LE POI 06 INFORME:
Ce 10 septembre, la Ministre de l’Education Nationale Najat Vallaud–Belkacem martèle : « oui, la rentrée s’est bien passée ».
Mais bien passée pour qui ?
La réforme des rythmes scolaires s’applique désormais dans l’ensemble des écoles et c’est un désastre.
Sur la Côte d’Azur, des enfants de 3 ans se retrouvent à 30 par classe. Certains, épuisés par une matinée de 3H30 contre 3H auparavant, s’endorment à la cantine.
L’école peut finir à 15H45, comme à Nice par exemple, voire plus tôt dans d’autres communes ! Des classes jusqu’ici réservées à l’instruction et aux apprentissages peuvent désormais être utilisées et chamboulées pour n’importe quelle activité récréative ou de garderie.
Chaque commune a du définir de nouveaux rythmes scolaires pour respecter, nous dit-on, les rythmes biologiques de l’enfant. Comme si le rythme d’un enfant changeait d’une commune à l’autre, voire d’une école à l’autre sur une même commune et même d’un jour à l’autre !
Le cadre national de l’instruction publique est disloqué, favorisant le développement des écoles privées confessionnelles, qui n’ont pas l’obligation d’appliquer cette réforme.
A Nice, le PS réclame que le « Temps d’Accueil Educatif Périscolaire » qui a lieu entre 15H45 et 16H30 et qui sera facturé 15€ par mois et par enfant soit pris en charge par la commune. De même, le PCF demande l’abandon de la facturation.
Mais comment les communes peuvent-elles financer ces activités, sinon en augmentant les impôts, en baissant d’autres dépenses ou en faisant payer les parents ?
Sans aucun doute, il est inadmissible de faire payer les parents.
Mais qui remet en cause dotations de l’Etat aux collectivités locales et le cadre national de l’instruction publique ?
Qui oblige les parents à payer, si ce n’est le Pacte de Responsabilité qui prévoit la baisse de 11 milliards de dotations de l’Etat aux collectivités locales et contre laquelle 10 000 communes ont pris position pour exiger « le réexamen du plan de réduction des dotations de l’Etat (et) la remise à plat des politiques nationales et européennes impactant les budgets des collectivités locales » ?
Qui oblige les parents et les contribuables à payer si ce n’est la loi Peillon de refondation de l’école qui a instauré la territorialisation de l’école, loi votée par la majorité PS, PCF et Vert à l’Assemblée Nationale ?
Dans les Alpes-Maritimes, des syndicats d’enseignant se sont élevés avec raison contre la loi et le décret Peillon/Hamon de réforme des rythmes scolaires.
Par exemple, la CGT indique : « si les mobilisations des enseignants, des personnels territoriaux ou des salariés du secteur associatif, comme celles de nombreux parents d’élèves ont contraint le gouvernement à aménager cette réforme si difficilement applicable, les modifications apportées par le ministère ne changent rien au fond et n’améliorent ni les conditions d’apprentissage des élèves ni les conditions de travail des personnels. »
Pour le SNUDI-Force Ouvrière : « toutes les informations qui nous parviennent indiquent déjà que la rentrée 2014, avec la mise en œuvre à marche forcée des rythmes scolaires, se traduit par une désorganisation des écoles, une dégradation des conditions de travail et une remise en cause généralisée des droits des personnels ! Pour éviter le désastre annoncé, une seule solution : suspension immédiate de la mise en place de la réforme ! Abrogation des décrets Peillon-Hamon ! »
Pour sa part, le SNUipp-FSU 06 demande : « la non-généralisation de la réforme à la rentrée, la suspension de sa mise en œuvre quand il y a désaccord avec la proposition de la mairie, la réécriture du décret et la pérénisation du financement des TAP par l’Etat ».
Mais le financement des activités périscolaires par l’Etat rendrait-il la réforme plus acceptable ? Des négociations mairie par mairie rendraient-elles l’éclatement du cadre national de l’instruction publique plus acceptable ?
Le Parti Ouvrier Indépendant des Alpes-Maritimes vous propose d’en discuter autour du journal Informations Ouvrières, qui apporte chaque semaine témoignages, éclairages et analyses pour le retrait du pacte de responsabilité et de la réforme Peillon, pour la défense de l’école publique républicaine, laïque et gratuite.
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