LETTRE OUVERTE AUX CANDIDATS PS ET FRONT DE GAUCHE
AUX ÉLECTIONS LÉGISLATIVES 2012
SUR LA 6 ième
CIRCONSCRIPTION DES ALPES-MARITIMES
Chers camarades,
Vous êtes candidat(e)s aux législatives dans le département des Alpes-Maritimes et faites
campagne pour le changement. Comment en effet ne pas aspirer au changement alors que ce
pays compte officiellement 11 millions de pauvres, que les services publics sont en
cours de démantèlement et que l’emploi industriel est dévasté ? Pour toutes ces raisons,
une grande partie des Français a voulu se débarrasser de Sarkozy qui incarne, par sa
politique, cette situation désastreuse.
Mais, comme vous le savez, la politique gouvernementale ne vient pas de nulle part : elle est
même en tout point conforme aux exigences de l’Union Européenne qui impose à chaque
État de l’Union Européenne de réduire les déficits publics, de déréglementer le
marché du travail.
Dans les prochaines semaines, François Hollande devra décider s’il ratifie ou non le traité
TSCG, dit « Super-Maastricht ». Rappelons-le : ce traité, signé le 2 mars à Bruxelles par
Sarkozy et Merkel, prévoit d’inscrire la « règle d’or » (c’est-à-dire l’obligation d’austérité),
soit dans la Constitution, soit dans les lois organiques des lois de finances; il prévoit des
sanctions automatiques en cas de non-respect et l’envoi d’émissaires, comme en Grèce,
chargés de faire appliquer les exigences destructrices de Bruxelles. Ce traité prévoit une
obligation de réduction drastique des déficits publics et de la dette qui conduirait, dès
2013, à couper plus de 80 milliards d’euros dans les dépenses publiques (20 % du budget
total de la nation).
En toute logique, il nous semble qu’on aurait été en droit d’attendre des sénateurs
de gauche, majoritaires au Sénat, un vote « contre » le premier volet du traité européen,
le Mécanisme européen de stabilité. Tout le monde le savait, un vote « contre » au Sénat
aurait bloqué Sarkozy, ainsi que le mécanisme instaurant un fonds monétaire européen
sur le modèle du FMI, qui prêtera de l’argent en échange de coupes drastiques dans
les budgets nationaux. Force est de constater qu’un autre choix a été fait par la majorité
des sénateurs PS.
François Hollande a annoncé son intention de renégocier ce traité. Le gouvernement
allemand et les responsables de l’Union européenne ont déjà répondu : « S’il s’agit de
rajouter une annexe qui parle de croissance et d’emploi, nous sommes prêts à le faire; mais
qu’on ne compte pas sur nous pour changer une seule virgule du traité tel qu’il est ». Ainsi,
même « renégocié » ou doté d’une « annexe », le traité TSCG, restera ce qu’il est :
l’instrument d’une dictature qui, au nom d’une dette qui n’est pas celle du peuple et de
déficits publics artificiellement créés, ordonne la destruction de tous les droits et garanties.
Aujourd’hui, nul ne peut l’ignorer : quelle que soit la majorité parlementaire qui sera
issue des législatives, il faudra trancher et ratifier ou non le TSCG.
Nous vous proposons d’en discuter.
Bien sûr, nous ne partageons pas nécessairement les mêmes analyses ni les mêmes points
de vue. Par exemple et sans préjuger de vos avis sur cette question, nous savons que des
camarades de gauche, dans notre département, souhaitent la poursuite du partenariat
public/privé entre les services de pédiatrie de Lenval et de l'Archet sous l'égide d'un
établissement public. Pour notre part, nous demandons l'annulation du GCS, l'arrêt du
partenariat public/privé et le retour des services de pédiatrie au sein de l’hôpital public
avec des personnels sous statut de la Fonction Publique Hospitalière. La discussion doit se
mener.
Mais au-delà des différences sur tel ou tel point, du point de vue même de la
démocratie, qu’y a-t-il de plus urgent que l’unité pour faire barrage à ce traité, l’unité
pour la non ratification du TSCG ? C’est pour oeuvrer à la réalisation de cette unité,
sans préalable ni conditions, que nous nous adressons à vous.
Le secrétariat national du POI a adressé au PS, au PC, au Parti de gauche, la lettre suivante :
« Chers camarades, vous trouverez ci-joint l’appel adopté par le bureau national du
Parti ouvrier indépendant. Nous y faisons la proposition "d’organiser dans l’unité la
plus large une manifestation à Paris contre la ratification du traité de Bruxelles
(à une date qui dépendra du calendrier de ratification, inconnu à ce jour). C’est
pourquoi nous nous adressons largement à tous, aux organisations du mouvement
démocratique, à tous les niveaux comme au plan national." Nous sommes à votre
disposition pour discuter, sous la forme qu’il vous convient, de cette proposition. »
Nous pensons que cette question doit être débattue. Nous proposons de vous rencontrer
pour discuter, le cas échéant, de ce que nous pouvons entreprendre ensemble.
Pour le POI, Paul FAVALE
candidat aux législatives dans la 6ème circonscription des Alpes-Maritimes