Réunion ouverte POI


Réunion du CNRR local d'Antibes/Valbonne
Régulièrement à 12h15 à Garbejaire Valbonne
Réunion du POI 06 sur la situation politique et sociale
Prochaines réunions : Nous contacter poiam@orange.fr

samedi 19 juin 2010

Des syndicalistes grecs participeront à la conférence ouvrière d’urgence à Berlin

Ce sont des milliers de voix qui
reprennent à pleins poumons les mots
d’ordre au fur et à mesure que les manifestants
déferlent, ce jeudi 20 mai 2010,
à Athè nes, sur la place Syntagma, face au
Parlement. Un manifestant nous explique :
« Il y a moins de monde dans la manifestation
que le 5 mai dernier, mais la
grève est tout aussi massivement suivie,
voire plus encore que le 5. Tous les bus
de la capitale, qui roulaient le 5 mai, sont
en grève ce matin. Mais le gouvernement
a utilisé et manipulé le drame de la mort
de trois employés de banque dans l’incendie
de leur agence (dû probablement
à une provocation) pour faire pression sur
les syndicats pour qu’ils mobilisent moins
pour la manifestation. » Et à nouveau, la
fraction syndicale du Parti communiste
grec, PAME, a convoqué son propre
rassemblement, distinct de celui appelé
par les syndicats, auquel ont participé
plusieurs milliers de travailleurs.
Il n’empêche : c’est une véritable
marée hu maine qui, déferlant des boulevards,
se masse devant le Parlement cerné
par les forces anti-émeutes de la police.
Dans le cortège de la fédération des enseignants
(OLME), les mots d’ordre sont repris
en boucle par les milliers de grévistes qui
arborent la casquette du syndicat.
Le cortège s’arrête longuement devant
l’hôtel Grande-Bretagne, un des hôtels les
plus lu xueux de la capitale, où sont logés
certaines des délégations « d’experts »
des institutions internationales (FMI, Union
européenne). Et les mots d’ordre pour en
finir avec le plan Pa pandréou, pour l’expulsion
du FMI et de l’Union européenne,
reprennent de plus belle.
Pour Ilias Vrettakos, vice-président
de la confédération des fonctionnaires
ADEDY (qui appelait à la grève générale
avec la centrale syndicale du secteur privé,
GSEE), « ADEDY a appelé à la grève contre
le plan Papandréou qui vient d’être voté
par les députés, mais aussi contre la
réforme des retraites que le gouvernement
est en train de préparer. Cette
réforme envisage d’allonger la durée de
cotisation (de 35 an nuités à 40) et de faire
passer l’âge moyen de départ à la retraite
de 61,5 à 63,5 ans. On sait que l’objectif
est d’aller jusqu’à 67 ans et de diminuer
le montant des pensions de 30 à 40 %.
Jusqu’à présent, les mesures du gouvernement
n’ont touché que les fonctionnaires.
Mais ces mesures vont être
étendues au secteur privé en septembre.
L’accord passé entre le FMI et le gouvernement
prévoit : la suppression du salaire
minimum ; la suppression de l’“encadrement”
des licenciements ; la diminution
des indemnités de licenciements ; la suppression
des 13e et 14e mois de salaire au
nom de la compétitivité ; la diminution
des salaires. »
A ce stade, cependant, les dirigeants
des deux confédérations syndicales n’ont
pas fixé de nouvelle journée de grève.
Certains militants ouvriers se sont même
étonnés que la seule initiative annoncée
à ce jour par les directions d’ADEDY et de
GSEE soit la convocation d’une manifestation
le samedi 29 mai — sans appel à la grève.
Or c’est précisément le jour même
où la Grèce était paralysée par la grève
générale que la Commission européenne
a réclamé du gouvernement grec des
mesures supplémentaires sur le projet de
réforme des retraites qui doit être
prochainement discuté au Parlement.
La Commission, dans une lettre
envoyée le 20 mai, demande que la
contre-réforme soit appliquée dans son
ensemble « à partir de 2015 et non
2018 », comme le prévoyait initialement
le projet. La Commission réclame aussi de
fixer strictement une retraite complète
après 40 ans de cotisation contre 35 ans
actuellement, ainsi que des mesures
excluant toute retraite pour les femmes
avant 50 ans.
Les autorités européennes demandent
par ail leurs la liquidation immédiate
des pensions versées à vie aux jeunes
filles dont la mère est décédée avant leurs
26 ans, le regroupement des caisses de
retraite avec la mise en place rapide de
trois caisses pour l’ensemble des professions.
Une mission de la Commission européenne,
de la Banque centrale européenne
et du FMI doit arriver à Athènes pour
« contrôler » la mise en oeuvre de ce plan.
Dans ce contexte, le gouvernement
du PASOK (parti membre de l’Internationale
socialiste), qui ne cesse d’en
appeler à la « responsabilité » des
dirigeants syndicaux (les appelant à
rennoncer à la grève et au mot d’ordre de
retrait du plan de rigueur qu’il a fait voter
sur injonction de l’Union européenne et
du FMI), est confronté à de premiers
éléments de crise in terne. Trois députés
du PASOK, Yiannis Dimaras, Sofia Sakorafa
et Vassilis Economou, ont refusé de
voter le plan au Parlement le 5 mai. Pendant
la procédure de décompte des voix
au Parlement, son président, Philippe
Petsalnicos, a lu depuis la tribune une lettre
du président du PASOK, Georges Papandréou,
an nonçant à ces trois députés qu’ils
étaient exclus du groupe parlementaire
du PASOK. Sofia Sakarofa, qui a refusé de
démissionner, a déclaré que « ces mesures
sont socialement injustes et qu’elles
frappent seulement et encore une fois les
travailleurs ».
Face à l’exigence « d’union sacrée »
martelée par le gouvernement Papandréou
et ses maî tres du FMI et de l’Union
européenne, les travailleurs grecs ont une
nouvelle fois fait la démonstration qu’ils
n’attendent des organisations qui parlent
en leur nom aucune acceptation du plan
de rigueur.
Christel Keiser ; Dominique Ferré.
Extrait du Journal Informations
ouvrières (France).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire