Questions à M. André Aschieri, maire de Mouans Sartoux (06)
pour Informations ouvrières
Il faut respecter les élus. Ils sont les mieux placés pour savoir ce qui convient pour la commune. Je suis élu depuis 30 ans, alors je connais le sujet. Aujourd’hui, toute une fronde s’est créée autour de Mouans Sartoux devant le projet d’une métropole d’un million d’habitants dont le grand chef serait évidemment le maire de Nice. Leur ligne générale, c’est toujours plus gros. Estrosi aurait voulu faire passer sous sa coupe tout le département ; il a déjà réussi à entraîner 46 communes sur 163. Si on laisse faire, tout sera absorbé
J’ai créé la première communauté de communes du département. Elle marche tant bien que mal. On veut bien l’étendre à d’autres mais pas si l’on ne sait pas où l’on va. On ne serait plus maître de la situation.
2- N’avez-vous pas fait valoir vos arguments ? Quels sont-ils ? La population s’est-elle exprimée ?
Nous avons consulté la population par un référendum qui a été une très grande réussite puisque 97% de la population a dit non à l’intercommunalité inscrite dans le SDCI. 5 communes de l’arrière pays ont également organisé un référendum et sont parvenues à peu près au même résultat. Cela n’a pas plu et on m’a dit, du côté du Grand Nice , que ce n’était pas un référendum mais une consultation et que j’étais illégitime. Je crois bien au contraire qu’avec 97% de voix, on est totalement légitime.
3- Une délégation d’élus de toutes tendances, conduite par Gérard Schivardi, a été reçue aux ministères de M. Valls et de Mme Lebranchu. On leur a répondu que la loi Sarkozy du 16 décembre 2010 est la loi et qu’il faut l’appliquer. Quelles sont vos réflexions sur cette réponse alors qu’en 2011, les élus ont changé la majorité du Sénat et qu’en 2012 F. Hollande a été élu à la place de N. Sarkozy ?
Il y a en effet quelque-chose de difficilement compréhensible. Les maires des grandes villes pensent à la métropolisation
On a déjà une idée à ce qui se passe avec le conseil général dont notre commune n’arrive plus à percevoir le moindre centime depuis le début 2012.
Dans le Var, Saint-Raphaël et Fréjus sont des grosses communes près du littoral, comme Cannes, Nice ou Antibes dans les Alpes maritimes. Mais là-bas, le préfet a tenu compte des remarques des maires de l’arrière- pays. Ici, on ne nous écoutait pas, on voudrait nous faire porter la dette des grosses communes. L’ancien préfet était l’ancien chef de cabinet d’Estrosi, il ne nous a pas écoutés, il nous a méprisés. Un nouveau préfet est arrivé . On s’est mieux fait entendre.
4- Quel rapport établissez-vous entre ce choix d’appliquer la loi Sarkozy, le projet d’un « acte III de la décentralisation » et la politique d’austérité dictée par Bruxelles ? La constitution de pôles métropolitains et métropole regroupant les compétences des communes et des EPCI. Qu’en pensez-vous ?
Les élections ont bousculé tout le monde. A Mouans Sartoux, on est plutôt favorable à garder le maximum de services en régies. Il faut garder ça, le maire doit rester maître du destin de sa ville . Les communes sont les mieux placées pour garantir à leurs habitants les services publics dont ils ont besoin, les métropoles ne sont pas à la même échelle
L’Acte III n’est pas encore en place. On avait imaginé que le changement serait bénéfique. Pour l’instant, on attend encore…
L’austérité, c’est inquiétant. On sait par exemple que toutes les subventions en provenance de l’Etat vont être diminuées et aujourd’hui, je suis encore dans l’ignorance de ce que va recevoir ma commune pour bâtir son budget.
5- Cette délégation d’élus a lancé à la signature des élus une proposition de loi destinée à rétablir la liberté de choix des communes. Qu’en pensez-vous ?
Je signe tout de suite. Envoyez-moi ce document, je vais l’utiliser et le faire circuler.
6- Près de 200 élus de la Loire ont démissionné dans la Loire pour souligner qu’ils ne sont pas les relais de la politique gouvernementale mais des élus mandatés par la population. Des blocages et de résistances au SDCI sont relevés dans des dizaines de départements. La perspective d’une première réunion est avancée avant le vote de la loi. Vous paraît-elle répondre à la situation ?
C’est fort ! Et c’est courageux parce qu’on n’est jamais sûr d’être réélu. C’est courageux ! Il faut être vraiment certain que ce qui est en jeu correspond vraiment aux vœux de la population. Cela me donne des idées. Quant à la réunion nationale, il m’est difficile de m’engager parce que mon emploi du temps est vraiment surchargé mais je verrai. J’ai des adjoints qui voyagent pour représenter la ville quand c’est nécessaire
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