Une déclaration du POI:
Le Parti ouvrier indépendant porte à la connaissance de tous l’appel adopté par des militants ouvriers de
toutes tendances réunis ce 24 avril à Paris qui proposent de constituer dans tout le pays des comités pour
l’unité sur le mot d’ordre : « Ne touchez pas à nos retraites ! Aucun consensus avec Sarkozy ! » et de convoquer
desmeetings politiques sur cette orientation.
Cet appel est l’expression d’une volonté politique, qui s’affirme chaque jour avec plus de force : celle de réaliser
l’unité pour imposer la rupture avec toute politique de consensus avec ce gouvernement et ses contreréformes.
Pour le Parti ouvrier indépendant, le combat contre le consensus autour de la contre-réforme des retraites
s’inscrit dans un cadre plus vaste. En effet, dans toute l’Europe, les travailleurs et leurs organisations sont
confrontés à la tentative des gouvernements de les enfermer dans un consensus destiné à imposer les contreréformes.
C’est un fait : l’attaque contre les régimes de retraite est à l’ordre du jour en France mais aussi en Espagne,
au Portugal, en Grande-Bretagne, en Allemagne et aux États-Unis. Dans tous les grands pays capitalistes, les
gouvernements en place veulent récupérer sur les retraites ouvrières lesmilliards engloutis dans la spéculation
et le renflouement des banquiers et capitalistes faillis.
C’est un fait : dans tous les pays de l’Union européenne et d’Amérique du Nord, lesmêmes arguments - démographie,
prétendus déficits - sont brandis pour justifier que l’on allonge le temps de cotisation, que l’on
retarde l’âge de départ à la retraite, que l’on diminue les pensions. En réalité, les gouvernements le reconnaissent
eux-mêmes : la véritablemotivation des attaques contre les retraites c’est de répondre aux exigences
des agences de notation des spéculateurs.
Dans tous ces pays, comme en France, les travailleurs s’interrogent. Combien de temps encore les partis qui
sont issus historiquement dumouvement ouvrier vont-ils prendre la responsabilité des contre-réformes frappant
la classe ouvrière et la population quand ils sont au gouvernement ou quand ils le soutiennent, comme
en Grèce, en Grande-Bretagne, en Espagne ou au Portugal ? Combien de temps encore ces partis quand ils
sont dans l’opposition (comme en France), vont-ils accepter le cadre fixé par l’Union européenne en entrant
dans le prétendu débat sur les prétendus déficits…? Ce qui les conduit tout droit à formuler des propositions
qui au bout du comptemettent en cause les retraites.
Pour autant, le Parti ouvrier indépendant ne saurait renoncer à combattre pour l’unité la plus large contre les
plans destructeurs du gouvernement Sarkozy, unité à laquelle aspire l’immense majorité des travailleurs
comme l’immensemajorité desmilitants de ces partis.
Mais l’unité suppose indépendance vis-à-vis des patrons et du gouvernement. Et c’est à cette indépendance
que lamajorité des travailleurs est attachée. Il est inconcevable pour eux qu’au plan politique, les partis qui
se réclament dumouvement ouvrier légitiment le prétendu « débat » sur les retraites, car c’est aider le gouvernement
à tendre un piège aux organisations syndicales sommées de participer à l’élaboration de la contreréforme.
Voilà pourquoi il est vital d’agir contre lamise en place d’un tel consensus.
Et cela, qu’il s’agisse de la contre-réforme des retraites où d’autres questionsmajeures pour la cause ouvrière
et démocratique.
Pour la masse de la population, il est incompréhensible qu’à la tête des régions et des départements qu’ils
gèrent, les élus de ces partis remettent en cause les services publics, privatisent, alourdissent l’imposition locale,
diminuent les emplois de personnels territoriaux. Autant demesures qu’ils disent condamner lorsqu’il
s’agit de la réforme territoriale du gouvernement Sarkozymais qu’ils appliquent sur le terrain.
Force est de constater qu’en s’opposant à la proposition de réaliser l’unité pour imposer à ce gouvernement
« l’interdiction des licenciements » les élus de ces partis participent de fait - singulièrement au niveau des régions
et des départements - aux plans d’accompagnement de suppression d’emplois.
Le Parti ouvrier indépendant ne prétend pas défendre d’intérêts particuliers, distincts de ceux de toute la
classe ouvrière. Pour nous, il s’agit d’aider au plan politique les travailleurs des villes et des campagnes à forger
eux-mêmes, avec leurs organisations, les conditions du combat uni et victorieux qui fera reculer le gouvernement.
Tel est le sens de la campagne politique engagée contre le consensus sur la question des retraites. Tel est le
sens de la campagne politique engagée contre le consensus sur la réforme territoriale dans l’unité avec des
maires de toutes tendances et de toutes origines. Tel est le sens de la participation du Parti ouvrier indépendant
à la rencontre ouvrière qui se tiendra à Berlin au mois de juin et qui affirmera, contre l’Union européenne
du traité de Maastricht, de l’euro et de la BCE, la nécessité pour les travailleurs d’Europe d’ouvrir la
voie de leur propre survie comme classe contre l’effondrement qui, de laGrèce à l’Islande, s’étend aujourd’hui
à toute l’Europe,menace tous les pays et toutes les économies d’êtremises sous tutelle du Fondsmonétaire
international, de la Banquemondiale et de la Banque centrale européenne.
Constitué en juin 2008, le Parti ouvrier indépendant est un parti de lutte de classe qui combat pour la démocratie
et le socialisme. En cette période difficile pour la classe ouvrière, l’édification d’un parti dédié exclusivement
à la défense de ses intérêts de classe en toute indépendance n’est-elle pas une contribution
nécessaire pour aider l’ensemble des travailleurs à rassembler leurs forces ?
Voilà pourquoi, tout en invitant travailleurs, militants, jeunes, actifs ou retraités, à s’engager sans réserve et
sans condition dans le combat pour l’unité contre le consensus pour sauver les retraites, le POI appelle celles
et ceux qui partagent ses objectifs à rejoindre le combat entrepris pour doter la classe ouvrière de ce pays
d’un parti authentiquement consacré à la seule défense de ses intérêts de classe et à l’aide nécessaire à la
réalisation de sa victoire.
Rejoignez le Parti ouvrier indépendant.
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