Chers camarades,
Comme vous le savez, notre journal Informations ouvrières ouvre régulièrement ses colonnes à des contributions et interviews de militants ouvriers, d’origines et de points de vue différents mais qui contribuent tous ainsi au débat en cours au sein du mouvement ouvrier, dont notre journal rend compte.
Une nouvelle situation est en train de s’ouvrir dans notre pays. Au lendemain des élections départementales et à la veille du 9 avril, Valls et Macron persévèrent et annoncent : « On continue et on accélère. »
Cette nouvelle situation soulève une série de questions au sein du mouvement ouvrier.
C’est la raison pour laquelle le journal Informations ouvrières propose à tous les militants qui le désirent, de s’associer à la préparation d’une large assemblée-débat nationale, qui se tiendrait à Paris le 6 juin.
Une série de questions sont déjà soulevées par de nombreux militants : comment, dans la situation actuelle,
défendre les droits des travailleurs ? Quelle voie le gouvernement Hollande-Valls, qui annonce qu’il va amplifier les « contre-réformes », laisse-t-il aux travailleurs pour se faire entendre ? Quelle issue et quelle perspective dans cette situation pour la classe ouvrière ? La question du rôle de l’Union européenne ; la défense de l’indépendance des organisations face aux tentatives de les associer aux contre-réformes..
Et bien d’autres questions encore, car cette liste ne prétend pas limiter le large débat que toute la situation appelle.
L’objectif du journal Informations ouvrières, conformément aux traditions du mouvement ouvrier, est que la discussion soit organisée, pour permettre l’expression libre de points de vue différents, et afin qu’une série de propositions sortent de ces échanges.
Pour donner tout son espace à cette discussion, le journal Informations ouvrières proposera dans chacun de ses numéros une tribune de préparation de cette assemblée-débat, dans laquelle nous publierons les contributions et points de vue de chacun.
Cette tribune régulière de discussion culminera donc le 6 juin dans une assemblée-débat, au cours de laquelle la discussion publique sera conduite, à partir d’une tribune de militants et de responsables, avec plusieurs centaines de militants.
Nous sollicitons donc vos propositions, votre inscription dans cette discussion.
Recevez, chers camarades, nos salutations militantes et fraternelles,
Lucien GAUTHIER
Rédacteur en chef d’Informations ouvrières
Réunion ouverte POI
Réunion du CNRR local d'Antibes/Valbonne
Régulièrement à 12h15 à Garbejaire Valbonne
Réunion du POI 06 sur la situation politique et sociale
Prochaines réunions : Nous contacter poiam@orange.fr
Prochaines réunions : Nous contacter poiam@orange.fr
dimanche 19 avril 2015
Au lendemain du 9 avril
Le bureau national du POI s’est réuni au lendemain
de la grève interprofessionnelle et des manifestations
convoquées le 9 avril. Il a procédé à un examen de la
situation.
1 – Le 9 avril a montré que la volonté grandit parmi la
classe ouvrière et les militants de s’engager dans le combat
uni avec les organisations pour bloquer la politique
de destruction et de misère du gouvernement Hollande-
Valls. Le 9 avril a montré, à tous ceux qui prétendent
l’ignorer ou le contester, que la classe ouvrière organisée
est une réalité, une force, et que dès lors que les
organisations avancent clairement le mot d’ordre « Retrait
du pacte de responsabilité et de la loi Macron ! », les travailleurs,
les militants cherchent à se grouper dans une
lutte de classe unie contre le gouvernement. Cela dans
un contexte où, à Radio France, dans les hôpitaux, dans
les collectivités territoriales, dans l’Education nationale
et dans des centaines d’autres circonstances, les grèves
se multiplient contre les conséquences concrètes des
mesures gouvernementales, pour la défense de l’emploi,
des salaires, des garanties collectives. Partout, monte
une même exaspération : « On n’en peut plus, il faut que
cesse cette politique maintenant ! » La multiplication des
grèves et des combats de classe sur les revendications
particulières se heurtent à la politique de ce gouvernement.
Elle s’inscrit dans un processus qui pousse la
classe ouvrière à faire converger ses forces contre ce
gouvernement, agent du grand capital.Toute la situation
pousse à la lutte de classe unie pour contraindre le
gouvernement à reculer.
2 – Le pays s’enfonce chaque jour davantage dans
une profonde crise politique, sociale, institutionnelle,
économique. Tous les partis institutionnels et les institutions
elles-mêmes sont frappés. Cette crise s’inscrit
elle-même dans la crise de l’Union européenne, et plus
généralement du système basé sur la propriété privée
des moyens de production. Un système qui génère l’extension
des guerres, la dislocation des nations et qui,
partout, remet en cause ce qui a été conquis par le combat
ouvrier et démocratique. Le P-DG de l’une des principales
banques des Etats-Unis, la banque Morgan, vient
d’annoncer « l’imminence d’une crise financière sans précédent
dans l’histoire ». Au même moment, la Banque
centrale européenne continue chaque jour à déverser
des milliards d’euros en direction des spéculateurs, rendant,
selon les termes du journal Le Monde, « les marchés
euphoriques ».
3 – Le gouvernement Hollande-Valls est plus que jamais
déterminé à continuer sur la voie qu’il s’est tracé. Il veut
accélérer le rythme des contre-réformes et mesures antiouvrières
en application des traités européens. Les
mesures anti-ouvrières tombent en cascade : le pacte
de responsabilité, la loi Macron 1 et la loi Macron 2 sont
les plus connues. Mais il veut aussi imposer au pas de
charge la loi Touraine contre la santé, la réforme des collèges,
la réforme territoriale et des mesures contre les
libertés démocratiques. Et il le fait avec l’appui direct
des dirigeants du Parti socialiste et en profitant de l’attitude
des dirigeants du PCF et du Front de gauche.
4 – La défense des intérêts de la classe ouvrière et de
la démocratie se heurte frontalement aux institutions
de la VeRépublique et de l’Union européenne. L’exemple
de la Grèce est là pour le montrer. La défense des
intérêts des travailleurs et de la démocratie exige le
démantèlement des institutions — celles de la Ve République
et de l’Union européenne, qui sont là pour garantir
le système de la propriété privée des moyens de
production — et leur remplacement par un gouvernement
authentiquement au seul service de la classe
ouvrière, des opprimés, des exploités et de la démocratie.
5 – Dans ce contexte, les militants du POI sont invités,
à égalité avec les militants et travailleurs d’origines
diverses et de points de vue différents, à participer à la
préparation de l’assemblée-débat du 6 juin prochain
proposée par Informations ouvrières. Avec tous leurs
camarades et collègues, ils vont contribuer à cette discussion,
comme militants du Parti ouvrier indépendant,
sans prétendre pour autant fournir par avance toutes
les réponses. Dans le cadre de la préparation de l’assemblée
du 6 juin, et sur le plan spécifique qui est le leur,
les militants du POI prendront toutes leurs responsabilités
pour assurer l’élargissement de la diffusion d’Informations
ouvrières.
6 – C’est pour aider la classe ouvrière à réaliser les
conditions de son action de classe que nous avons constitué,
il y a sept ans, le Parti ouvrier indépendant. En
menant cette bataille, le POI entend contribuer au rassemblement
des forces militantes qui se dégagent dans
la construction d’une authentique représentation politique
de la classe ouvrière. Nous appelons tous les comités
du POI à mener très largement la discussion sur les
questions soulevées dans cette résolution, dans les assem-
blées qui se tiendront aux mois d’avril et de mai avec
l’ensemble des adhérents et, plus généralement, avec
les sympathisants, travailleurs, militants qui souhaiteront
s’y associer. Nous les appelons à saisir cette occasion
pour mener une campagne de renforcement du
Parti ouvrier indépendant.
7 – C’est dans ces conditions que le bureau national
appelle les comités départementaux du POI à mandater
leur délégué pour le conseil fédéral national (CFN)
des 8 et 9 mai, qui dégagera les leçons de la situation
pour les projeter dans la préparation du Ve Congrès du
Parti ouvrier indépendant des 21 et 22 novembre prochains.
Dans ce CFN, nous centraliserons le bilan de
notre propre activité : après les assemblées d’avril ; l’état
de la campagne de renforcement du parti, incluant la
centralisation des cartes et des timbres ; la centralisation
de la diffusion d’IOet le lancement de la campagne
des abonnements d’été ; la mise en oeuvre, en France,
de la campagne internationale contre la répression antisyndicale
en Espagne, qui se relie à la préparation de la
rencontre de l’Entente internationale des travailleurs et
des peuples organisée à Genève le 7 juin, à l’occasion de
la conférence annuelle de l’Organisation internationale
du travail (OIT).
8 – En résumé, les médias ont beau avoir fait un « black
out » pratiquement total sur la grève interprofessionnelle
et les manifestations appelées par la CGT, la CGTFO,
la FSU et SUD ; ils ont beau, comme la majorité des
dirigeants politiques de ce pays, s’acharner à minimiser
ce qui s’est passé ce 9 avril ; il n’en demeure pas moins
que pour les centaines de milliers de grévistes et de
manifestants, pour tous les militants qui ont construit
cette grève et ces manifestations... cette journée du
9 avril constitue un formidable encouragement. Les
premiers éléments d’une perspective capable d’unifier
toutes les forces de la classe ouvrière se dégagent de ces
centaines de défilés où, fraternellement, les militants
CGT, FO, FSU et SUD ont manifesté dans l’unité, côte à
côte, pour le retrait de la loi Macron, contre la politique
de contre-réformes de ce gouvernement au service du
patronat, du Medef et du capital financier. Ce qui ne fait
pas disparaître les obstacles auxquels la préparation du
9 avril s’est heurtée, y compris au sein même des organisations
qui y appelaient, et qui trouveront encore à
s’exprimer.
Si ce 9 avril a constitué un formidable encouragement
pour tous les travailleurs et les militants qui y ont participé,
il souligne avec plus de force que jamais la contradiction
majeure de toute la situation. Pendant la grève
et les manifestations, le Sénat poursuivait, comme si de
rien n’était, l’examen de la loi Macron ; l’Assemblée nationale
poursuivait, elle, l’examen d’une loi Touraine (totalement
appuyée par les députés du PS, et à laquelle les
députés du Front de gauche et de la gauche du PS ont
évité de s’opposer), tandis que Hollande et Valls annonçaient
de nouvelles mesures fiscales en faveur du patronat,
ainsi que de nouvelles menaces contre le Code du
travail…
Une contradiction qui pose avec une force nouvelle
la question : « Et maintenant, après que des centaines
de milliers de travailleurs et de militants ont indiqué leur
entière disponibilité, en se saisissant de l’appel de leurs
confédérations, comment faire pour que le gouvernement
soit contraint de retirer effectivement sa loi Macron
et de renoncer à la nouvelle avalanche de mesures qu’il
a programmées pour frapper les travailleurs ? » Comment
les choses se présentent-elles au lendemain de
cette grève ? A l’évidence, le travail commun réalisé par
les militants et les responsables qui ont travaillé ensemble
pour organiser cette grève et ces manifestations a
construit et renforcé de nouveaux points d’appui dans
la bataille qu’ont engagée, par exemple, les salariés en
grève de Radio France pour défendre le service public
de radio, ou bien les salariés dans les hôpitaux pour s’opposer
à l’offensive de destruction sans précédent dont
ils sont l’objet avec la loi Touraine. Il en est de même
pour les marins de la SNCM, qui sont renforcés et encouragés
à poursuivre et amplifier la bataille qu’ils mènent
contre l’offensive du gouvernement pour les liquider
dans le cadre de son attaque contre le « droit social français
»... Comme pour les enseignants, qui sont engagés
dans la bataille contre la réforme du collège qui menace
de dynamiter tout le système de l’instruction publique
de ce pays. A l’évidence, la grève et les manifestations
du 9 avril marquent le franchissement d’une étape dans
le processus qui pousse à la convergence des luttes de
la classe ouvrière que la politique de ce gouvernement
dirige inexorablement contre lui.
Les choses vont vite. La frénésie dont fait preuve ce
gouvernement exige que le débat entre militants et travailleurs
autour de ces questions pressantes, tirant profit
des conditions favorables créées par cette journée de
grève et de manifestations du 9 avril, s’organise et s’élargisse
à l’échelle de tout le pays. La crise dans laquelle le
pays s’enfonce ne pourra trouver d’issue que comme le
produit du développement de ce libre débat et des solutions
que son extension à une large surface militante
sera capable d’y apporter... C’est le sens de la proposition
d’assemblée-débat (6 juin) lancée par l’hebdomadaire
Informations ouvrières et adressée à tous les
travailleurs et militants, quelle que soit leur appartenance
politique et dans le respect de celle-ci, une assemblée-
débat dans laquelle les militants du POI s’inscrivent
à égalité avec tous les autres travailleurs et militants qui
souhaitent y participer.
Adoptée à l’unanimité du bureau national du POI,
Paris, le 11 avril 2015, 16 heures
de la grève interprofessionnelle et des manifestations
convoquées le 9 avril. Il a procédé à un examen de la
situation.
1 – Le 9 avril a montré que la volonté grandit parmi la
classe ouvrière et les militants de s’engager dans le combat
uni avec les organisations pour bloquer la politique
de destruction et de misère du gouvernement Hollande-
Valls. Le 9 avril a montré, à tous ceux qui prétendent
l’ignorer ou le contester, que la classe ouvrière organisée
est une réalité, une force, et que dès lors que les
organisations avancent clairement le mot d’ordre « Retrait
du pacte de responsabilité et de la loi Macron ! », les travailleurs,
les militants cherchent à se grouper dans une
lutte de classe unie contre le gouvernement. Cela dans
un contexte où, à Radio France, dans les hôpitaux, dans
les collectivités territoriales, dans l’Education nationale
et dans des centaines d’autres circonstances, les grèves
se multiplient contre les conséquences concrètes des
mesures gouvernementales, pour la défense de l’emploi,
des salaires, des garanties collectives. Partout, monte
une même exaspération : « On n’en peut plus, il faut que
cesse cette politique maintenant ! » La multiplication des
grèves et des combats de classe sur les revendications
particulières se heurtent à la politique de ce gouvernement.
Elle s’inscrit dans un processus qui pousse la
classe ouvrière à faire converger ses forces contre ce
gouvernement, agent du grand capital.Toute la situation
pousse à la lutte de classe unie pour contraindre le
gouvernement à reculer.
2 – Le pays s’enfonce chaque jour davantage dans
une profonde crise politique, sociale, institutionnelle,
économique. Tous les partis institutionnels et les institutions
elles-mêmes sont frappés. Cette crise s’inscrit
elle-même dans la crise de l’Union européenne, et plus
généralement du système basé sur la propriété privée
des moyens de production. Un système qui génère l’extension
des guerres, la dislocation des nations et qui,
partout, remet en cause ce qui a été conquis par le combat
ouvrier et démocratique. Le P-DG de l’une des principales
banques des Etats-Unis, la banque Morgan, vient
d’annoncer « l’imminence d’une crise financière sans précédent
dans l’histoire ». Au même moment, la Banque
centrale européenne continue chaque jour à déverser
des milliards d’euros en direction des spéculateurs, rendant,
selon les termes du journal Le Monde, « les marchés
euphoriques ».
3 – Le gouvernement Hollande-Valls est plus que jamais
déterminé à continuer sur la voie qu’il s’est tracé. Il veut
accélérer le rythme des contre-réformes et mesures antiouvrières
en application des traités européens. Les
mesures anti-ouvrières tombent en cascade : le pacte
de responsabilité, la loi Macron 1 et la loi Macron 2 sont
les plus connues. Mais il veut aussi imposer au pas de
charge la loi Touraine contre la santé, la réforme des collèges,
la réforme territoriale et des mesures contre les
libertés démocratiques. Et il le fait avec l’appui direct
des dirigeants du Parti socialiste et en profitant de l’attitude
des dirigeants du PCF et du Front de gauche.
4 – La défense des intérêts de la classe ouvrière et de
la démocratie se heurte frontalement aux institutions
de la VeRépublique et de l’Union européenne. L’exemple
de la Grèce est là pour le montrer. La défense des
intérêts des travailleurs et de la démocratie exige le
démantèlement des institutions — celles de la Ve République
et de l’Union européenne, qui sont là pour garantir
le système de la propriété privée des moyens de
production — et leur remplacement par un gouvernement
authentiquement au seul service de la classe
ouvrière, des opprimés, des exploités et de la démocratie.
5 – Dans ce contexte, les militants du POI sont invités,
à égalité avec les militants et travailleurs d’origines
diverses et de points de vue différents, à participer à la
préparation de l’assemblée-débat du 6 juin prochain
proposée par Informations ouvrières. Avec tous leurs
camarades et collègues, ils vont contribuer à cette discussion,
comme militants du Parti ouvrier indépendant,
sans prétendre pour autant fournir par avance toutes
les réponses. Dans le cadre de la préparation de l’assemblée
du 6 juin, et sur le plan spécifique qui est le leur,
les militants du POI prendront toutes leurs responsabilités
pour assurer l’élargissement de la diffusion d’Informations
ouvrières.
6 – C’est pour aider la classe ouvrière à réaliser les
conditions de son action de classe que nous avons constitué,
il y a sept ans, le Parti ouvrier indépendant. En
menant cette bataille, le POI entend contribuer au rassemblement
des forces militantes qui se dégagent dans
la construction d’une authentique représentation politique
de la classe ouvrière. Nous appelons tous les comités
du POI à mener très largement la discussion sur les
questions soulevées dans cette résolution, dans les assem-
blées qui se tiendront aux mois d’avril et de mai avec
l’ensemble des adhérents et, plus généralement, avec
les sympathisants, travailleurs, militants qui souhaiteront
s’y associer. Nous les appelons à saisir cette occasion
pour mener une campagne de renforcement du
Parti ouvrier indépendant.
7 – C’est dans ces conditions que le bureau national
appelle les comités départementaux du POI à mandater
leur délégué pour le conseil fédéral national (CFN)
des 8 et 9 mai, qui dégagera les leçons de la situation
pour les projeter dans la préparation du Ve Congrès du
Parti ouvrier indépendant des 21 et 22 novembre prochains.
Dans ce CFN, nous centraliserons le bilan de
notre propre activité : après les assemblées d’avril ; l’état
de la campagne de renforcement du parti, incluant la
centralisation des cartes et des timbres ; la centralisation
de la diffusion d’IOet le lancement de la campagne
des abonnements d’été ; la mise en oeuvre, en France,
de la campagne internationale contre la répression antisyndicale
en Espagne, qui se relie à la préparation de la
rencontre de l’Entente internationale des travailleurs et
des peuples organisée à Genève le 7 juin, à l’occasion de
la conférence annuelle de l’Organisation internationale
du travail (OIT).
8 – En résumé, les médias ont beau avoir fait un « black
out » pratiquement total sur la grève interprofessionnelle
et les manifestations appelées par la CGT, la CGTFO,
la FSU et SUD ; ils ont beau, comme la majorité des
dirigeants politiques de ce pays, s’acharner à minimiser
ce qui s’est passé ce 9 avril ; il n’en demeure pas moins
que pour les centaines de milliers de grévistes et de
manifestants, pour tous les militants qui ont construit
cette grève et ces manifestations... cette journée du
9 avril constitue un formidable encouragement. Les
premiers éléments d’une perspective capable d’unifier
toutes les forces de la classe ouvrière se dégagent de ces
centaines de défilés où, fraternellement, les militants
CGT, FO, FSU et SUD ont manifesté dans l’unité, côte à
côte, pour le retrait de la loi Macron, contre la politique
de contre-réformes de ce gouvernement au service du
patronat, du Medef et du capital financier. Ce qui ne fait
pas disparaître les obstacles auxquels la préparation du
9 avril s’est heurtée, y compris au sein même des organisations
qui y appelaient, et qui trouveront encore à
s’exprimer.
Si ce 9 avril a constitué un formidable encouragement
pour tous les travailleurs et les militants qui y ont participé,
il souligne avec plus de force que jamais la contradiction
majeure de toute la situation. Pendant la grève
et les manifestations, le Sénat poursuivait, comme si de
rien n’était, l’examen de la loi Macron ; l’Assemblée nationale
poursuivait, elle, l’examen d’une loi Touraine (totalement
appuyée par les députés du PS, et à laquelle les
députés du Front de gauche et de la gauche du PS ont
évité de s’opposer), tandis que Hollande et Valls annonçaient
de nouvelles mesures fiscales en faveur du patronat,
ainsi que de nouvelles menaces contre le Code du
travail…
Une contradiction qui pose avec une force nouvelle
la question : « Et maintenant, après que des centaines
de milliers de travailleurs et de militants ont indiqué leur
entière disponibilité, en se saisissant de l’appel de leurs
confédérations, comment faire pour que le gouvernement
soit contraint de retirer effectivement sa loi Macron
et de renoncer à la nouvelle avalanche de mesures qu’il
a programmées pour frapper les travailleurs ? » Comment
les choses se présentent-elles au lendemain de
cette grève ? A l’évidence, le travail commun réalisé par
les militants et les responsables qui ont travaillé ensemble
pour organiser cette grève et ces manifestations a
construit et renforcé de nouveaux points d’appui dans
la bataille qu’ont engagée, par exemple, les salariés en
grève de Radio France pour défendre le service public
de radio, ou bien les salariés dans les hôpitaux pour s’opposer
à l’offensive de destruction sans précédent dont
ils sont l’objet avec la loi Touraine. Il en est de même
pour les marins de la SNCM, qui sont renforcés et encouragés
à poursuivre et amplifier la bataille qu’ils mènent
contre l’offensive du gouvernement pour les liquider
dans le cadre de son attaque contre le « droit social français
»... Comme pour les enseignants, qui sont engagés
dans la bataille contre la réforme du collège qui menace
de dynamiter tout le système de l’instruction publique
de ce pays. A l’évidence, la grève et les manifestations
du 9 avril marquent le franchissement d’une étape dans
le processus qui pousse à la convergence des luttes de
la classe ouvrière que la politique de ce gouvernement
dirige inexorablement contre lui.
Les choses vont vite. La frénésie dont fait preuve ce
gouvernement exige que le débat entre militants et travailleurs
autour de ces questions pressantes, tirant profit
des conditions favorables créées par cette journée de
grève et de manifestations du 9 avril, s’organise et s’élargisse
à l’échelle de tout le pays. La crise dans laquelle le
pays s’enfonce ne pourra trouver d’issue que comme le
produit du développement de ce libre débat et des solutions
que son extension à une large surface militante
sera capable d’y apporter... C’est le sens de la proposition
d’assemblée-débat (6 juin) lancée par l’hebdomadaire
Informations ouvrières et adressée à tous les
travailleurs et militants, quelle que soit leur appartenance
politique et dans le respect de celle-ci, une assemblée-
débat dans laquelle les militants du POI s’inscrivent
à égalité avec tous les autres travailleurs et militants qui
souhaitent y participer.
Adoptée à l’unanimité du bureau national du POI,
Paris, le 11 avril 2015, 16 heures
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