Lettre de Gérard Schivardi aux Maires de France.
Nous n’avons pas été élus
pour accompagner la disparition
de nos communes !
Cher(e) collègue,
Le 21 octobre devant des maires d’Eure et Loir, le Président de la République, Nicolas Sarkozy, a fait
une déclaration qui donne tout le contenu de la réforme territoriale : “ Les maires doivent arrêter de
vouloir garder tous les services dont ils disposent et se battre comme des déchaînés pour avoir tout ce qu’ont
leurs voisins. Je vous demande de raisonner avec la claire conscience des déficits que nous avons. ”
Quels déficits ?
Les 145 milliards des déficits de l’Etat pour 2009 ! Comment ne pas s’interroger quand on sait qu’ils
représentent l’équivalent du total des intérêts de la dette et des exonérations sociales et fiscales consenties
par le gouvernement au patronat ?
Disons-le tout net : cette dette n’est pas celle du peuple.
Et c’est pour cette raison que nous ne saurions nous arrêter de nous battre pour garder nos écoles
publiques, nos bureaux de poste, nos hôpitaux, nos gares…
Et n’est-ce pas cela que l’on prétend nous imposer avec la réforme territoriale qui programme la disparition
de nos communes dans l’intercommunalité forcée ainsi que la dilution de nos départements.
Que reste-t-il de la démocratie si le budget de la nation est d’abord mis au service de cette dette publique?
Le seul poste à ne pas être bloqué, voire réduit dans le budget 2011, c’est celui des intérêts de la dette
qui passe de 42 à 45 milliards d’euros !
C’est avec les mêmes arguments qu’on vient de nous imposer la loi Sarkozy-Fillon sur les retraites.
Pourtant nous étions des millions dans la rue
pour son retrait, et personne ne peut nier que
nous représentions l’immense majorité du peuple.
Notre volonté s’est heurtée à un consensus sur la prétendue “ nécessité ” d’une réforme, encore au nom
de la dette publique ! Des dirigeants de partis de gauche en sont ainsi arrivés à se prononcer pour un
allongement de la durée de cotisation, se refusant à demander le retrait du plan gouvernemental en nous
renvoyant à 2012.
Et maintenant, les préfets veulent nous imposer
d’appliquer nous-mêmes la réforme territoriale.
Dans mon département de l’Aude, Madame le Préfet a déclaré : “ J’ai indiqué la marche à suivre : passer
d’une trentaine de communautés de communes à une dizaine, je laisse le soin aux élus de faire les choix les
plus pertinents qui soient. ”
Autrement dit, nous devrions mettre nous-mêmes en place l’intercommunalité forcée qui va dissoudre
nos communes dans les métropoles, absorbant petites communautés de communes et même départements,
augmenter massivement les impôts et transformer nos conseils municipaux en chambres
d’enregistrement des EPCI, se parant du suffrage universel pour imposer leurs décisions !
Est-ce le rôle du Conseil général de l’Aude, à majorité de gauche, de réunir, comme il l’a fait, les maires
pour leur demander de fusionner les communautés de communes, de reporter sur la population les
charges non compensées par l’Etat en augmentant les impôts, en réduisant le nombre de
personnels TOS dans les collèges, ou en supprimant les subventions aux communes ?
A quoi servent alors les protestations contre la réforme et le désengagement de l’Etat, dictés par l’Union
européenne et appliqués par un gouvernement UMP pourtant en pleine crise.
Pour notre part, nous ne cesserons d’agir pour :
• le refus de l’intercommunalité forcée et le retour à la libre administration
des communes avec les moyens financiers de l’exercer ;
• le rétablissement des subventions départementales aux communes
• aucune augmentation d’impôts, aucune suppression de service ;
• l’abrogation de la réforme territoriale ;
• la défense de la République, une, indivisible et laïque.
Avec mes sentiments républicains les meilleurs.
Gérard Schivardi
Maire de Mailhac
Secrétaire national du POI
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