APPEL DE LA CONFERENCE
DE MOUANS‐SARTOUX
Dans le cadre de l’appel de la conférence nationale de
Puteaux du 5 septembre pour l’unité, pour une marche
unie pour l’interdiction des licenciements, nous nous
sommes réunis ce jour.
Notre rencontre a lieu dans une salle prêtée par la
mairie de Mouans‐Sartoux, une ville où vivent des
centaines de salariés directement menacés par les plans
de licenciements, les restructurations et les
délocalisations imposés par de grands groupes pourtant
largement bénéficiaires.
Nous apprécions ce geste de Monsieur André Aschieri,
Maire de Mouans‐Sartoux. Pour nous, c’est un signe de
solidarité avec les salariés frappés par la crise. Nous
remercions Monsieur le Maire et son conseil municipal.
Aujourd’hui sont présents des travailleurs de 14
entreprises : Schneider, Wipro, Alcatel‐Lucent, Thalès
Alenia Space, Amadeus, Neo Security, Sogeti, GFI,
Sopra, Visteon, Veolia, France Telecom, ADSEA,
ASEICA.
Nous avons reçu un message de soutien d’un médecin
de la Sécurité Sociale.
Des agents de la fonction publique de l’enseignement,
du CNRS et de la commune de Nice, frappés par la
nouvelle loi sur la mobilité qui introduit la possibilité de
licencier des fonctionnaires, sont également présents.
Une large discussion a commencé et se poursuit.
La situation ne fait que s’aggraver et, lundi 26 Octobre,
le Président de l’Observatoire Français des
Conjonctures Economiques a prévenu : « le plus dur est
devant nous », tablant sur un taux de chômage à 10,6 %
de la population active en 2010.
Nous le constatons dans nos entreprises, grandes ou
petites : les plans se succèdent. Ces plans ne visent qu’à
réduire les coûts de production pour améliorer les
marges au bénéfice des actionnaires. La production et
les bureaux d’études partent dans les pays où la main
d’oeuvre est peu chère, surexploitée et faiblement
organisée, principalement en Chine, en Inde, dans les
pays de l’Est et en Afrique du Nord.
C’est un fait : dans notre département aussi, des
centaines d’emplois sont supprimés, les garanties
collectives sont systématiquement remises en cause, le
chômage des jeunes explose (+38,4% en 1 an dans les
Alpes‐Maritimes).
Les seules alternatives que l’on nous propose sont :
• le chômage partiel,
• la négociation de plans sociaux « quatre étoiles »,
• les Contrats de Transition Professionnelle, les
Conventions de Reclassement,
• la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des
Compétences …
Les gouvernements ont trouvé des milliers de milliards
de dollars pour sauver les banquiers, les spéculateurs et
le système financier mondial. Et il ne serait pas possible
de sauver les emplois qui permettent de faire vivre des
millions de familles ?
Faut‐il donc se résigner aux licenciements et aux
délocalisations dans les pays à bas coût, jusqu’à ce
qu’il ne reste quasiment plus rien ? Faut‐il accepter le
délitement du tissu industriel ?
Pour nous, c’est une certitude : si les partis PS, PCF,
NPA, LO, PG, POI décidaient d’appeler à une marche
unie pour l'interdiction des licenciements, s'appuyant
sur les comités pour l'unité qui se sont constitués et qui
se constitueraient dans le pays et sur de nombreuses
prises de position des adhérents de ces partis, des
centaines de milliers de salariés du privé et du public y
répondraient.
Nous constatons que la proposition de marche unie
pour l’interdiction des licenciements fait son chemin.
Notre conférence, à laquelle participent le Parti Ouvrier
Indépendant, le NPA de Cannes‐Grasse et des militants
PCF, en est l’expression.
Mais nous sommes obligés de constater également que
les partis PS, PCF, PG n’ont pas décidé de répondre
positivement à notre appel, malgré les invitations et les
courriers que nous leur avons adressé.
• Dans le journal du PS Le Sud à Gauche, nous
apprenons que Pascale Gérard, militante du PS des
Alpes‐Maritimes et « secrétaire nationale en charge de
la formation professionnelle et de la sécurité sociale
professionnelle », se prononce pour un « pacte social »
entre « l’Etat, les Régions et les partenaires sociaux »
pour « un droit au travail tout au long de la vie », sans
dire un mot des licenciements, du CDI et des garanties
qui y sont attachées dans le Code du Travail et les
Conventions Collectives.
• Le 3ème engagement du programme du PCF propose
« une sécurisation de l’entrée dans l’emploi et des
parcours professionnels ». On y lit notamment que
« Tout‐e salarié‐e licencié‐e pourra bénéficier d’un
« congé de reclassement » amélioré ».
• Le Parti de Gauche se prononce également pour un
« nouveau statut du salarié, fondé sur une sécurité
sociale professionnelle lui garantissant ses droits y
compris en cas de changement d'emploi ou de
chômage ».
Nous posons donc la question à nos collègues du PS,
du PCF et du PG et à leur organisation : est‐il possible
de sécuriser nos parcours professionnels et de garantir
un emploi à chaque jeune sans arrêter la vague de
licenciements et de délocalisations qui déferle sur le
pays, sans interdire les licenciements ?
• Au plan national, diverses organisations appellent à
des « marches régionales chômeurs / précaires /
salariés en lutte / mal‐logés / sans papiers pour l’arrêt
des licenciements et une nouvelle législation sociale qui
rende le droit à l’emploi effectif et soit fondée sur la
continuité des droits : contrat de travail, obligation de
reclassement (…) » et « un revenu décent avec ou sans
emploi ».
Nous partageons cet objectif d’arrêt des licenciements
et nous posons la question : est‐il possible d’arrêter les
licenciements région par région ? En séparant les
« chômeurs, précaires, salariés en lutte … » des autres
travailleurs ?
Nous avons des droits nationaux comme le Code du
Travail et les Conventions Collectives issues des
conquêtes sociales. Faut‐il leur substituer une nouvelle
législation fondée « sur la continuité des droits », c’està‐
dire la « sécurité sociale professionnelle » qui ne ferait
pas la différence entre celui qui est « avec ou sans
emploi » ?
Je m’associe à cet appel :
Nous voulons ouvrir et poursuivre la discussion sur ces
problèmes.
Nous constatons qu’à ce stade, les projets de loi
déposés par le PCF et le PG pour interdire les
licenciements boursiers ont été bloqués à l’Assemblée
Nationale. Or, chacun sait que des centaines de milliers
de salariés vont encore perdre leur emploi dans les
prochains mois. Nous ne pouvons patienter jusqu’aux
prochaines élections. Nous ne pouvons pas plus nous
résigner à négocier les plans de licenciement, à
organiser la compétitivité des entreprises face à la
concurrence des pays à bas coût – c’est‐à‐dire
organiser la perte des emplois et la baisse du coût du
travail en France ‐ en participant aux Etats Généraux
de l’Industrie dans les régions.
Informés de l’appel à un premier rassemblement
devant l’Assemblée Nationale le 28 novembre, issue
des décisions prises par la conférence de Puteaux,
nous décidons :
1‐ de nous joindre au rassemblement du 28 novembre
en cherchant la participation la plus large possible ;
2‐ de lancer une campagne financière pour permettre
la montée sur Paris.
3‐ de constituer un comité de liaison départemental.
Ce comité n’est pas concurrent aux syndicats, il n’a pas
vocation à devenir une organisation, un parti politique,
il ne cherche pas à se transformer en cartel
d’organisations. Ce comité a un objectif : agir pour
l’unité pour mettre un coup d’arrêt aux plans de
licenciements.
4‐ dans la mesure du possible, de constituer des
comités locaux pour l’unité, pour la marche unie pour
l’interdiction des licenciements.
5‐ d’organiser des délégations aux partis PS, PCF, PG,
MRC, NPA, LO, POI pour aller chercher des réponses à
nos questions et les inviter à venir avec nous le 28
novembre.
Adopté à l’unanimité des 37 présents, le 6 Nov. 2009
NOM‐PRENOM ENTREPRISE EMAIL / ADRESSE SOUTIEN FINANCIER SIGNATURE
A retourner à marcheunie06@gmail.com / Chèques à adresser à Bernard Pignault, 280 chemin de Clavel 06 370 Mouans‐Sartoux
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