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samedi 19 juin 2010

La manifestation du 15 juin à Paris contre la réforme des retraites

70 000 travailleurs ont manifesté le 15 juin à Paris, à l’appel de la confédération Force ouvrière, pour le retrait du projet gouvernemental sur les retraites
De République à Nation, un cri a uni tous les manifestants : “Retrait !”

Reportage de Laurence Fayard
et Albert Dal Pozzolo
Texte extrait du journal Informations Ouvrières.

Un immense cortège a rempli les Grands
Boulevards de la place de la République à la
place de la Nation. Un flot de manifestants
défilant sous des milliers de banderoles de
leurs unions départementales et de leurs
syndicats. Ils sont venus en trains et en bus
de toute la France, comme les 800 salariés
de Moselle ou les 1 200 employés territoriaux
de Marseille. Pour un syndiqué : « On montre
qu’on est un syndicat à part entière. » Le système
de retraites, ils y tiennent tous, qu’ils
soient du public ou du privé. « Ce que je n’admets
pas, dit un manifestant, c’est qu’ils touchent
à tout : à la fonction publique comme
au privé. » Effectivement, dans ce flot de
manifestants, travailleurs du privé comme
fonctionnaires d’Etat ou territoriaux sont au
coude à coude pour défendre leurs systèmes
de retraites et leurs statuts. Une salariée des
territoriaux de Marseille déclare : « On est
1 200, on a mobilisé toutes les écoles de Marseille,
il n’y a aucune cantine ouverte aujourd’hui.
Il n’y a que comme ça qu’on peut faire
bouger le gouvernement, peut-être par une
mobilisation dans la durée. On va persister
jusqu’au bout, parce que, sinon, on va finir
dans la cour avec le déambulateur. Il y en a
marre. »
Ils sont tous révoltés et ne veulent pas de
réforme. Pour un manifestant travaillant
dans la restauration : « Je suis usé, j’ai mérité
ma retraite à l’heure H avec le même nombre
de trimestres cotisés qu’aujourd’hui. » Pour
cet autre, métallo travaillant pour un soustraitant
automobile : « J’ai commencé à
16 ans, je ne veux pas partir ni à 62, 63 ou 65
ans. En plus de la retraite, il y a le problème
de l’emploi : on était 500 en 2006 pour passer
à 200 aujourd’hui. »
LES OBSTACLES À L’UNITÉ PEUVENT ÊTRE LEVÉS
« On se bat pour le retrait, je n’ai pas envie
d’aller jusqu’à 65 ans », dit un autre manifestant.
Ce sentiment est clairement partagé
par tous. Tous savent que, le lendemain, le
gouvernement va présenter son projet de
loi. Alors, comment faire ? Faire la grève pour
le retrait du plan est dans toutes les têtes :
« Il faudrait un mouvement fort et qui dure,
sinon on accompagne le gouvernement jusqu’au
vote de la loi. » « A Marseille, on est prêt
à s’arrêter généralement, plutôt que de faire
des journées d’action. » « On se battra jusqu’au
bout », martèlent des manifestants.
Enfin, un salarié de l’hôpital de Niort souligne
: « L’exigence de retrait du projet du gouvernement,
c’est ce qui peut être un facteur
d’unité et de force pour faire plier et bloquer
le gouvernement. Il y a une exigence d’unité
des salariés qui doit être prise en compte par
toutes les directions syndicales, afin que l’action
commune pour le retrait du plan soit ef -
fective. Si les organisations syndicales sont
unies, on peut les faire plier. Parce que demain,
c’est la Sécurité sociale, c’est le début d’un processus
destructeur qui va s’amplifier si jamais
on ne les bloque pas avant. »
Un manifestant fait remarquer : « Il vaut
mieux discuter avec la CGT qu’avec le gouvernement.
Il a deux CGT : celle du terrain,
avec qui on est d’accord, et celle de Bernard
Thibault. »
Effectivement, les obstacles à l’unité peuvent
être levés, car chez les syndiqués, chez
les travailleurs, la volonté existe de les surmonter
: « L’unité à la base avec la CGT, c’est
pas compliqué à partir du moment où l’on
se bat pour le retrait », explique une infirmière.
Pour preuve, ce que dit cet ouvrier
hospitalier de l’AP-HP, militant de la CGT :
« Je me retrouve tout à fait dans les mots
d’ordre de FO : retrait du projet de réforme
des retraites. Actuellement, on parle beaucoup
des 60 ans, pour moi, c’est une revendication
tellement partielle qu’elle entache
d’irrégularité la véritable revendication. Si
on ne rajoute pas l’arrêt de la rallonge des
annuités, ce n’est plus une véritable revendication.
Le 24 juin, il y a une manifestation
qui, malheureusement, se fait avec la CFDT,
je ne me retrouve pas dans l’appel. Pour moi,
le mot d’ordre de retrait du projet de réformes
des retraites englobe tout. »
Et puis, c’est le souci permanent de s’unir
sur des revendications claires : « On ne veut
Photos Informations ouvrières
Dans la manifestation du 15 juin, à Paris.
pas que l’augmentation du nombre d’annuités
passe. Le maintien des 60 ans va
de pair avec une durée de cotisation qui
n’augmente pas. »
C’est une revendication forte, à tel point
qu’un travailleur d’Aéroports de Paris
s’exclame : « Comment Chérèque peutil
accepter l’augmentation de la durée
de cotisation ? Dans mes pires cauchemars,
je n’aurais pas pu imaginer cela ! »
Encore une fois, ce qui unit c’est : une
durée de cotisation qui n’augmente pas,
le maintien des 60 ans et du Code des
pensions civiles et militaires, autrement
dit le retrait du plan du gouvernement.
C’est ce qu’affirme ce salarié de la chimie
dans le Nord : « Aujourd’hui, c’est
pour moi une des premières batailles, il
y en aura d’autres. Ce n’est pas très lisible
pour un salarié de comprendre que les
organisations syndicales ne soient pas
unies. Maintenant, c’est à nous, responsables
syndicaux dans les entreprises,
d’expliquer pourquoi il y a des différences.
Nos collègues de la CFDT ont un
problème d’arithmétique, tant qu’ils ne
l’auront pas résolu, ça va être difficile
de trouver des bases communes. Non à
l’allongement de la durée de cotisation,
c’est la revendication de base. Je crois
qu’on va se retrouver un peu dans le même
esprit qu’avec le CPE, c’est-à-dire qu’il
va falloir se battre maintenant pour le
retrait pur et simple de la loi, ça pourrait
faire un mot d’ordre commun. »
Cette parole de manifestant résume
bien les enjeux. ■

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