Nous, 330 délégués, venus de 55 départements, nous avons repris à notre compte la proposition faite par le Parti ouvrier indépendant. Nous nous sommes réunis ce 11 décembre en « Conférence nationale de délégués pour l’unité ouvrière pour arrêter le bras destructeur du gouvernement ».
Au moment où Fillon annonce, au nom du gouvernement français, un plan de contre-réformes digne des programmes d’austérité annoncés dans toute l’Europe ; au moment où s’impose la nécessité de dresser toutes les forces de la classe ouvrière et de la jeunesse face à cette politique, nous faisons le constat suivant :
• A plus de huit reprises, en septembre et octobre, et par millions, les travailleurs de tout le pays se sont mis en grève et ont manifesté pour le retrait de la contreréforme des retraites.
• Cette mobilisation d’une ampleur considérable a été au bord de faire basculer le pays dans une grève jusqu’au retrait. Si elle n’a pas abouti, c’est d’abord en raison du refus de la direction de l’intersyndicale — appuyée par les partis de gauche — de reprendre le mot d’ordre du retrait et d’appeler à la grève jusqu’au retrait.
• Si le gouvernement est parvenu à imposer sa contre-réforme, nous, travailleurs, militants et responsables syndicaux et jeunes avons fait la démonstration de notre capacité de combat et de notre volonté de résistance et de mobilisation, nous refusons de renoncer.
Nous savons que la contre-réforme des retraites constitue le premier acte d’un plan de rigueur et de contre-réformes sans précédent que le gouvernement Sarkozy veut imposer au peuple au nom des déficits publics.
Nous affirmons : pas question d’accepter le chantage à l’inéluctable « nécessité » de la réduction des déficits publics, chantage orchestré par le FMI et l’Union européenne au nom d’un prétendu « intérêt » général.
Pas question d’accepter les plans d’une violence inouïe qui frappent de plein fouet l’Irlande, le Portugal, la Grèce... et nous menacent tous. Rien ne doit être sacrifié aux exigences du paiement de la dette, qui n’a qu’une origine : le renflouement des patrons, banquiers, capitalistes et spéculateurs, et qui n’a qu’une fonction : garantir au capital financier des profits gigantesques, au prix d’une exploitation débridée des travailleurs, du démantèlement de tous les services publics, abandonnant des territoires entiers au chaos.
Nous refusons de nous plier à la « nécessaire réduction des déficits publics », prônée par le communiqué de l’intersyndicale du 29 novembre correspondant aux souhaits du Premier ministre Fillon, qui représente le franchissement d’un pas dans la voie du « consensus » pour accompagner les contre-réformes et les plans de rigueur.
Nous affirmons : mettre le doigt dans l’engrenage d’un consensus sur la base de la « nécessaire réduction des déficits publics » qui commande le démantèlement immédiat de la Sécurité sociale, des hôpitaux, de tout le système scolaire, des services de l’Equipement… est un piège mortel pour la classe ouvrière et ses organisations.
Nous prenons l’engagement — partout, dans les villes, les départements, dans les secteurs professionnels— d’organiser la liaison politique permanente entre militants de toutes affiliations syndicales et politiques pour faire triompher l’unité pour dire : « Non au chantage de la dette, non au consensus pour la “nécessaire réduction des déficits publics”, unité pour le rejet des contre-réformes et des plans de rigueur ».
Une unité qui ne peut se fonder que sur l’affirmation d’une indépendance totale à l’égard des diktats de l’Union européenne et du FMI. Cela exige l’indépendance des organisations de classe, ce qui suppose que soit abrogée la loi du 20 août 2008 de destruction des organisations syndicales. Nous affirmons : pas une conquête, pas un acquis, pas un droit ouvrier, pas un emploi ne peut et ne doit être sacrifié à la prétendue « réduction des déficits publics ». Il est hors de question de renoncer à l’exigence d’abrogation de la loi sur les retraites dont les premiers décrets d’application viennent de tomber.
De grands combats sont devant nous. Nous décidons de nous organiser dans nos villes, nos quartiers, nos secteurs professionnels pour faire triompher, à chaque occasion qui nous sera donnée, l’unité pour la défense, la résistance et la reconquête de tous les droits. Et cela, sans la moindre concession au consensus que l’Union européenne, le Fonds monétaire international et le gouvernement exigent des organisations qui se revendiquent de la classe ouvrière et de la démocratie.
A l’issue de notre discussion et de la lecture des mandats qui ont été portés à notre connaissance, nous décidons de constituer, à partir de la tribune de cette conférence, un « comité de liaison » chargé de poursuivre, de manière organisée, l’échange que nous avons commencé et de resserrer les liens entre nous.
11 décembre 2010 à Issy-les-Moulineaux
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