Lundi 23 novembre, des centaines de réfugiés
ont été violemment expulsés par la police de
la place de la République à Paris. Ils s’y étaient
installés après avoir été chassés quelques
jours plus tôt d’un camp de migrants de Saint-Denis.
Leurs abris de fortune ont été démantelés, leurs occupants
matraqués, gazés, passés à tabac.
Ce lundi 23 novembre la violence d’État s’est abattue
brutalement contre des migrants, contre les manifestants
qui se sont massés place de la République. Des
journalistes, des élus ont été nassés, frappés.
Ce sont les images prises ce 23 novembre qui ont révélé
ces faits révoltants, insupportables. Ces mêmes
images que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin,
veut interdire avec sa loi sur la sécurité globale qui vise
précisément à empêcher les journalistes de filmer l’action
de la police dans les manifestations. Le ministre
de l’Intérieur demande une enquête. Mais les violences
exercées contre les réfugiés, contre les manifestants et
contre les journalistes ce 23 novembre, que sont-elles
sinon l’application par anticipation du projet de loi du
gouvernement de Macron sur la sécurité globale et de
sa loi sur le séparatisme ?
Car c’est bien le gouvernement de Macron qui est
lancé dans une fuite en avant autoritaire. C’est lui qui
vient de faire passer une loi qui détruit l’Université,
l’avenir de centaines de milliers d’étudiants ; une loi
qui prévoit de lourdes amendes et des peines de prison
pour empêcher les assemblées générales dans les facs
et les occupations d’université.
Cette fuite en avant s’inscrit dans la continuité de la
répression d’État qui, depuis deux ans, s’est abattue
contre les Gilets jaunes, contre la jeunesse, contre les
manifestants.
Elle est l’instrument d’un gouvernement qui entend
aller jusqu’au bout de sa politique de destruction au
service exclusif du capital financier. Un gouvernement
qui taille à coups d’ordonnances dans le droit du travail,
qui veut liquider les retraites, la Sécurité sociale, la
santé et l’École publiques et qui finance à coups de
centaines de milliards les plans de licenciements qui
tombent en avalanche. Un gouvernement qui a fermé
7500lits dans les hôpitaux en deux ans, qui a continué
d’en fermer depuis le début de l’épidémie et qui tente
de camoufler cette politique criminelle en décrétant le
confinement.
Il y a une semaine, le mardi 17 novembre, des milliers
ont manifesté et se sont dirigés à Paris en direction
de l’Assemblée nationale, contre la loi de la ministre de
l’Enseignement supérieur et le projet de loi sur la sécurité
globale.
Quatre jours plus tard, le samedi 21 novembre, ils
étaient encore plus nombreux rassemblés dans toutes
les villes du pays.
L’exaspération contre Macron et le gouvernement
monte dans toute la population qui n’en peut plus de
cet état d’urgence sans cesse prolongé, du confinement
qui suspend toutes les libertés et qui est en train de
provoquer un effondrement brutal, dramatique des
conditions d’existence de centaines de milliers de travailleurs
et de jeunes.
Les prises de position, les appels à manifester,
notamment le samedi 28 novembre se multiplient.
Le POI, ses militants y seront
et appellent à y participer en masse.