Dès le 2 juillet 2011, 160 militants ouvriers et élus ont lancé un appel pour dire :
- non à la dictature de la troïka,- non à la dictature des déficits.
Le 26 novembre 2011, une première conférence regroupant 413 militants représentatifs des différents courants
du mouvement ouvrier déclarait :
« ● Il n’est pas possible d’accepter la politique que veut imposer la “troïka” (FMI, BCE, UE).
Pour aider à la résistance et préparer les combats inévitables à venir, les signataires appellent tous les travailleurs et démocrates, et leurs organisations, à se rassembler au-delà de la diversité de leurs engagements.
● Il revient au mouvement ouvrier de refuser le rôle que lui assignent les institutions internationales (FMI, BCE, UE) et les gouvernements.
● Il revient au mouvement ouvrier d’organiser la résistance pour défendre les intérêts des travailleurs mais aussi les conquêtes démocratiques et les acquis de la civilisation.
● Il revient au mouvement ouvrier de s’unir au-delà des divergences compréhensibles pour refuser les diktats de l’Union européenne. Sur ces bases, et face à la soumission des partis politiques liés à l’Union européenne, il revient aux travailleurs et aux militants qui partagent ces objectifs de se regrouper. »
Le 1 er décembre 2012, 500 militants, à nouveau réunis en conférence, décidaient de constituer un comité de liaison national pour l’unité et la résistance.
Les militants réunis le 30 novembre 2013 constatent que le gouvernement Hollande-Ayrault accélère encore la mise en oeuvre de la politique de rigueur. Après l’ANI, signé en particulier par la CFDT — dont on commence à mesurer dans les entreprises les dégâts tant il facilite les licenciements —, combattu, entre autres, par la CGT et la CGT-FO, et transposé immédiatement dans la loi, après la nouvelle contre-réforme des retraites, encore approuvée par la CFDT, sous prétexte de réforme fiscale, le gouvernement s’attaque à présent à la Sécurité sociale.
La fiscalisation voulue par le patronat et le gouvernement ouvre la voie à la privatisation de la Sécurité sociale de 1945 financée par les cotisations, expression de la solidarité ouvrière.
De même, la réforme des rythmes scolaires, sous le prétexte fallacieux de l’intérêt des enfants, ouvre la voie à l’éclatement de l’école républicaine et porte une atteinte majeure au principe de laïcité.
Cette politique entre dans le cadre d’une offensive plus générale qui, par la décentralisation (acte III), vise à remettre en cause purement et simplement l’existence des communes et des libertés communales qui y sont associées.
Alors que les licenciements se multiplient, les travailleurs, de très nombreux élus, ne supportent plus cette politique et la rejettent. Le pays est au bord de la révolte.
Dans ce contexte où toutes les manipulations sont possibles, où le gouvernement cherche à intégrer les organisations syndicales au travers des pactes, qu’ils soient régionaux ou sociaux, il appartient au mouvement ouvrier et paysan d’ouvrir une perspective claire. Il est évident que l’on ne peut pas espérer l’emporter en s’alliant avec les patrons qui profitent de cette politique ou avec ceux qui la soutiennent et la mettent en oeuvre.
Il est nécessaire et urgent de tirer les leçons du passé, notamment des récentes mobilisations. La confusion, l’alliance des contraires conduit à l’échec. A ceux qui nous opposent un prétendu « intérêt général », nous réaffirmons qu’en démocratie, la classe ouvrière a le droit de défendre ses intérêts particuliers, notamment au travers de ses statuts, conventions collectives et du Code du travail.
A des degrés divers, ce débat traverse toutes les organisations.
Pour aider à constituer l’indispensable axe de résistance face à ceux qui ont choisi d’accompagner les contreréformes, alors que, de plus en plus, mûrit cette conscience que c’est ensemble, en préservant l’indépendance des organisations, dans l’unité contre le gouvernement, contre les patrons, par la grève, en bloquant la production, qu’il sera possible de les faire reculer.
Comme le montrent les nombreux conflits dans toute la France, la volonté de combat de la classe ouvrière est flagrante. La conférence appelle tous les militants pour aider ce mouvement, à discuter, à sceller des accords d’unité sur des bases claires et conformes aux intérêts des travailleurs, à mettre en avant les ripostes ouvrières.