Réunion ouverte POI


Réunion du CNRR local d'Antibes/Valbonne
Régulièrement à 12h15 à Garbejaire Valbonne
Réunion du POI 06 sur la situation politique et sociale
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jeudi 1 juillet 2010

Conférence ouvrière européenne d’urgence

Déclaration finale:

Nous délégués, venus de seize pays (Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, France, Grande-Bretagne, Grèce, Hongrie, Italie, Portugal, Roumanie, Serbie, Suède, Suisse, Tchéquie, Turquie),confrontés simultanément à la plus violente offensive contre toutes les conquêtes et tous les droits de la classe ouvrière qui ait eu lieu depuis la guerre, nous décidons de nous constituer en « Comité pour une Entente européenne des travailleurs ».
En quelques semaines, nous sommes passés de la « crise de la dette » des « Etats périphériques de l’Union européenne », à la crise de la dette de tous les Etats d’Europe, à commencer par l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne. Les « grands de ce monde » et les sommités économiques « découvrent » que tous les Etats européens ont trop emprunté. Ils ont trop emprunté, pour venir en aide au secteur privé, pour relancer l’économie menacée d’asphyxie par l’effondrement de la demande, et enfin, depuis 2008, pour sauver le système bancaire au bord du gouffre. Ils ont « collectivisé » les pertes des banques et des spéculateurs. Et maintenant, parce que tout le système des marchés financiers mondiaux est menacé de faillite, l’administration Obama, le FMI et l’Union européenne ordonnent à tous les gouvernements européens de franchir un nouveau pas dans la déréglementation du travail, l’écrasement des salaires, l’organisation des délocalisations, préparant de nouvelles vagues de licenciements. Ils ordonnent de démolir les systèmes de protection sociale, de fermer et privatiser les hôpitaux, de licencier des centaines de milliers d’enseignants… Pendant qu’ils engloutissent des centaines de milliards dans les scandaleuses opérations militaires de l’OTAN, ils exigent l’accélération de la mise en oeuvre d’une politique qui vide littéralement des régions entières de leur population, que ce soit en Espagne, en Roumanie, à l’Est de l’Europe, ou même en Allemagne, où l’hémorragie des Länders de l’Est qui s’était ralentie, menace de reprendre : une politique criminelle de dislocation des nations et d’incitation aux provocations à caractère « ethnique », une politique de fauteurs de guerre.
Dans tous nos pays, l’immense majorité des travailleurs rejette la totalité de ces plans. Pas un jour ne passe, depuis quatre mois, sans qu’en Grèce, en Roumanie, en Espagne, au Portugal, en France, en Allemagne, au Danemark… des centaines de milliers de travailleurs ne manifestent leur colère, leur refus
d’accepter et leur volonté de se rassembler pour défaire tous ces plans monstrueux et arracher leur retrait.
Or, du coté des dirigeants des partis qui trouvent leur origine dans les combats historiques de la classe ouvrière en Europe, force est de constater que, quand ils sont au pouvoir, ils se sont fait les serviteurs zélés de l’Union européenne et du FMI, comme l’ont fait Papandréou, Zapatero, Socrates…
Quand ils sont dans l’opposition, on les entend timidement « protester », mais aucun d’entre eux n’a pris la moindre initiative (quand ils ne les ont pas approuvés dans leurs parlements nationaux) contre le nouveau plan européen mettant des centaines de milliards de fonds publics au service des marchés financiers.
Quand aux directions de nos confédérations syndicales, qui regroupent et organisent des millions de travailleurs dans tous nos pays, si elles ont, les unes ou les autres, émis des protestations, elles n’ont, dans leur immense majorité, pris aucune des dispositions qu’en attendaient les millions de travailleurs de toute l’Europe.
Alors que tous attendaient de ces directions – de nos directions, à nous qui sommes tous des militants ouvriers, des militants syndicaux – une condamnation claire et nette de ces plans, ainsi qu’un appel à les défaire sans délai, ils n’ont rien entendu. Au lieu de l’appel à l’action immédiate pour défaire ces plans, on nous
oppose de prétendues actions coordonnées à l’échelle européenne, dans le cadre d’une CES qui revendique « de réviser, et si nécessaire ajuster, la conception du travail, des systèmes de protection de l’emploi (…) et, pour assurer le succès des mécanismes
de cette nouvelle gouvernance, associer de façon plus étroite les partenaires sociaux à tous les niveaux à la conception et au suivi des stratégies de réforme nationales et européennes » Comme s’il n’y avait, pour les travailleurs, aucune possibilité d’échapper au chantage des agences de notation et de leurs patrons ; comme s’il n’existait pour l’humanité d’autre solution que la négociation des concessions « socialement acceptables » susceptibles de satisfaire la soif des marchés financiers. Qu’on cesse de nous parler de « règlementation des marchés
financiers », de « démocratisation de la BCE » et des institutions de l’UE ! Car, qui en effet, se charge de « réglementer » les marchés au G20 et de « démocratiser » l’Union européenne à Bruxelles ? Qui, sinon ceux là même qui ont provoqué la crise,
ceux qui ont dirigé le sauvetage des banques en 2008 par le pillage des budgets publics, et qu’ils se proposent de poursuivre.
Est-il possible aujourd’hui, que les directions de nos organisations puissent subordonner la survie de dizaines de millions de travailleurs et de leurs familles aux exigences des responsables de ce désastre dont les instruments sont l’Union européenne et le FMI ?
Est-il possible aujourd’hui, que les directions de nos organisations entraînent celles-ci dans une intégration à la « gouvernance » prônée par la CSI et la CES, intégration qui les détruirait ?
Nous, délégués de seize pays réunis à Berlin les 19 et 20 juin, répondons : NON ! Nous avons entendu les délégués qui ont pris la parole à cette conférence. Ils nous ont expliqué le combat qui fait rage aujourd’hui, en Allemagne, en France, en Espagne, en Belgique… contre cette politique du consensus, mise en oeuvre
par les directions en violation de leur mandat. Ils nous ont dit :
Laisser aujourd’hui démanteler le droit du travail, les retraites, la sécurité sociale, l’école… laisser se poursuivre la vague de délocalisations-licenciements,
parce que les banques l’exigent, Laisser porter atteinte au droit de grève, au droit à l’organisation indépendante de nos syndicats ….ce serait ouvrir la voie à une catastrophe sociale et politique dont notre continent a déjà dramatiquement fait l’expérience.
Sur la base de ces rapports, nous disons : la classe ouvrière de nos pays n’est pas battue, elle est là, elle est prête ! Les grèves et les manifestations qui ont eu lieu dans nos différents pays ne sont que de premières manifestations. Il n’y a rien de plus urgent que la réalisation, de bas en haut et de haut en bas, de l’unité de front des organisations ouvrières pour défaire tous ces plans, chacun des plans nationaux comme l’ensemble du plan européen.
Rien ne doit s’y opposer ! L’immense force des millions de travailleurs européens a la capacité d’imposer aux directions des organisations qu’ils ont construites de se conformer à leur mandat, de dire non aux plans d’austérité, aux réformes des retraites, du système de santé, à la destruction des codes du travail, d’imposer
les nationalisations que le sauvetage de dizaines de milliers d’emplois exige, et nous décidons de nous y employer de toutes nos forces.
Nous le répétons : défaire tous ces plans, arracher leur retrait, constitue le premier pas réel dans la voie d’une véritable union fraternelle des peuples d’Europe. Voilà le « pacte ouvrier » que nous scellons.
L’histoire de ces derniers mois ne laisse subsister aucun doute. Il n’y aura pas d’issue conforme aux intérêts des travailleurs d’Europe, sans rupture avec les directives européennes, les diktats du FMI, les institutions européennes elles-mêmes.
C’est la condition de toute réorganisation de la production au profit du travail, de la garantie de l’emploi, et donc d’une véritable reconstruction de nos pays, de la reconquête de la souveraineté de nos peuples et de la démocratie, c’est la condition de la constitution de gouvernements capables de satisfaire les besoins de la population.
C’est dans cet objectif que nous décidons de resserrer l’échange politique entre nous, de nous épauler pour aider les travailleurs, dans chacun de nos pays, à imposer – par la réalisation de l’unité de leurs organisations sur la base du mandat ouvrier – leurs propres solutions débarrassées des exigences des marchés financiers,
et du capital dont le système d’exploitation est seul responsable du désastre.
C’est dans cette voie que, pas à pas, pourra triompher une véritable union libre des peuples d’Europe, et pas dans celle du sauvetage de l’euro pour les plus grands profits des marchés financiers.
Une union fondée sur la solidarité, la fraternité et la paix.
Voilà l’objectif que se fixe le « Comité pour l’Entente européenne des travailleurs » que nous constituons à l’issue de cette conférence.
Nous invitons les délégations de nos seize pays d’Europe à mandater leurs délégués à la Conférence mondiale contre la guerreet l’exploitation d’Alger (27, 28, 29 novembre 2010), convoquée par l’Entente internationale des travailleurs et le Parti des travailleurs d’Algérie, pour l’expliquer en notre nom.

SIGNATAIRES :
ALLEMAGNE : Michael Altmann, SPD, membre du bureau local de l’AfA, ver.di ; Bahr Bernd, ver.di, SPD ; Bahr Detlef, ver.di ; Beyer Peter, ver.di ;
Boulboullé Carla, Comité de rédaction de la revue «Soziale Politik & Demokratie» ; Bunz Kerstin, ver.di/SPD ; Cornely Matthias, IG Metall, Président des délégués du
personnel, « Die Linke »; Dröge Wolfgang, ver.di ; Eisner Udo, IG Metall ; Engstfeld Ellen, ver.di, délégué du personnel, SPD ; Ernst Manfred, IG Metall, AfA ; Falk Elke,
ver.di ; Frey Henning, GEW , SPD ; Fürst Kerstin, délégué du syndicat TRANSNET ; Futterer Michael, Vice-président du GEW pour le Land de Baden-Württemberg ;
Gehring Ursula ; Gellrich Carmen, SPD ; Gürster Eva, ver.di, SPD membre du bureau de la commission santé du SPD ; Gürster Julian, IRJ ; Hahn Gaby, ver.di, SPD,
présidente de l’AfA pour la ville de Chemnitz ; Henze Eberhard, ver.di/ SPD ; Jaremischak Peter ; Kischkat Mirko, membre du bureau de la commission jeunes de ver.di
pour le Land de NRW, vice-président de l’AfA pour le canton ; Kreutler Peter, ver.di / SPD, AfA ; Krupp Gotthard, ver.di, bureau de ver.di pour la circonscription, SPD,
membre du bureau de l’AfA pour le Land ; Lätsch Winfried, NGG ; Leisling Monika ; Ludwig Barbara, GEW, SPD ; Ludwig Helmut ; Müller Jürgen, SPD, AGS ; Ott Lothar,
GEW, SPD ; Polke Peter, délégué des cheminots, TRANSNET ; Prasuhn Volker, SPD, président de l’AfA pour la circonscription, ver.di ; Richter Peter, SPD, AfA ; Röser
Ingo, ver.di, PA-Vorsitzender ; Saalmüller Peter, ver.di, SPD ; Schermer Gerlinde, SPD ; Schüller Klaus, secrétaire du DGB et président de l’AfA pour le Land de Thuringe ;
Schuster Anna, déléguée pour le syndicat ver.di ; Schuster H.-W. délégué pour le syndicat ver.di, président de l’AfA pour la ville de Dusseldorf ; Schwefing Günter, ver.di ;
Seyhun Ersin, IG Metall ; Sichelt Winfried ; Timmermann Olaf, ver.di ; Türke Peter, IG Metall, SPD, AfA ; Uhde Werner, ver.di, AIT ; Weigt Hans, ver.di ; Weiß Dirk,
IGBCE, SPD ; Wernecke Monika, ver.di.
BELGIQUE : Philippe Larsimont, MDT, FGTB ; Fayçal Draidi, Comité unité, FGTB. DANEMARK : Per Sörensen.
ETAT ESPAGNOL :
Francisco Cepeda Gonzalez, membre de la Commission exécutive de la Fédération des Arts de l’imprimerie (CCOO Madrid) ; Blas Ortega, syndicaliste Fédération des
services publics (UGT Valence) ; Andrès Moreno, syndicaliste CCOO Castellon ; Maria Jesus Fernandez, membre du PSOE, syndicaliste Fédération des services publics
(UGT Biscaye) ; Miguel Gonzalez Mendoza, avocat à l’UGT (Taragone) ; Victor Guisado Munoz, syndicaliste enseignement UGT (Barcelone).
FRANCE : Jacques Paris,
syndicaliste ; Bruno Ricque, syndicaliste secteur santé ; Stéphane Jouteux, syndicaliste ; Jean-Charles Marquiset, membre du secrétariat permanent du POI ; Jacques Girod, syndicaliste ; Marc Gauquelin, POI ; Christel Keiser, Bureau national du POI ; Bruno Mortagne, POI.
GRÈCE : Heleni Zografaki-Teleme.
GRANDE-BRETAGNE : Nick Phillips, BECTU (à titre personnel) ; Henry Mott, UNITE. HONGRIE : Judith Somi, bulletin « Munkas Hirlap ».
ITALIE : Alessandra Cigna, Comité pour un parti des travailleurs indépendant ; Andrea Monasterolo, Comité pour un parti des travailleurs indépendant ; Lorenzo Varaldo, Comité pour un parti des travailleurs indépendant.
PORTUGAL : Aires Rodrigues, secrétaire national du POUS.
ROUMANIE : Marian Tudor, Association pour l’émancipation des travailleurs (AEM). SERBIE : Djuro Velickovic, Syndicat de l’entreprise d’électricité EPS ; Pavlusko Imsirovic, Alliance politique ouvrière.
SUÈDE : Jan-Erik Gustafsson,Mouvement populaire « Non à l’UE »
(à titre personnel) ; Eva Jonson, LSR/ Mouvement populaire « Non à l’UE » (à titre personnel).
SUISSE : Michel Gindrat, SSP, PS.
TCHÉQUIE-SLOVAQUIE : Petr Schnur,
SCSB.EIT ; Jan Priban, SCSB.EIT.
TURQUIE : Mehmet Cemil Ozansü, Parti ouvrier unifié de Turquie.

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