Il y a 2 ans, ils ont délocalisé la production de la Panda en Pologne. Depuis, 5 000 ouvriers sont en chômage technique à Naples. Maintenant, le patron propose de relocaliser la production à Naples à la condition que les ouvriers renoncent au contrat national (convention collective). Sinon, c’est 5 000 licenciements.
La direction propose un accord qui interdit le droit de grève sur les éléments de l’accord.
C’est un chantage incroyable. Les partis de gauche ont pris position pour l’accord. La pression est considérable sur le syndicat (FIOM, branche de la métallurgie de la CGIL) mais avec les ouvriers, le syndicat refuse ce chantage.
Une camarade allemande:
L’UE n’a pas pour objectif la justice, la démocratie, la vie des ouvriers.
Son objectif, c’est le capital et les spéculateurs.
La crise a un nom : Maastricht, Lisbonne !
Dans ce cadre, il ne doit plus y avoir de syndicats indépendants ni de conventions collectives. Ce qui nous attend, c’est le chaos.
La cause n’est pas la crise, c’est la capital. Il faut sortir de l’UE, exiger le RETRAIT de tous ces plans, de toutes les privatisations, défendre nos syndicats !
CONFÉRENCE MONDIALE D’ALGER 27, 28 ET 29 NOVEMBRE 2010
Pour aider au financement des délégations des pays ne pouvant pas assurer le paiement de leurs visas et de leurs voyages, envoyez un chèque à l’ordre de AFPOI, mention « Alger – Alpes Maritimes» à
POI, 87 rue du Faubourg Saint-Denis, 75010 PARIS.
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