Près de quarante participants se sont retrouvés pour la conférence départementale, dans une salle aimablement prêtée par la mairie de Mouans Sartoux, vendredi 6 novembre 2009 pour discuter des propositions de la conférence de Puteaux.
Des travailleurs de 14 entreprises du département étaient présents : Schneider, Wipro, Alcatel Lucent, Thalès Alenia Space, Amadeus, Neo Security, Sogeti, GFI, Sopra, Visteon, Veolia, France Telecom, ADSEA, ASEICA. Dans plusieurs de ces entreprises, des plans de licenciements sont en cours ou en projet.
Des agents de la fonction publique de l’enseignement, du CNRS et de la Commune de Nice, frappés par la nouvelle loi sur la mobilité qui introduit la possibilité de licencier des fonctionnaires étaient également présents.
Le PS, PCF, NPA, MRC, POI et le PG ont été invités à participer à la discussion, mais seuls le NPA et le POI ont répondu à l’invitation, le MRC, non disponible, s’est tout de même déclaré ouvert à une rencontre. Des militants du PCF étaient présents. Une discussion très riche s’est ouverte, notamment à propos du slogan « interdiction des licenciements ».
« Doit on utiliser un slogan aussi sec, tel que l’interdiction des licenciements, parce qu’il y a des fois où on ne peut pas faire autrement, cela dépend des entreprises » demandait un participant.
« Je n’ai jamais vu autant de personnes réunies ici, sur un sujet come celui là, est ce que déjà ce n’est pas tout un symbole de notre volonté de nous unir, pour mettre un coup d’arrêt à ces licenciements ? Il y a un mois, 500 salariés de Sophia manifestaient pour dire « non aux licenciements, » je n’avais jamais vu çà» lui répondait un autre salarié.
« Le problème aujourd’hui, c’est la filialisation des boîtes, on externalise des missions, les emplois et les compétences, puis quand certaines filiales sont en difficulté, on s’en débarrasse. Ainsi on met des entreprises en difficulté délibérément depuis des dizaines d’années. » expliquait un salarié de Thalès (600 sous traitants.)
Si les grandes entreprises arrêtaient d’externaliser et de licencier, les petits artisans n’auraient plus de problèmes pour travailler.
Un salarié d’Alcatel Lucent expliquait la mobilisation qui a eu lieu contre les 32 suppressions de postes prévus à SOPHIA, et qui a pour l’instant permis de conserver l’emploi.
D’autres participants indiquaient :
« Ce n’est pas un problème idéologique, l’interdiction des licenciements, quand on voit 600 000 licenciements en quelques mois, sans compter les jeunes qui arrivent sur le marché du travail, les cotisations en moins pour la sécurité sociale…
On ne peut se satisfaire de la réponse d’un dirigeant syndical à la fin du conflit Molex : « On a sauvé l’industrie mais pas l’emploi ».
Comment va-t-on sauver l’industrie de ce pays si on ne sauve pas les emplois ? Le problème est national, c’est au niveau national qu’on trouvera la solution.
« Pour moi la discussion de ce mot d’ordre, interdiction des licenciements, me rappelle la discussion sur le mot d’ordre « retrait de la réforme Darcos », évoquait une enseignante, représentant le POI à cette réunion. On en discutait entre collègues, certains disant : « c’est trop restrictif, «retrait », il faudrait aussi donner des solutions, mais finalement ce qui nous unissait, c’était le retrait, parce que cela qualifiait exactement l’attaque et comment la repousser. Et nous avons obtenu le retrait…jusqu’à aujourd’hui ! »
Rappelant ensuite la campagne du POI (à l’aide d’Informations ouvrières) et les conférences qui se sont tenues depuis fin 2008, elle concluait : « on peut se demander aussi à l’inverse, pourquoi les partis de gauche nationalement, à part le POI, refusent, eux, de dire « interdiction des licenciements et d’appeler à la marche unie…. N’y a-t-il pas un contenu derrière cette obstination à refuser de le dire ?
Nous soutenons de toutes nos forces le rassemblement national du 28 novembre et espérons que les camarades des autres partis appelleront au rassemblement devant l’assemblée nationale ce jour là. »
Le NPA (Cannes- Grasse) intervenait ensuite « L’initiative de la marche unie pour l’interdiction des licenciements est intéressante, le slogan est juste et bon, auparavant à la LCR, on disait « nos vies valent plus que leurs profits » . Il y a aussi d’autres lieux de résistances, est ce que le 28 novembre ne va pas faire un « plouf », ne doit on pas prendre l’initiative avec d’autres ? »
« Je pense finalement que l’interdiction des licenciements est un slogan juste et rassembleur », terminait un salarié de Schneider : « on verra ce qu’on fait après, mais avec ce mot d’ordre, on a déjà regroupé une force, on a cristallisé quelque chose…on nous dira : c’est rudimentaire, les choses sont beaucoup plus complexes…mais on a plus de temps à perdre, parce qu’effectivement, on veut vivre et que d’autres ne veulent pas nous laisser vivre. Alors on a besoin d’action, on y va, on sait pourquoi, c’est un premier pas. Et on redemandera aux autres partis, et on verra bien leurs réponses. Leurs réponses, ou leur absence de réponses, ce sera significatif ».
Après un chaleureux salut du maire de Mouans Sartoux, André Aschieri, qui s’est informé des décisions de la réunion et a expliqué en quelques mots les désastreuses conséquences de la réforme territoriale pour sa commune, la réunion a été saisie d’un projet d’appel qui se conclut ainsi :
1. « Nous joindre au rassemblement du 28 novembre en cherchant la participation la plus large.
2. Lancer une campagne financière pour permettre la montée sur Paris
3. Constituer un comité de liaison départemental…
4. Dans la mesure du possible constituer des comités locaux pour l’unité, pour la marche unie pour l’interdiction des licenciements.
5. Organiser des délégations aux partis PS, PCF, PG, MRC, NPA, POI pour aller chercher des réponses à nos questions et les inviter à venir avec nous le 28 novembre.
Suit un appel à souscription.
Adopté à l’unanimité des 37 présents, le 6 novembre 2009. »
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