Le nouveau gouvernement, représentant 15% des inscrits, s’apprête à prendre
par voie d’ordonnances une série de mesures qui toutes remettent en cause
les conquêtes de la classe ouvrière ainsi que toutes les relations établies dans
ce pays depuis 1945.
Il veut en particulier s’en prendre une nouvelle fois au code du travail en allant
jusqu’au bout de la logique de la loi El Khomri que le gouvernement de M. Valls avait
imposé à coups de 49-3.
L’inversion de la hiérarchie des normes a certes pour objectif d’abaisser le coût
du travail en imposant la négociation au niveau de l’entreprise, c’est-à-dire là où
souvent le rapport de forces est le plus favorable au patron. Elle vise aussi à modifier
fondamentalement le rôle et la place du syndicalisme confédéré en imposant une
forme de « syndicalisme maison».
Par les grèves et les manifestations la classe ouvrière s’est opposée massivement
à ces contre-réformes.
A l’occasion des dernières élections, des millions d’électeurs (notamment les ouvriers,
les employés et les jeunes) se sont saisis de l’abstention et de la candidature
de Jean Luc Mélenchon, pour, sur le terrain électoral, exprimer leur refus de toute
remise en cause des acquis et de leur volonté de poursuivre le combat.
Bien évidemment, les millions de salariés, de jeunes, qui au printemps 2016 ont
fait grève et ont manifesté, comme ceux qui au printemps 2017 se sont exprimé par
leur vote ou par l’abstention massive, ne sont pas d’accord entre eux sur tout. Ils
ont néanmoins un point commun. Ils veulent combattre pour la préservation des
conquêtes sociales et démocratiques, notamment celles de 1936 et de 1945.
Pour s’opposer aux projets du gouvernement qui, comme les précédents, appliquant
servilement les directives européennes, s’apprêtent à porter de nouveaux
coups, il est nécessaire que ces millions de travailleurs etjeunes puissent se regrouper
afin d’organiser la résistance.
C’est dans cet objectif que nous proposons la constitution d’un « Comité National
de Résistance et de Reconquête ».
Il ne s’agit pas de constituer une nouvelle organisation syndicale ou politique. La
démocratie suppose que chacun, travailleur, militant ouvrier, syndicaliste, élu, démocrate,
en fonction de ses convictions, milite activement dans le syndicat ou dans
l’organisation politique de son choix.
Il s’agit sur une question qui nous unifie, la défense des conquêtes sociales et dé-
mocratiques, de réunir ceux qui le souhaitent, afin d’aider à l’organisation du combat.
Paris, le 24 juin 2017,
La tribune de la conférence du 25 mars
Afin de constituer ce comité, nous proposons de nous réunir courant octobre (dates
à préciser).
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