• Mardi 7 septembre au soir, les 4 secrétaires nationaux du POI publient un communiqué affirmant :
« Au soir du 7 septembre, exceptionnel, pour l’immense majorité des manifestants, les
choses sont claires : personne n’a reçu mandat pour entrer dans le jeu grossier de
Sarkozy. »
Ce communiqué est diffusé à des dizaines de milliers d’exemplaires dans tout le pays.
• Mercredi 8 septembre, Informations ouvrières rend compte de la journée du 7 septembre :
« Tandis que des millions sont dans la rue, Sarkozy déclare maintenir son projet, se dit prêt à « négocier aux marges ». Des millions de manifestants n’ont pas donné mandat pour amender le projet de loi. Ni amendable, ni négociable. Retrait. »
• Jeudi 9 septembre : Le POI estime devoir — à la demande de ses adhérents et de nombreux travailleurs de toutes tendances — faire connaître des informations en sa possession, afin de contribuer sur le plan qui est le sien au débat en cours dans la classe ouvrière dans le combat pour arracher le retrait du projet de loi Woerth-Sarkozy.
• Samedi 11 septembre, le Bureau national du POI se réunira. Il discutera de cette situation et exposera publiquement ses conclusions politiques.
Le 8 septembre dans l’après-midi, les
organisations syndicales CFDT, CFE/CGC,
CFTC, CGT, FSU, UNSA ont adopté un
communiqué commun dans lequel on peut lire :
« Réunies le 8 septembre 2010 elles décident de
poursuivre et d’amplifier le processus de
mobilisation pour obtenir des mesures justes et
efficaces afin d’assurer la pérennité du système
de retraites par répartition. »
Ce communiqué appelle à « une journée forte
d’initiatives et d’interpellations » le 15
septembre et à « une grande journée de grèves et
de manifestations » le 23 septembre.
Le contenu de ce communiqué commun avait été
donné le matin même par Eric Aubin,
responsable des retraites à la CGT, dans une
interview à l’Express : « Aujourd’hui 8
septembre, le président de la République réunit
François Fillon, Eric Woerth et Georges Tron
pour discuter de la réforme. On voit que les
choses bougent. »
Suite au communiqué commun, Nadine Prigent,
autre responsable de la CGT, déclare que ces
initiatives visent à obtenir « des modifications
substantielles du texte gouvernemental ».
Chérèque, de son côté, déclare : « On est en train
de faire bouger les lignes. On est train de faire
douter y compris les personnes de bonne volonté
de la majorité. (…) Je ne comprends pas que le
gouvernement ne soit pas capable de lui tendre
la main qu’on lui tend. »
Force ouvrière et Solidaires ne sont pas
signataires du communiqué commun.
Dans une circulaire, Jean-Claude Mailly
explique à propos de la réunion des
organisations syndicales : « Nous avons formulé
notre exigence de retrait, ce qui a été refusé. La
discussion a surtout porté sur la date de la
journée d’action. L’Assemblée nationale votant
le 15, nous étions partisans de mobiliser ce jour,
ainsi que la FSU et SUD. Mais … la CGT et la
CFDT ont objecté qu’il serait difficile de
mobiliser au même niveau que le 7. La date du
23 septembre a finalement été retenue.
Incontestablement, avec leur communiqué
commun, Thibault et Chérèque vise à semer le
désarroi parmi les travailleurs et cela peut peser.
Cependant, dès le 8 septembre en soirée et le 9,
dans de nombreuses réunions de la CGT, le
communiqué commun a soulevé une vague de
protestations.
Ainsi, à l’issue d’une assemblée de militants
dans le Val-de-Marne, l’Union départementale
CGT publie un communiqué : « Concernant le
15 septembre jour du vote », l’UD
considère « après en avoir débattu [qu’] une
manifestation en direction de l’Assemblée
nationale est indispensable pour faire entendre
aux représentants de la République la voix de
ceux qui rejettent le projet de réforme des
retraites gouvernemental. »
Et « appelle l’ensemble des salariés actifs,
retraités, privés d’emploi…, à amplifier la
mobilisation pour le retrait du projet Sarkozy. »
La réunion fut l’occasion d’un âpre débat. Un
militant exprime le sentiment de tous : « Je suis
en colère ! Le 23 c’est trop tard. Une
mobilisation symbolique le 15 c’est insuffisant.
Pour moi, la CGT s’est une fois de plus couchée
devant la CFDT. J’en ai plus qu’assez de cette
politique d’alignement systématique sur la
CFDT. La CGT a suffisamment de poids pour
entraîner la FSU sur ses positions, elle aurait dû
faire l’unité avec FO et SUD. »
Le même vent de révolte s’est exprimé dans une
réunion analogue à Paris.
Dans la journée du 9, de nombreuses
instances ont pris position pour manifester le 15
à l’Assemblée nationale. Ainsi, le syndicat CGT
Energie à Paris « afin d’obtenir, comme
l’expriment nos syndiqués, le retrait total de la
loi contre les retraites, la mobilisation doit
s’amplifier. La Commission exécutive du
syndicat CGT Energie Paris exprime son total
désaccord avec les propositions de
l’interfédérale d’une journée d’initiative le 15
septembre et d’une nouvelle grève le 23, soit 8
jours après le vote de la loi au Parlement. Notre
CE exige que la CGT appelle dès le 15
septembre, jour du vote de la loi, dans l’unité la
plus large, à une grève et à une manifestation
centrale vers l’Assemblée nationale. »
D’autres instances ont pris position dans le
même sens tant dans la région parisienne qu’en
province. Ainsi le syndicat CGT PTT d’Eure et
Loir déclare : « Ce projet de loi n’est ni
amendable ni négociable, ceci est absent de la
déclaration syndicale du 8 septembre. Nous le
regrettons, et demandons que ce soit clairement
affirmé par notre confédération (des dizaines
d’UD et des milliers de syndicats de la CGT le
demandent). Le projet de loi passe à l’Assemblée
nationale le 15 septembre. Nous demandons
qu’il y ait appel à la grève nationale
interprofessionnelle et à manifester le 15 dans
les départements et à l’Assemblée nationale.
Cela suffit que Chérèque mène la barque. »
Le conseil national du Parti socialiste
déclare : « Les François sont parfaitement prêts
à faire des efforts. Beaucoup d’entre eux sont
disposés à travailler plus longtemps, compte
tenu de l’allongement de l’espérance de vie ;
mais à condition que les efforts soient justes,
partagés équitablement et utiles. »
Le PS « mènera le combat au Parlement contre
ces mesures iniques et y portera ses propres
propositions. » Martine Aubry déclare :
« Partout en Europe il y a eu un débat national
et pratiquement un consensus dans tous les
pays. »
Les députés du PCF et du Parti de Gauche
dénoncent également un « passage en force » :
« On n’a pas le temps de discuter les
amendements. On essaie de passer en force à
l’Assemblée nationale. C’est inacceptable. Nous
allons nous battre pour qu’il y ait un peu de
démocratie dans cette enceinte », déclare Marie-
George Buffet.
Et pendant ce temps-là, François Baroin
annonce que l’Etat entend ramener son déficit de
152 milliards à 100 milliards d’euros. Il qualifie
« d’intangible » l’objectif du gouvernement de
ramener son déficit public tel que défini par
l’Union européenne, Etat, Sécurité sociale et
collectivités locales, à 6% du PIB.
Cela pendant que la crise de l’Etat se
poursuit. Ce jeudi 8 au matin, le siège de l’UMP
a été perquisitionné…
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