Réunion ouverte POI


Réunion du CNRR local d'Antibes/Valbonne
Régulièrement à 12h15 à Garbejaire Valbonne
Réunion du POI 06 sur la situation politique et sociale
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samedi 19 juin 2010

Vive les ouvriers chinois !

Editorial de Daniel Gluckstein
Secrétaire National du POI
Extrait du journal Informations Ouvrières

Est-ce la fin du « miracle » ?
D’un côté, les dirigeants du
Parti communiste chinois : se
défiant de la classe ouvrière,
ils ont interdit le droit à l’organisation
syndicale indépendante, retiré
le droit de grève de la Constitution ; et
depuis près de trente ans, ils ouvrent le
pays à la « modernisation » capitaliste.
De l’autre côté, les multinationales,
avides de tirer profit de ces conditions
exceptionnelles de surexploitation.
Né de cette alliance, le « miracle chinois
» arracha des millions de jeunes paysans
de leurs villages pour les transférer,
privés de tout droit, à des milliers de kilomètres
de chez eux.
Ce « miracle » accéléra les délocalisations
— notamment d’Europe et d’Amérique
du Nord —, les travailleurs de ces pays
étant sommés de renoncer à leurs « privilèges
exorbitants ». Mais les lois de la lutte
de classe sont incontournables. Durant cette
période, n’a cessé de mûrir en profondeur
parmi ces jeunes ouvriers chinois la cons -
cience du caractère intolérable des conditions
d’exploitation qui leur étaient imposées.
Les grèves se sont multipliées, par
dizaines de milliers chaque année.
Le 17 mai dernier, la grève commence
dans l’usine Honda de la ville de Foshan
(1 800 salariés), les travailleurs établissant
en assemblée générale une plate-forme de
108 revendications et élisant 30 délégués.
Le 23 mai, deux délégués sont licenciés.
Les travailleurs se rassemblent sur le
terrain de basket-ball en chantant L’Internationale.
La grève s’élargit. La plate-forme
est concentrée en quatre revendications
essentielles : augmentation de salaires de
800 yuans, primes d’ancienneté, réintégration
des travailleurs licenciés, réorganisation
du syndicat avec élection de la
direction.
Le 31 mai, après avoir été physiquement
agressés par le syndicat officiel, les
travailleurs diffusent une lettre ouverte
dénonçant les « soi-disant syndicalistes »
qui usent de violence « au lieu de défendre
les intérêts collectifs des travailleurs ».
Le 5 juin, contrainte de négocier avec
les délégués élus, la direction cède sur des
augmentations de 500 à 634 yuans (de 32,5
à 70,2 %). Reprenant le travail, les délégués
ouvriers précisent que « pour plusieurs
d’entre eux, la principale préoccupation
reste la réorganisation du syndicat » sur la
base de délégués élus et « qu’ils continueront
à agir pour l’obtenir ».
Dans leur adresse diffusée quelques jours
plus tôt, ils précisent : « Nous ne nous battons
pas simplement pour les droits des 1 800
ouvriers de Honda, mais pour celui des travailleurs
de toute la Chine. » En réalité : pour
les droits des travailleurs du monde entier.
Naguère enthousiaste au sujet du prétendu
miracle chinois, le Financial Timess’inquiète :
« La montée en force des augmentations de
salaires en Chine menace le recours à une
main-d’oeuvre bon marché. »
Cette grève marque un tournant dans
la lutte de classe en Chine. Se battant pour
les salaires et pour le droit à l’organisation
syndicale indépendante, la classe ouvrière
chinoise prend en main son destin et celui
de toute la société. Y compris la préservation
de la propriété sociale établie en 1949.
Ce combat pour l’indépendance des
organisations ouvrières et contre le syndicalisme
intégré est au centre de la préparation
de la conférence mondiale ouverte
qui se tiendra à Alger en novembre prochain.
Sollicitée par les travailleurs chinois, l’Entente
internationale des travailleurs et des
peuples répond présent à leur demande
d’une campagne internationale de soutien :
réintégration des délégués licenciés ! Augmentation
générale des salaires ! Droit des
travailleurs à organiser eux-mêmes librement
leurs syndicats !

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