Communiqué de Gérard Schivardi:
La campagne de propagande du ministre Peillon dans les départements pour tenter de convaincre les maires
des bienfaits de sa loi de refondation de l’école, et de son premier décret sur les rythmes scolaires, se heurte
à une résistance grandissante.
Les tentatives réitérées de dresser les parents et les élus contre les enseignants massivement en grève le 12
février se transforment en leur contraire.
Comme, par exemple dans l’Indre, où le président de l’Association des maires de ce département indique à la
presse ce 28 février que
« 90 % des maires du département refusent d’appliquer la réforme des rythmes
scolaires à la rentrée. »
Comment pourrait-il en être autrement alors que cette réforme vise à transférer les responsabilités de l’Etat et
celle de l’Education nationale sur les communes ? Et ce, au moment où le gouvernement annonce que les
dotations de l’Etat aux collectivités territoriales seront amputées de 4,5 milliards dans les 2 années qui
viennent ?
En réalité, la réforme Peillon vise à faire éclater l’école de la République en la soumettant à la territorialisation
que prépare l’acte III de la décentralisation qui veut en finir avec la République une, indivisible et laïque.
C’est pourquoi le Conseil municipal de Mailhac a délibéré à l’unanimité le 12 février dernier :
- Considérant que le décret transfère sur les communes des responsabilités attribuées à l’Etat par la
constitution française,
- Considérant qu’un tel transfert représente une charge budgétaire très lourde autant qu’indue pour la
commune,
- Considérant que l’organisation de rythmes scolaires prévue par le décret représente un recul concernant
l’égalité devant l’instruction avec la mise en place d’un projet éducatif local différent d’une commune à l’autre
et qui remet en cause :
- la séparation enseignement et périscolaire
- le caractère national de l’école publique
- la gratuité,
- Considérant qu’il ne revient pas aux élus locaux de se substituer à l’Etat concernant l’éducation nationale,
Le conseil municipal, après en avoir délibéré,
- Estime que ce décret ne va pas dans l’intérêt des enfants et qu’il doit être purement et simplement
abandonné,
- S’oppose radicalement au cadre d’un projet éducatif territorial et se prononce sans nuance pour
l’école de la République obligatoire, laïque, gratuite et nationale, garantissant à tous les enfants, où qu’ils
habitent, les mêmes enseignements dispensés par des enseignants dont les qualifications sont pour tous
garantis par les diplômes nationaux(…),
- Décide en conséquence de ne pas mettre en application le décret ministériel sur les rythmes
scolaires (…)
J’appelle tous mes collègues à refuser l’éclatement de l’école laïque et à refuser de mettre en place la
réforme Peillon lors de la prochaine rentrée scolaire.
Mailhac le 28 février 2012
Gérard Schivardi
maire de Mailhac, secrétaire national du POI